Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mercredi 25 septembre 2019

L'homme arrêté à Mykonos n'était pas Mohammed Ali Hamadi


Un Libanais arrêté jeudi dernier en Grèce sur le soupçon d'être un pirate de l'air recherché pour le détournement d'avion de la TWA en 1985, a finalement été libéré lundi soir en raison d'une erreur d'identité, a annoncé mardi la police grecque. Cet homme de 65 ans a été appréhendé sur l'île de Mykonos, en vertu d'un mandat d'arrêt européen émis contre lui par l'Allemagne pour le détournement d'avion et le meurtre d'un passager américain. Mais l'enquête de la police grecque, menée en collaboration avec les autorités allemandes, n'a pas permis d'identifier l'homme appréhendé comme étant le pirate de l'air recherché.

Lundi après-midi, «les autorités allemandes ont informé qu'elles ne demanderaient pas l'extradition puisque l'identification n'a pas été possible», rapporte le communiqué de la police grecque. Les autorités allemandes ont indiqué à la Grèce que le Libanais interpellé «n'est pas la personne recherchée», a indiqué de son côté le ministère libanais des Affaires étrangères, citant le chef de la police grecque. Dès l'arrestation du ressortissant libanais, un enquêteur allemand s'était rendu sur l'île de Syros, où était détenu l'individu, pour mener un interrogatoire complet notamment sur son arbre généalogique, selon la police grecque.

Aux frais de l'État grec

Dimanche, un enquêteur arabophone de la police antiterroriste grecque a mené un second interrogatoire qui n'a également pas été concluant. Le procureur grec a donc demandé sa libération immédiate qui a eu lieu lundi à 22h45 locales (21h45 au Luxembourg), selon la même source. En raison d'une grève des marins, mardi en Grèce, le Libanais interpellé par erreur ne pourra pas quitter l'île de Syros, mais devait récupérer son passeport et être installé dans un hôtel «aux frais de l’État grec», a précisé le ministère libanais. «Les autorités grecques vont mener toutes les procédures juridiques nécessaires et faciliter son départ vers Beyrouth depuis l'aéroport d'Athènes», d'après le ministère, cité par l'agence nationale d'information libanaise ANI.

Le 14 juin 1985, un avion TWA 847 avait été détourné après son décollage d'Athènes. Parti du Caire, il se rendait initialement à San Diego, avec des escales à Athènes, Rome, Boston et Los Angeles. Pendant 17 heures, le pilote John Testrake avait été contraint de sillonner la Méditerranée avec 153 passagers et membres de l'équipage, de Beyrouth à Alger, puis dans l'autre sens à nouveau. L'appareil avait atterri à trois reprises à Beyrouth avant d'être finalement autorisé à s'y poser définitivement. Le 15 juin 1985, à l'occasion du premier arrêt dans la capitale libanaise, un passager de 23 ans, plongeur de la Marine américaine, avait été torturé avant d'être abattu. Son corps avait été jeté sur le tarmac.

AFP