dimanche 14 juillet 2019
Ventes anormales d'acide chlorhydrique à la veille du 14 juillet en France
Plusieurs magasins de l'Essonne ont alerté la police après avoir vu leurs stocks d'acide chlorhydrique épuisés à la veille de la fête nationale. Les forces de l'ordre redouteraient la confection de bombes artisanales.
Selon Le Parisien, des ventes anormalement élevées d'acide chlorhydrique dans plusieurs magasins de bricolage franciliens inquiéteraient les autorités. Celles-ci redouteraient que ce produit ne serve à confectionner des bombes artisanales.
Depuis le 13 juillet, plusieurs autorités seraient en état d'alerte : police, pompiers, gendarmes... Des magasins de bricolage de l'Essonne ont en effet vu leurs stocks d'acide chlorhydrique fondre en quelques heures.
Le magasin Weldom d'Etampes a jugé nécessaire d'opérer un signalement auprès de la police, notamment après avoir été contraint de refuser des ventes face à une demande anormalement élevée de la part de certains clients. D'autres enseignes, comme le Castorama de Montgeron-Vigneux-sur-Seine, ou le Bricorama de Villabé, ont été confrontés au même problème et ont à leur tour décidé d'alerter les forces de l'ordre après l'épuisement de leur stock en une seule journée.
Usuellement, l'acide chlorhydrique est utilisé à des fins domestiques et sert à déboucher des canalisations, ou à détartrer. «Mais à la veille du 14 Juillet, on craint que ce soit utilisé pour réaliser des pétards ou des cocktails Molotov», explique une source policière au Parisien. «Ça peut être jeté sur nos collègues», ajoute-t-elle.
Du côté des pompiers, l'inquiétude semble tout aussi vive. L'un d'eux, interrogé par Le Parisien, explique : «Sachant que ce produit a été vendu en de telles quantités, on n'engagera pas nos personnels : on évaluera le risque et s'il n'y a pas de mise en péril pour des personnes, on laissera brûler.»
En effet, le produit en question peut également servir à confectionner des bombes artisanales. Extrêmement corrosif, il peut devenir explosif s'il est mélangé à d'autres substances et est utilisé dans ce but au cours d'épisodes de violences urbaines. Pour prévenir cet usage dévoyé, plusieurs préfectures en avaient interdit la vente aux mineurs en 2013, dont celle de la Somme. Des scènes de violences ont récemment éclaté dans le département de l'Essonne, qui expliquent sans doute les craintes des forces de l'ordre. Plusieurs affrontements entre bandes de jeune et forces de l'ordre ont agité les villes de Grigny et de Corbeil-Essonnes. Les fonctionnaires ont même essuyé des tirs de mortiers d'artifice après des matchs de la Coupe d'Afrique des nations (CAN).