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vendredi 7 juin 2019

Un matériau en mousse légère peut stopper des balles perforantes


Des scientifiques ont démontré qu’un tout nouveau type de mousse légère pouvait résister au puissant impact de balles perforantes de type .50 (soit les types de balles tirées par des mitrailleuses lourdes et des fusils de tireurs d’élite)
Crédits : North Carolina State University


Pesant uniquement environ la moitié du poids d’une armure en acier conventionnelle, ce nouveau matériau, appelé mousse métallique composite (CMF), protège tout aussi efficacement contre les projectiles mortels, et a même été testé avec succès contre la balistique perforante : « L’armure CMF fait moins de la moitié du poids de l’armure en acier homogène laminé nécessaire pour atteindre le même niveau de protection », explique le scientifique en ingénierie et en matériaux Afsaneh Rabiei, de la North Carolina State University (NCSU).

En d’autres mots, l’équipe de recherche a réussi à effectuer d’importantes économies en termes de poids, qui bénéficient aux performances du matériaux, tout en ne sacrifiant pas la protection générée par ce dernier.

Crédits : NCState/YouTube


À noter que Rabiei a participé au développement de la mousse composite en métal à la NCSU il y a environ 15 ans et dirige aujourd’hui le laboratoire de recherche sur les matériaux avancés (AMRL) de l’université. Dans le laboratoire, son équipe de recherche passe beaucoup de temps à effectuer des expérimentations, dans le but d’essayer de comprendre la limite de cette mousse métallique ainsi que déterminer toutes ses applications possibles.

La CMF (fabriquée selon des procédés brevetés), est composée de métaux dont l’aluminium et l’acier, qui sont criblés de poches d’air creuses, comme dans d’autres types de mousses.

Lors de précédentes recherches, l’équipe de Rabiei a déjà démontré que la CMF pouvait oblitérer des balles de taille moyenne, fournir une protection contre le tir d’explosifs (hautement explosifs), en plus d’également offrir une protection contre le feu, la chaleur, ainsi que de nombreux rayons et radiations.

Dans le cadre de cette nouvelle étude, les chercheurs ont souhaité découvrir comment la CMF faisait face à la puissance meurtrière des cartouches de 12.7 x 99 mm (également appelées .50 BMG), des munitions de mitrailleuse lourde et de fusil de précision couramment utilisées.

Leurs expériences consistaient à tirer ces balles perforantes contre la CMF, à une vitesse allant de 500 mètres par seconde jusqu’à 885 mètres par seconde. Lors des tests, la CMF a agi comme un noyau actif dans le blindage, recouvert d’une plaque frontale en céramique à l’avant, et d’une mince plaque en aluminium à l’arrière.

Les résultats des chercheurs ont permis de démontrer que la couche de CMF pouvait absorber environ 72% à 75% de l’énergie cinétique des balles standard, et environ 68% à 78% de l’énergie cinétique des balles perforantes. De plus, la couche de CMF a pu prévenir la pénétration de projectiles allant à une vitesse jusqu’à 819 mètres par seconde.

Toutefois, les chercheurs sont persuadés que le matériau pourrait encore être optimisé. « Il y a un travail supplémentaire que nous pourrions faire pour rendre cette mousse encore meilleure. Par exemple, nous souhaiterions optimiser l’adhérence et l’épaisseur des couches de céramique, de CMF et d’aluminium, ce qui pourrait encore réduire le poids total et améliorer l’efficacité du blindage final », a déclaré Rabiei.

Ce nouveau matériau, « même » sous sa forme actuelle, peut déjà faire de véritables miracles en matière de performance : il peut en effet arrêter certaines des munitions les plus mortelles utilisées à travers le monde, tout en ne pesant même pas la moitié du poids d’une protection standard. Cela signifie qu’à l’avenir, certains véhicules militaires par exemple, pourraient être plus légers et donc plus maniables et rapides.

À l’heure actuelle, il va sans dire qu’il existe un grand besoin dans le domaine du développement de tels matériaux de synthèse (ainsi que leurs avantages). Du moins pendant aussi longtemps que les fabricants d’armes continueront à en créer.