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lundi 29 juillet 2019

L'inspection de deux ossuaires n'a pas fourni d'indice sur la disparition d'Emanuela Orlandi


Les experts qui ont fini dimanche d'examiner les restes retrouvés dans deux ossuaires du Vatican ont conclu qu'il n'y avait pas d'os suffisamment récents pour être ceux d'Emanuela Orlandi, une adolescente disparue il y a 36 ans, a annoncé le Saint-Siège.

Ces milliers d'ossements ou de fragments d'os avaient été extraits le 20 juillet dans le sous-sol du Collège pontifical teutonique.

Mais Giovanni Arcudi, médecin-légiste chargé de mener les analyses, «n'a trouvé aucune structure osseuse remontant à une période postérieure à la fin du XIXe siècle», a annoncé le Vatican dans un communiqué.

L'expert désigné par la famille Orlandi a réclamé des analyses approfondies sur quelque 70 os, que le professeur Arcudi n'a pas jugées utiles, estimant que leur structure apparaissait très ancienne.

Ces restes ont cependant été répertoriés et pris en charge par la gendarmerie du Vatican, dans l'attente d'une décision du tribunal.

Selon les experts, les ossements retrouvés avaient été transférés dans ces ossuaires lors de travaux réalisés au Collège pontifical et au cimetière attenant entre les années 1970 et 1980.

Parmi eux pourraient se trouver ceux des deux princesses inhumées au XIXe siècle dans le petit cimetière et dont les tombes avaient été retrouvées vides lors de fouilles début juillet.

L'été dernier, l'avocate de la famille avait reçu un message anonyme laissant entendre que les restes de la jeune fille se trouvaient avec ceux de l'une des princesses.

Emanuela Orlandi, citoyenne du Vatican dont le père travaillait dans le micro-Etat, a disparu après un cours de musique à Rome le 22 juin 1983. Depuis, l'affaire a donné lieu à de multiples théories, jamais prouvées.

Une ancienne maîtresse d'Enrico de Pedis, un «boss» soupçonné d'appartenir à la fois à la mafia, à la loge maçonnique P2 et à des secteurs de la finance du Vatican, a affirmé qu'il avait enlevé la jeune fille et coulé son corps dans du béton.

Pour vérifier, la justice italienne est allée jusqu'à faire ouvrir en 2012 la tombe du «boss», tué en 1990 dans un règlement de comptes.

Une autre thèse évoque un enlèvement de l'adolescente pour arracher la libération de Mehmet Ali Agça, le Turc qui avait tenté d'assassiner le pape Jean Paul II en 1981.

Dans une lettre ouverte citée par les médias italiens cette semaine, M. Ali Agça, qui a été libéré en 2010 et multiplie les déclarations fracassantes, a assuré qu'Emanuela Orlandi était vivante et qu'il fallait chercher sa trace dans les archives de la CIA.

AFP