Soupçonnée par les États-Unis d’espionnage pour la Chine, l’entreprise chinoise Huawei est depuis quelques mois dans une tornade diplomatique sans précédent. Dans un premier temps, elle a été placée sur une liste d’entreprises suspectes, qui nécessite l’accord des autorités pour le commerce avec le continent américain. De plus, le président Donald Trump a émis une interdiction pour les réseaux de communication américains, en leur demandant de ne pas établir de relation avec des sociétés étrangères qui sont jugées à risque. C’est notamment le cas de Huawei. Aujourd’hui, il lui est interdit d’acheter des pièces et des composants à des sociétés américaines sans l’accord du gouvernement américain.
Tout cela pourrait s’aggraver considérablement et rapidement. Avec cette nouvelle décision de Google, qui cherche à suivre les directives de Donald Trump, le cas Huawei prend un nouveau tournant. Cela pourrait considérablement entraver la majeure partie des activités liées à la vente de smartphones en dehors de la Chine. En termes de compétitivité, si tous les services Google venaient à disparaître d’un téléphone prisé comme le P30 Pro dans le futur, les retombées financières seraient vraisemblablement désastreuses.
Plusieurs fournisseurs américains commencent à se conformer un par un au décret officiel. On peut citer Intel, Qualcomm et Broadcom, qui sont tous les trois des concepteurs reconnus et des fournisseurs majeurs des puces technologiques à travers le monde. Après la décision de Google, ils ont tous décidé de faire de même, en mettant fin à leur relation avec Huawei. Le fabricant de puces allemand, Infineon Technologies, a préféré suspendre tous les envois en cours à destination de Huawei, d’après Nikkei. Des fabricants américains ont fait de même, comme Micron Technology et Western Digital. Les conséquences du retrait de la licence Android pour l’entreprise chinoise sont donc mesurables immédiatement.
En ce qui concerne les utilisateurs de téléphones Huawei, ils peuvent toujours utiliser le système de navigation Android, et également les applications et services de Google, à l’image de Gmail ou du Play Store par exemple. Un porte-parole du groupe chinois a déclaré à l’agence Reuters : « Google Play et les protections de sécurité de Google Play Protect continueront de fonctionner sur les appareils Huawei existants ». En clair, les téléphones actuels ne seront pas impactés par cette décision de Google.
Les conséquences se mesureront véritablement sur les prochains téléphones qui feront leur apparition au sein du marché américain. Par exemple, ils ne pourront pas utiliser les dernières mises à jour d’Android, et devront se cantonner à la version open source, qui est accessible pour n’importe quelle entreprise et ce de manière libre et gratuite. De plus, les services les plus populaires comme le Google Play Store, ou encore Gmail, tout comme les mises à jour, ne seront pas accessibles sur les prochains modèles.
Les problématiques restent encore nombreuses quant à l’évolution des téléphones chinois en Amérique. Pour rappel, le Honor 20, une sous marque de Huawei, devrait être dévoilé ce mardi 21 mai à Londres et par extension à toute l’Europe, mais sa commercialisation en Amérique du Nord est remise en question.
Benjamin Cabiron