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dimanche 11 août 2019

La Russie a reconnu samedi le caractère nucléaire de l'explosion de Nyonoksa


Dans la base militaire près du village de Nyonoksa dans la région Arkhangelsk, un panneau indique « Base navale centrale gouvernementale ». REUTERS/Sergei Yakovlev


L'explosion survenue jeudi dans le Grand Nord avait bien un caractère nucléaire. « Cinq membres du personnel de Rosatom sont morts et trois autres ont été blessés dans un accident tragique », a annoncé ce samedi l'agence nucléaire russe, confirmant ce que beaucoup pressentaient en Russie, plus de 30 ans après l'accident de Tchernobyl .

Un premier bilan de l'accident avait fait état de deux « spécialistes » morts et six blessés, selon l'armée . Mais Rosatom explique cet écart par le fait que l'accident, qui s'est déroulé sur une « plate-forme maritime », a jeté plusieurs employés à la mer. « Les recherches ont continué tant qu'il restait de l'espoir de les retrouver vivants », précise un communiqué repris par les médias russes.

Située à Nionoksa, dans le Grand Nord, la base militaire, lieu du drame, est spécialisée dans les essais de missiles balistiques de la flotte russe. L'accident serait survenu alors que les membres de Rosatom fournissaient de l'ingénierie et du support technique sur « la source d'énergie isotopique » du moteur du missile.

L'armée n'avait pas décrit l'accident comme impliquant du combustible nucléaire. Le ministère de la Défense avait avancé l'essai d'un « moteur-fusée à ergols liquide ». Un processus qui n'émet pas de particules radioactives.

« Une brève hausse de la radioactivité »

Pourtant, les autorités avaient tenu à rassurer la population locale en insistant qu'il « n'y a pas eu de contamination radioactive ». Ce qu'avait contredit la mairie de la ville voisine de Severodvinsk, 190 000 habitants, assurant que ses capteurs avaient « enregistré une brève hausse de la radioactivité ».

Un responsable local de la défense civile, Valentin Magomedov, a quant à lui déclaré à l'agence de presse TASS que le niveau de radiation était monté jusqu'à 2.0 microsievert par heure pendant trente minutes - la limite réglementaire étant de 0,6 microsievert par heure. Le même chiffre a été avancé par des responsables d'un centre de recherche nucléaire dans une lettre diffusée par Greenpeace Russie. Mais ils affirment que les radiations ont duré au moins une heure, sans que cela représente des risques pour la santé.