Un panel de personnalités et dirigeants européens et nord-américains se retrouveront de jeudi à dimanche à Montreux. Au menu de cette 67e réunion de Bilderberg, tenue secrète jusqu'au dernier moment: des discussions informelles sur des défis politiques et sociétaux.
Fondée en 1954, la réunion est une conférence annuelle destinée à favoriser le dialogue entre l'Europe et l'Amérique du nord. Environ 130 personnes de 23 pays ont confirmé leur participation à l'édition de cette année, annonce mardi la conférence dans un communiqué.
Parmi les participants figurent notamment le ministre français de l'économie Bruno Le Maire, le Premier Ministre des Pays-Bas Mark Rutte, la ministre allemande de la Défense Ursula von der Leyen. Côté suisse, le patron de Credit Suisse Tidjane Thiam, le président de Tamedia Pietro Supino et le président de la Confédération Ueli Maurer sont annoncés. Le Département fédéral des finances a confirmé sa venue. Il sera présent les trois jours.
La conférence réunit des dirigeants politiques, mais aussi des experts de l'industrie, de la finance, du monde universitaire, du travail et des médias. Environ deux tiers des invités viennent d'Europe et un tiers d'Amérique du Nord.
C'est la première fois que la rencontre se tient en Suisse romande. St-Moritz (GR) l'avait accueillie en 2011.
Privé et confidentiel
Particularité: elle a un caractère «privé». «Les participants y prennent part en tant qu'individu plutôt qu'à titre officiel, et ne sont pas liés par les conventions de leur fonction. Ils peuvent prendre le temps d'écouter, de s'interroger», note le communiqué. Aucune résolution n'est votée, aucune déclaration de principe publiée.
La réunion «offre une opportunité de débattre dans un cadre à taille humaine, en dehors des contraintes classiques de la diplomatie», explique André Kudelski, seul membre suisse du comité d'organisation, dans une interview à «24 heures». Les participants peuvent faire état des discussions qu'ils ont entendues mais ils s'engagent à ne pas attribuer telle idée à telle personne, garantissant la confidentialité.
Pour André Kudelski, il ne s'agit pas d'un club de puissants, ni d'une organisation supranationale privée. «Ces critiques relèvent d'un pur fantasme complotiste. La conférence est d'abord un forum de discussion», explique-t-il.
Les organisateurs ont prévu onze thèmes de discussions fort différents comme «Quel avenir pour l'Europe ?», le Brexit, les changements climatiques, l'éthique de l'intelligence artificielle, la Chine ou encore l'avenir du capitalisme.
ATS