Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

lundi 15 juillet 2019

Comprendre les opérateurs du DRA 10





Afin de mieux comprendre les forces spéciales, il est nécessaire d'appréhender comment celles-ci fonctionnent à l'interne. L'efficacité et le prestige que ces unités inspirent sont certes dues à une sélection difficile, un entraînement intensif et rigoureux, mais aussi à un esprit et des procédures qui les différencient distinctement des unités régulières.

Dans ce sens, le fonctionnement du DRA 10 et les opérateurs qui en font partie constituent une référence dans le domaine. Si ceux-ci sont peu nombreux (une quarantaine), leur parcours (civil et militaire) et les compétences que ceux-ci développement les profilent comme des militaires particulièrement polyvalents. Malgré leur absence ou manque d'expérience de combat (du moins ce qui est officiellement communiqué), leur longue formation (18 mois et les exercices réguliers auxquelles ils participent les mettent à niveau d'autres unités reconnues comme les SAS britanniques, le KSK allemand, 1er RPIMa français et les bérets verts US.

C'est dans cette optique que nous allons nous essayer de brosser le profil des opérateurs suisses dans les prochains paragraphes. Il s'agira de discuter de leurs origines et parcours, de l'ambiance et le cadre de conduite de l'unité ainsi que l'articulation tactique et des contingences opérationnelles adoptées par l'unité dans le terrain.

Des opérateurs très polyvalents et multifonctionnels

Avec une moyenne d'âge de 28, le DRA a des opérateurs étant sensiblement plus âgés que ceux provenant d'autres unités spéciales (européennes ou américaines). Cependant la diversité des âges y est également présente, s'étendant de 22 à 45 ans. A l'instar de la répartition culturelle et linguistique suisse, on retrouve 10% de tessinois, 30 % de romands et 60 % de suisse-allemands.

La tendance était cependant plutôt à une égalité entre les germanophones et les latins dans les débuts de l'unité. La grande majorité des opérateurs ont une instruction militaire de grenadiers, d'éclaireurs parachutistes ou d'infantristes. Cependant les autres formations militaires y sont aussi représentées. De même, la politique du DRA favorise une diversité des grades allant de soldat à capitaine, ceux-ci n'étant pas significatifs au sein de l'unité: les fonctions de chef sont attribuées selon les
compétences.

Les parcours professionnels y sont également très variés : on y trouve tant des diplômés universitaires, des ingénieurs, des charpentiers, des paysagistes, des anciens étudiants, des informaticiens, des architectes, et juristes. L'unité compte même en son sein un ancien garde
pontifical, un musicologue et un radioélectricien. Peu sont issus du corps des militaires de carrière. Certains sont pères de famille, l'appartenance au DRA n'étant pas un obstacle à une vie privée complète.

L'ensemble des opérateurs est bilingue, voir trilingue (maîtrise minimum de deux langues nationales, l'anglais ou l'espagnol en sus) et maîtrise généralement une troisième langue, ce qui tranche significativement avec leurs homologues anglophones et francophones. Plusieurs opérateurs sont également double-nationaux. Cette caractéristique leur permet d'être déployés en cas de nécessité avec leur second passeport en territoire étranger, comme en 2009 en Libye.

La multiplicité des profils crée une diversité qui enrichit l'unité de savoirs-(faire et être), perspectives et mentalités différentes. A l'instar de la milice suisse, le DRA possède un pool de compétences qui prouve sa valeur lorsque le besoin de capacités spécifiques et/ou de solutions « outside the box » se fait sentir.

Malgré un salaire bas(1) (par rapport aux instructeurs conventionnels), les opérateurs du DRA demeurent très motivés. L'absence (officielle du moins) d'engagements à l'étranger depuis 2010 (protection de l'ambassade suisse à Tripoli mise à part) a cependant contribué aux départ de quelques opérateurs. Les places vacantes ont toutefois été rapidement remplacés.

Face à leurs interlocuteurs, les opérateurs du DRA étonnent généralement en raison de leur polyvalence et leur maîtrise des langues. Si le stéréotype de brutes à la capacité de réflexion limitée est généralement attribué aux forces spéciales, le DRA bouscule l'ensemble de ces représentations. Au contraire, les organes fédéraux ont du mal à se défaire du soutien des opérateurs en mission, qui se transforment souvent en « bureau de résolution de problèmes » des fonctionnaires fédéraux.

Motivés, triés sur le volet, et multifonctionnels, les opérateurs du DRA satisfont les exigences tout en fournissant plus que demandé. En ce sens, la composition actuelle du DRA rempli et dépasse le mandat initialement attribué aux à la formation.

Rythme et conditions de travail

Une semaine-type du DRA à Monte Ceneri débute le lundi midi et se termine vendredi midi. Dans ce laps de temps, les opérateurs casent 42 heures de travail,(2) dans un rythme soutenu de 10 à 11h par jour. Le but de la manœuvre est de parvenir à l'équilibre entre vie privée et professionnelle en comprimant les heures de travail, étant donné le temps de trajet(3) entre le domicile des opérateurs et le leur lieu de travail au Tessin. Ce faisant, ceux-ci disposent d'un week-end entier entre chaque semaine de travail.

Lors des engagements et entraînements à l'étranger, les heures supplémentaires sont en principe compensées sous forme de temps libre. Il est fréquent que sur une année, l'accumulation des heures supplémentaires donnent plusieurs semaines de vacances supplémentaires. Ce temps de repos permet aux opérateurs de d'entretenir une vie privée équilibrée, ce qui en retour favorise un engagement intense au profit de l'unité. Toutefois, les opérateurs du DRA sont incorporés dans la milice, cadre qui permet d'amortir l'effet des heures supplémentaires sans nécessité de les compenser. Certains exercices plus importants sont effectués dans ce cadre.

Ambiance

Même si une hiérarchie existe au sein du DRA, celle-ci reflète les fonctions et les compétences de ses membres. A l'étranger, les grades portés indiquent non pas le grade militaire, mais le grade attribué pour la durée de la mission. Ceci afin de ne pas dérouter les militaires étrangers, pour qui un sergent conduisant un premier lieutenant (ou situation similaire) ne peut pas se comprendre. De même, les symboles hiérarchiques et tenues usuelles de l'armée n'ont pas ou peu cours chez le DRA: l'uniforme est parfois remplacé par une tenue civile (tactique) adaptée aux besoins individuels des opérateurs.

Les insignes de grade sont généralement absents, étant donné l'absence de tenue. Comme les grades ont peu d'importance, les opérateurs sont encouragés à participer aux discussions durant les phases d'entrainement, de planification et d'« After Action Review» (AAR), ce qui enrichi en définitive l'unité en apportant des perspectives originales, ou en approfondissant d'autres. A certains égards, il serait possible de comparer l'ambiance prévalant au sein du DRA à celui d'une start-up.

La semaine de travail condensée (du lundi midi au vendredi midi) crée une promiscuité favorable au renforcement de la cohésion entre les opérateurs. S'il est possible de loger en dehors de la caserne, certains opérateurs choisissent de dormir sur place. Dans ce cas, ceux-ci partagent plusieurs locaux qu'ils ont aménagé selon leurs besoins,(4) créant de facto les conditions-cadres à la camaraderie et au développement de nouvelles idées de tactiques ou d'équipement. Cette cohabitation se révèle réussie avec certains opérateurs partageant leur chambre avec les mêmes camarades depuis des années.

Après un entrainement particulièrement intensif ou en cas d'émergence de tensions, un «Beer Call» est organisé après le travail. Généralement structuré autour d'une bière (d'où son nom), la présence au «Beer Call» est souhaitée pour tous les opérateurs. Ce moment consiste en une discussion libre et sans contraintes et contribue se faisant à «diffuser» apaiser) les potentielles tensions et à discuter de possibles concepts.

L'entrainement physique est intégré aux heures de travail, de manière collective ou individuelle. Les opérateurs sont suivis par un médecin du CFS et sont soumis chaque année a un check-up complet par l'IMA (l'institut militaire aéronautique).

Psychologie de l'opérateur

L'opérateur-type du DRA 10 a un caractère bien trempé et fourmille d'idées. Contrairement aux forces régulières, un état d'esprit « initiatif » et orienté solutions est encouragé au sein de cette unité particulière. De plus, la plupart des opérateurs ont accumulé une expérience civile (professionnelle et privée) avant leur intégration du DRA. Celle-ci leur confère une maturité dont ne disposent pas toujours leurs partenaires étrangers.

L'aspect «initiatif» du fonctionnement des opérateurs - témoignant d'un engagement volontariste - agit à la fois comme une force et un défi: des solutions sont généralement rapidement trouvées à la suite de l'émergence d'un problème et répondent aux caractéristiques demandées. En revanche, les moyens utilisés pour arriver à la solution peuvent différer grandement d'un opérateur ou d'un chef) à un autre. Dans ce cadre, la flexibilité d'esprit est impérative pour accueillir et mettre en oeuvre des solutions développées par d'autres. Cette flexibilité est primordiale pour entretenir la tolérance et la créativité des opérateurs, et par conséquence leur motivation à améliorer l'efficacité globale de l'unité.

Bien entretenue, cette motivation contribue à la proactivité des opérateurs, qui peuvent passer de longues heures à bricoler leur équipement individuel ou collectif. Si la modification est pertinente, elle est adoptée par effet de mimétisme par les autres opérateurs. Cette passion pour l'optimisation se place au cœur du développement des capacités internes du DRA et contribue à renforcer la créativité des opérateurs face à une situation hors normes. La potentialité de trouver la mort lors d'une mission donne un cadre de pensée concret au DRA. La pression du sang vient dans ce cas stimuler l'autodiscipline et la motivation des opérateurs à l'entrainement. Cette autodiscipline est entretenue par la transmission orale d'expériences entre les opérateurs de différents pays, donnant autant de raisons concrètes de maintenir un entrainement sérieux et systématique.

De même, le sérieux de l'entrainement a pour effet d'évacuer les pratiques sans utilité (notamment l'attachement à la doctrine) ou qui n'ont pas survécu à l'épreuve du feu. Cette nécessaire capacité d'adaptation rapide du DRA est la raison pour laquelle celui-ci n'a pas de règlement dédié (au sens militaire), à l'instar des unités régulières. Au contraire, le pragmatisme s'impose en tant que principe fondateur tant dans la planification que sur le terrain et permet l'émergence de tactiques non conventionnelles. Cette attitude ouverte à des pratiques originales trouve son fondement dans l'esprit anglosaxon, avant tout orienté résultats : « If it's supid and it works, it's not stupid. » "Si c'est stupide et que ça marche, ce n'est pas stupide"

Pour résumer, la flexibilité des opérateurs et leur prédisposition aux modes d'action non-conventionnels leur permet d'improviser sans paniquer. Cette capacité est absolument vitale, compte tenu de la différence généralement inévitable entre la planification (qui se focalise sur la vraisemblance des actions et la réalité au sol. Un élément essentiel manque cependant au tableau : la confiance. Que cela soit de groupe à groupe, d'opérateur à opérateur ou du DRA au personnel des forces aériennes, la confiance est l'élément essentiel qui fluidifie la collaboration en mission. Celle-ci est générée à l'interne par l'entrainement commun et la camaraderie, et à l'externe par une collaboration régulière avec les forces aériennes. Actuellement, cette collaboration débouche sur des performances de haut niveau lors d'infiltrations et exfiltrations par hélicoptère. Ces performances témoignent d'une prise de risque élevée qui n'aurait pas lieu sans confiance réciproque.

Briefings et AAR revue après action

Contrairement à la pratique des unités régulières, qui veut que les briefings rassemblent tout au plus deux, voire trois échelons, le DRA effectue ses briefings et After Action Reviews avec l'unité au complet, plus les éléments d'état-major et les personnels associés (généralement les forces aériennes). S'inspirant de l'expérience de forces spéciales anglo-saxonnes, la pratique veut que quiconque ait une question puisse la poser. Elle induit que les décideurs doivent répondre à toutes question, même jugée «impertinente» de leurs subordonnés. Cette pratique a pour but de préciser des informations potentiellement incomplètes ou évoquées trop succinctement, et de mettre à l'épreuve le plan de l'opération face à l'intelligence collective. Dans un cas, il s'agit d'éclairer un membre de l'opération qui n'aurait pas saisi un aspect, et dans l'autre cas, de laisser la critique potentielle mettre en évidence des faiblesses non encore distinguées. Dans certains cas, il est dit que cette consultation et liberté de parole a directement contribué à sauver des vies.

Ces discussions en unité complète évoquent la pratique de la palabre, qui veut que tout le monde puisse dire quelque chose s'il le souhaite. Puis, le chef décide. A l'instar de la palabre, le DRA invite les opérateurs à discuter en «parlement chinois» (terme du milieu), puis le chef prend sa décision. Ce mouvement constant entre briefing au complet, suivi de la décision, puis de l'action et ensuite After
Action Review est porteur d'une source d'amélioration constante. Dans ce cadre, les opérateurs et personnels associés sont invités régulièrement à faire mieux.

Le DRA 10 en mission

Outre sous sa forme militaire, le DRA agit également en civil. Sous une forme « ouvert, » par exemple pour des missions d'accompagnement, et sous une forme «discrète» par exemple pour des missions de renseignement et d'évacuation de personnel, comme en Libye en 2009. Dans cette configuration, les opérateurs sont transformés en fonctionnaires fédéraux sous statut
diplomatique voire en attachés d'ambassade ou agents de sécurité. Dans ce cadre, la Suisse ne fait qu'adopter les pratiques habituelles d'autres Etats(5). Dans tous les cas, les opérateurs conservent leur identité. Le DRA n'effectue pas de missions clandestines, à savoir sous fausse identité.

Peu importe la forme de mission, les missions comprennent une phase d'insertion, suivi d'infiltration. Une première phase de déplacement rapide afin d'approcher au plus vite du théâtre d'opération, le plus souvent dans un milieu permissif ou semi permissif. Suivie d'une deuxième phase, proche de l'objectif, où l'infiltration est bien plus lente et discrète. L'infiltration peut se faire au moyen d'un large éventail de vecteurs possibles: en vol de ligne, à pied, en parachute (en montagne, spécialité du DRA), en plongée, à travers les montagnes, ou avec des véhicules et moyens civils.

Astreint à ses ordres de mission, le DRA suit en outre les ROE (Rules ofEngagement) et ROB (Rules ofBehavior) qui lui ont été dictées par le DDPS ou le DFAE. Les ROE précisent: le comportement en cas d'exposition à la menace, de légitime défense et d'aide à autrui, la tabelle des moyens et armes autorisés et les responsabilités de chacun à l'engagement. Les ROB indiquent notamment le comportement à adopter avec la population locale (contact permis, interdit, ou aucun contact avec la
population féminine).

Technique de combat et tactique du DRA

Contrairement à ce qu'il serait possible de s'imaginer, les forces spéciales n'ont pas directement de techniques de combat et de tactiques significativement différentes des unités régulières. Mieux formées que l'ensemble des autres fantassins, elles sont cependant bien plus efficaces. Cette efficacité est d'une part due au temps alloué à la formation, qui s'en retrouve considérablement renforcée, ainsi qu'à la formation mentale des opérateurs et leur prédisposition à l'action non-conventionnelle. Dans cette perspective, on peut avancer que les opérateurs du DRA sont des fantassins d'élite.

Si des similarités existent, les différences majeures sont à trouver dans l'ambiance, le psychisme et le genre de conduite des forces spéciales. Au sein du DRA, les compétences (y compris les responsabilités) sont déléguées au maximum vers l'échelon au contact. Si le contrôle (généralement systématique) est exercé dans les unités régulières, celui-ci n'a pas court au DRA. D'abord parce qu'il contribue à démotiver les soldats d'élite, et qu'il est dans l'intérêt des opérateurs avec la pression du
sang) de se responsabiliser par eux-mêmes.

Sur le terrain, la boucle d'action tactique du DRA s'articule essentiellement autour du MMMPD (mission, milieu, moyens adverses, propres moyens, délais). Le résultat de l'analyse du MMMPD désigne une technique ou un mode d'action pour les opérateurs. La combinaison entre la délégation de responsabilité et de la boucle MMMPD conduit souvent l'(es) homme(s) de pointe à influer directement sur la suite de l'action par leurs choix tactiques. Le chef (généralement situé en queue de groupe peut prendre influence et rediriger le mouvement de l'action. Cependant, ce mode de fonctionnement a l'avantage de fluidifier l'action au bénéfice de la vitesse et de la surprise. Ce gain d'autonomie des opérateurs permet au chef (bien que pris également dans l'action) de prendre un bref recul et de se concentrer sur l'objectif global plutôt que les étapes intermédiaires.

Structure du DRA

Comme dans les autres unités spéciales, les opérateurs du DRA sont instruits dans toutes les disciplines, puis spécialisent dans certaines. Ils sont donc en mesure de remplir tout le panel de missions du DRA, tout en fournissant une prestation significative dans leur spécialisation. Ces spécialisations comprennent au niveau individuel: les explosifs, le tir d'élite, les transmissions et la médecine tactique. Au niveau des techniques d'infiltration, elles couvrent: l'amphibie, le parachutage, la montagne, et la motorisée (les deux dernières constituent actuellement le focus du DRA).

Initialement structuré sur la forme du 22ème SAS Regiment, le DRA fonctionnait en sections de 4 patrouilles constituées de 6 opérateurs. A présent, la structure du DRA s'articule sur quatre groupes formés de deux binômes : une équipe d'assaut, et une équipe de reconnaissance / tireur d'élite. Chaque groupe dispose d'au moins un spécialiste montagne et deux spécialistes motorisés. Les groupes tendent également à comprendre deux sanitaires au moins.

Matériel

Comme les opérateurs se plaisent à le rappeler, «la grande verte»(6) n'est pas adaptée à une logique d'opérations, et par conséquent aux besoins du DRA. Les lourds processus administratifs de la Base logistique de l'armée héritent d'une institution complexe et ne répondent pas aux besoins urgents en matériel du DRA. Les procédures d'acquisition de matériel (au minimum 4 ans), nécessitent une mise au concours et des mises à l'épreuve qui s'inscrivent dans une logique de régularité et transparence des marchés publics. Comme le DRA a généralement besoin d'acquérir dans les jours à semaines des équipements spécifiques(7) pour ses missions, celui-ci dispose de crédits de mission qui permettent des achats immédiats. Cependant, le matériel acquis via ces crédits exceptionnels est déconnecté de la BLA et par conséquent n'est pas remplacé en cas de défectuosité. Par conséquent, tout achat durable doit passer la BLA, avec des délais allongés et des situations cocasses où un équipement déjà acquis par le DRA (ou le détachement spécial de la police militaire) doit être retesté.







(1) Les opérateurs gagnent entre 5'000 et 6'000 CHF lorsqu'ils sont en formation, et entre 6'000 et 8'200 après (6'750 et 9'000 pour les chefs de section). Même en comptant les primes d'engagement à l'étranger, ceux-ci gagnent significativement mois que les sous-officiers et officiers de carrière, quand bien même les opérateurs mettent potentiellement leur vie en danger. Cette pratique interroge sur la valeur que donne l'institution fédérale au travail de ses éléments d'élite.
(2) Etant donné leur statut de militaires de carrière spécialistes et de leur classe de salaire basse, ceux-ci sont traités avec les mêmes conditions que les militaires contractuels.
(3) Les opérateurs résident sur l'entier du territoire suisse.
(4) De manière décontractée, au grand dam de certains militaires de carrière.
(5) Ces pratiques se placent dans une « zone grise » dans laquelle les Etats placent leur personnel dans leurs antennes diplomatiques pour des missions dépassant le strict cadre diplomatique des relations bilatérales. Par ailleurs, aucun pays n'interdit formellement aux représentations diplomatiques étrangères sur son sol à disposer de gardes armés, y compris lors des déplacements du corps diplomatique.
(6) « La grande verte » est le nom donné à l'armée par les opérateurs, qui généralement est plus évoquée pour ses lacunes que ses forces.
(7) A l'exception des armes et véhicules.


Grégoire Chambaz