Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

vendredi 21 août 2020

Paul Manafort aurait collaboré avec un agent russe


L'ancien directeur de la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016 a partagé des informations confidentielles avec un membre des services secrets russes, faisant peser une menace «grave» pour les Etats-Unis, selon un rapport du Sénat américain publié mardi.

Paul Manafort, un consultant politique républicain de 71 ans, a communiqué directement et indirectement avec Konstantin Kilimnik, identifié comme un agent des services de renseignement russes, et Oleg Deripaska, un oligarque réputé proche du président russe Vladimir Poutine, avant et pendant ses six mois dans l'équipe de campagne du candidat républicain, a conclu la commission sénatoriale du renseignement, à l'issue de trois ans d'enquête sur l'ingérence de Moscou dans la campagne présidentielle.

Le rapport est publié moins de trois mois avant l'élection présidentielle, que la Russie tente de nouveau activement de perturber, selon les services de renseignement américains.

«Une grave menace de contre-espionnage»

Ce partage d'informations, notamment des sondages électoraux internes et des détails sur la stratégie de campagne de Donald Trump, est intervenu alors que le renseignement militaire russe (GRU) et des groupes de pirates informatiques liés au Kremlin avaient lancé une campagne de désinformation sur les réseaux sociaux pour favoriser la victoire du milliardaire, souligne le rapport.

«Pris dans son ensemble, le haut niveau d'accès de Paul Manafort et sa volonté de partager des informations avec des individus considérés proches des services de renseignement russes, spécialement Konstantin Kilimnik et des associés d'Oleg Deripaska, représentaient une grave menace de contre-espionnage», explique la commission composée d'élus républicains et démocrates.

Le rapport décrit également comment, à plusieurs reprises, l'équipe de Donald Trump a cherché l'aide de Moscou et de WikiLeaks pour salir la campagne de sa rivale démocrate Hillary Clinton. La commission reprend l'essentiel des conclusions du procureur spécial Robert Mueller, qui avait souligné les nombreux contacts entre les membres de l'équipe républicaine et la Russie, tout en décidant de l'absence de preuves sur une collusion.

Paul Manafort déjà condamné

Trump a farouchement nié toute coopération avec la Russie et dénoncé une «chasse aux sorcières».

Paul Manafort, qui avait quitté son poste en août 2016, connaissait bien MM. Kilimnik et Deripaska par son travail de consultant pendant plusieurs années pour le gouvernement pro-russe ukrainien, selon le Sénat. Il purge actuellement une peine de sept ans et demi de prison pour diverses fraudes débusquées dans le cadre de l'enquête du procureur Mueller . Il a été placé en résidence surveillée en mai en raison de l'épidémie due au coronavirus.

AFP