La Chinoise Zhang Yujing, arrêtée le 30 mars dans une propriété du président américain Donald Trump à Mar-a-Lago (Floride), munie de logiciels malveillants, semblait «préparer quelque chose de néfaste», a déclaré lundi un juge fédéral américain, lui refusant la liberté sous caution.
«Il apparaît à la cour que Mme Zhang préparait quelque chose de néfaste», a dit le juge William Matthewman lors de l'audition de la femme de 33 ans, a rapporté le journal «Miami Herald». Elle doit «rester détenue en raison d'un grand risque de départ en avion ou de non présentation», selon des documents judiciaires.
Zhang Yujing s'était introduite dans le complexe de Mar-a-Lago, où le président Trump passait le week-end, en possession de quatre téléphones portables, d'un ordinateur, d'un disque dur et d'une clef USB contenant «un logiciel malveillant».
Profitant de la présence d'un homonyme sur la liste des personnes accréditées à la piscine et de la barrière de la langue, elle avait pu franchir ce barrage et avait ensuite été transportée en voiture de golf jusqu'à la réception du complexe. Elle ne s'est pas approchée du président, qui jouait au golf dans une autre partie du club.
Mme Zhang n'est pas accusée d'espionnage, mais de fausse déposition auprès de la police fédérale, après avoir dit d'abord qu'elle voulait utiliser la piscine, puis qu'elle comptait assister à une réunion amicale américano-chinoise, qui en réalité n'existait pas. C'est cette dernière version qu'elle avait soumise au réceptionniste, qui avait du coup donné l'alerte.
Elle est également inculpée pour avoir sciemment pénétré dans une propriété à l'entrée interdite, ce que Mar-a-Lago devient lorsque Donald Trump s'y trouve. Elle a plaidé non coupable. Si elle est reconnue coupable, Zhang Yujing risque jusqu'à cinq ans de prison et 250'000 dollars d'amende.
Le 5 avril, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, avait estimé que cet épisode était emblématique de «la menace que représente la Chine». Il avait laissé entendre qu'il ne s'agissait pas d'un incident isolé, faisant le lien avec «le vol de propriété intellectuelle américaine» régulièrement reproché par Washington à Pékin.
AFP