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dimanche 24 mai 2020

Washington sanctionne des Iraniens, dont un cerveau de l’attentat de l’AMIA


Les États-Unis ont imposé mercredi des sanctions à l’encontre du ministre de l’Intérieur et de huit responsables iraniens, ainsi que d’un conglomérat public, qu’ils accusent de « graves violations des droits de l’Homme ». L’un d’eux était impliqué dans l’attentat suicide de 1995 qui a tué une étudiante américaine et dans l’attentat du centre juif AMIA à Buenos Aires.

« Le régime iranien réprime violemment la dissidence du peuple iranien, y compris les manifestations pacifiques, par des violences physiques et psychologiques », a dénoncé dans un communiqué le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin.

« Les États-Unis continueront de tenir pour responsables les dirigeants iraniens et les institutions qui oppriment leur propre peuple », a-t-il ajouté.

Ali Fallahian, qui était à la tête des services de renseignement iraniens de 1989 à 1997, et sa famille proche sont désormais interdits d’entrée sur le territoire américain.

Pendant ses fonctions, ce dernier a été « impliqué dans de multiples assassinats et attaques à travers le monde », selon le Département d’État, dont le meurtre d’Alisa Flatow, une étudiante du New Jersey participant à un programme d’échange. La jeune femme de 20 ans avait été tuée lors de l’attaque d’un bus israélien dans la bande de Gaza, avant le désengagement d’Israël de la zone côtière.

Le secrétaire d’État Mike Pompeo a affirmé dans un communiqué que les sanctions et les restrictions de visa « envoient un message de soutien au peuple iranien que nous continuerons à appuyer ses demandes de gouvernance transparente et responsable et à parler au nom de ceux qui sont réduits au silence par ce régime ». Le département d’État a également déclaré qu’Ali Fallahian « porte la responsabilité » de l’attentat à la bombe de 1994 contre le centre communautaire juif AMIA à Buenos Aires, qui a fait 85 morts et des centaines de blessés.

Ces sanctions visent également Abdolreza Fazli, ministre de l’Intérieur, ainsi que huit autres responsables iraniens.

Le conglomérat public LEF Cooperative Foundation, opérant dans les domaines de l’énergie, du bâtiment, des services, de la technologie et de la banque, est également concerné, ainsi que ses dirigeants.

Washington condamne son « rôle clé dans la répression menée par le gouvernement contre les manifestants ».

L’entreprise « gère des centres de détention dans lesquels ont lieu des violences physiques et psychologiques », détaille le Trésor américain dans son communiqué.

Le LEF « a commencé à réprimer les migrants afghans en Iran, en les envoyant dans des centres d’expulsion (…) contraignant de nombreuses personnes à se battre pour les milices iraniennes en Syrie. En mai 2020, le LEF a été impliqué dans la torture et la noyade de ressortissants afghans tentant de pénétrer en Iran », est-il indiqué.

Le Département d’État accuse Abdolreza Fazli d’avoir donné carte blanche aux forces de police iraniennes pour qu’elles répriment mortellement les manifestants et les spectateurs pacifiques, tuant de nombreuses personnes, dont au moins 23 mineurs.