Le gouvernement chinois s'en prend toujours plus durement à ses opposants, y compris à HongKong. La NZZ am Sonntag s'étonne que dans ce contexte la Confédération négocie ces jours avec Pékin la prolongation d'un accord qui gère l'identification de Chinois illégalement sur le territoire suisse.
Le contrat existe depuis 2015, assure le journal dominical. Pourtant même des membres des commissions des affaires étrangères du National et des Etats ne le connaissent pas. Le public non plus d'ailleurs puisqu'il s'agit d'une convention administrative.
Le contrat en discussion autorise des fonctionnaires de la sécurité chinoise à entrer en Suisse sans statut officiel et de s'y déplacer durant deux semaines. Les coûts sont pris en charge par la Suisse. Ces agents sont autorisés à identifier des personnes illégalement en Suisse et présumées de nationalité chinoise, écrit la NZZ am Sonntag. L'objectif est de rapatrier ces personnes dans l'Empire du Milieu.
Opposition de la gauche
L'accord expire en décembre prochain. Ni la Confédération ni Pékin ne s'expriment sur l'état des discussions. Une porte-parole du Secrétariat d'état à l'immigration déclare que la «la Suisse est fondamentalement intéressée à la poursuite du processus d'identification en coopération avec les autorités compétentes chinoises».
Une mission chinoise s'est déjà rendue en Suisse en juin 2016, selon le journal. Les détails n'ont pas été rendus publics. Durant cette année, 13 Chinois ont été renvoyés au pays, dont neuf faute de papiers de séjour en règle et quatre après rejet de leur demande d'asile.
Au parti socialiste, Fabian Molina, conseiller national, estime que l'accord est «inacceptable» et qu'il ne devrait pas être prolongé. Au sein des Verts, Sibel Arslan qualifie le contrat de «scandaleux». Diverses ONG sont également très critiques, à l'image d'Amnesty International et de la Société pour les peuples menacés.
Emmanuel Garessus