Le Valais veut être prêt en cas d'attentat terroriste. Plus de 120 agents de la police cantonale ont participé mardi à l'exercice "Terror" qui a simulé une attaque dans le Chablais.
Le scénario a mis en scène un petit groupe de terroristes abattant au hasard une quinzaine de civils, a raconté Christian Varone, commandant de la police valaisanne, devant la presse dans la zone industrielle de Collombey-Muraz. "L'idée était d'avoir le scénario le plus réaliste, mais aussi le plus évolutif et le plus imprévisible possible. Cela aurait été trop simple si la situation était connue dès le départ", a-t-il relevé.
L'exercice, qui a duré toute la journée, visait à aguerrir les policiers aux différentes étapes relatives à une telle situation: déclenchement de l'alarme, négociations dans le cadre d'une prise d'otages, intervention ou encore communication de crise. Les journalistes présents ont pu assister à l'assaut final, lors duquel l'un des terroristes, caché dans la forêt, tentait de s'enfuir en voiture.
Ce (faux) terroriste a été neutralisé par sept membres du groupe d'intervention de la police cantonale, qui venaient en sens inverse à bord d'un véhicule blindé. Le forcené a été touché par balles par les forces de l'ordre, extrait de sa voiture, puis pris en charge médicalement.
Menace bien réelle
Pour Christian Varone, l'organisation d'un tel exercice est primordiale. "Nous n'avons pas le droit de ne pas nous préparer. La menace reste très élevée en Europe et aucun pays n'y échappe, même si l'on pourrait penser que la Suisse est davantage préservée", a-t-il estimé.
Le commandant de la police a expliqué qu'une dizaine de personnes étaient actuellement surveillées en Valais "dans le domaine de l'extrémisme radical". Il a surtout souligné la menace de "quérulents", soit des personnes solitaires qui pourraient verser dans la violence à la suite d'un accroc dans leur vie professionnelle, sociale ou familiale.
L'exercice "Terror" a aussi permis de tester une partie du matériel de la police. Christian Varone a mentionné les nouveaux fusils semi-automatiques de la police cantonale ou les drones de surveillance. "Ces drones apportent un avantage considérable. Ils nous donnent une nouvelle vision de la situation alors que, jusqu'ici, nous devions davantage travailler à l'aveugle", a-t-il relevé.
Forte mobilisation
Outre l'entraînement de ses troupes, Christian Varone a expliqué que cet exercice servait à informer la population, mais également à dissuader un éventuel passage à l'acte. "Si nous rendons public ce genre d'exercice, c'est aussi à titre préventif", a-t-il dit.
Plus de 120 personnes ont été réquisitionnées mardi sur le terrain. "Il s'agit d'une mobilisation conséquente", a souligné M. Varone, précisant que ce total n'englobait pas les personnes qui ont oeuvré "à l'arrière", à la centrale d'engagement par exemple.
Au moment de tirer un premier bilan de cet exercice grandeur nature, le chef de la police valaisanne s'est dit "très satisfait", même si des éléments restent encore "perfectibles". Il a aussi tenu à saluer l'engagement des femmes et des hommes présents sur place. "Ils ont joué le jeu comme s'il s'agissait d'une véritable attaque", a-t-il remarqué.
Conseils français
Ce genre d'exercice est relativement rare en Suisse, au contraire par exemple de la France, pays durement touché par le terrorisme. "Nous avons une excellente collaboration avec la police française. Leurs conseils nous ont permis d'adapter nos plans d'intervention", a remarqué M. Varone.
Au niveau fédéral, un exercice de simulation d'attentat terroriste a été mené en novembre 2017. Il mettait en scène une prise d'otages dans le bâtiment de l'ONU à Genève et une attaque contre la centrale nucléaire de Mühleberg (BE).
ATS