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vendredi 7 juin 2019

Le Conseil fédéral a identifié des lacunes dans le développement de l'armée


Le développement de l'armée (DEVA) se déroule selon la planification, constate vendredi le Conseil fédéral dans un rapport au Parlement. Il subsiste toutefois des lacunes qui devraient être partiellement comblées d'ici fin 2022.

Le DEVA doit permettre à l'armée de pouvoir rapidement équiper et engager un grand nombre de soldats en cas de catastrophe naturelle ou de menace terroriste. De nouveaux processus de mobilisation ont été élaborés et sont mis en pratique. A terme, l'armée devrait disposer d'un effectif réel de 140'000 militaires répartis en 109 corps de troupe.

Sous-effectifs

Dans son rapport, le Conseil fédéral constate que la plupart des formations sont en sous-effectifs. Le manque de personnel peut avoir un impact sur l'engagement et les prestations de l'armée. Les formations pourraient par exemple ne plus pouvoir appuyer les autorités civiles en cas de catastrophe.

De plus, les unités ne peuvent assurer l'ensemble des engagements envisageables. L'armée cherche en particulier des cuisiniers de troupe, des conducteurs ou des médecins militaires. Ces derniers peuvent maintenant suivre la formation de cadres de l'armée parallèlement à leurs études.

L'armée prend des mesures afin d'améliorer la relève des militaires de milice. Les processus de recrutement et de marketing ont été améliorés. Une révision de la loi sur le service civil est en cours et devrait enrayer le départ des militaires.

Formation reconnue

Le développement de l'armée doit aussi apporter des améliorations concernant l'instruction. Des effets positifs sont déjà visibles dans les écoles de recrues. La formation des cadres a été améliorée et le secteur civil de la formation reconnaît leur parcours militaire.

L'ancrage régional est renforcé. De nouvelles formations ont été intégrées aux divisions territoriales. Des moyens supplémentaires leur ont été octroyés. Une partie des formations à disponibilité élevée ont déjà atteint le niveau visé, précise le rapport.

Déploiement assuré

L'armée est en mesure d'engager immédiatement les moyens de la première heure et de déployer les formations de milice en l'espace de 24 à 96 heures après une décision politique. En quelques jours, elle peut mobiliser la totalité des effectifs. Des équilibrages entre les formations sous-dotées et surdotées sont encore nécessaires.

De nouveaux processus de mobilisations ont été créés. Des entraînements ont été effectués afin d'exercer la remise du matériel et la collaboration entre les formations de milice et les centres logistiques de l'armée. Les militaires des formations à disponibilité élevée sont alertés via un message sur leur téléphone. Le concept de mobilisation est applicable et la base logistique peut équiper les soldats dans les temps requis.

Manque d'équipement

Des lacunes dans l'équipement doivent encore être comblées. Les moyens de la première heure et les milices à disponibilité élevée ne peuvent fournir leur prestation qu'en reprenant du matériel aux écoles.

Différentes acquisitions sont prévues à court et moyen terme, mais des manques subsisteront au-delà de 2022. Le rapport souligne qu'il n'est pas indispensable que le matériel soit disponible entièrement et en permanence.

En cas de conflit, les lacunes d'équipement ne seraient graves que si plusieurs formations du même type devaient être engagées au même moment. Si tous les bataillons d'infanterie devaient être déployés simultanément, seuls dix sur dix-sept pourraient accomplir l'ensemble de leurs tâches de combat et de protection. Trois ne pourraient être engagés que pour la protection et les quatre restants pour des tâches de surveillance uniquement.

L'armée a également accru sa capacité à intervenir rapidement avec des avions de combat en cas d'intrusion dans l'espace aérien. Depuis le début de l'année, elle peut opérer toute l'année de 6h00 à 22h00. Dès fin 2020, les avions de combats devraient être prêts à toute heure.

Cyberespace

Après la cyberattaque contre RUAG en 2016, le Département fédéral de la défense a intensifié les travaux pour une meilleure protection dans le cyberespace. Une stratégie a été adoptée notamment afin de défendre les systèmes et les infrastructures informatiques de l'armée.

ATS