Matteo Gallidabino verrait bien sa découverte appliquée d'ici 10 ans. (Photo: Photo DR)
En 1999, le berger fribourgeois Willy Spitznagel était criblé de balles à bout portant, sans qu’on ne mette jamais la main ni sur le tueur, ni sur l’arme. Ces «cold cases», ou affaires non-résolues, passionnent le Dr Matteo Gallidabino. Le chercheur en science criminelle vient de faire une découverte qui pourrait révolutionner les méthodes d’enquête judiciaire. «L’idée est de retracer le profil chimique d’une munition grâce aux résidus microscopiques qui s’échappent de l’arme au moment du tir», explique le spécialiste suisse de 33 ans, formé à Lausanne mais basé aujourd’hui à Newcastle (GB). En clair: savoir tout de suite quelle arme a tiré, et donc potentiellement qui, même en l’absence de douille. «C’était une lacune en forensique, s’enthousiasme-t-il. Mais aujourd’hui, le logiciel est prêt!» Ne reste qu’à le nourrir de données, puisqu’il tourne grâce à l’intelligence artificielle. «D’ici dix ans, j’espère pouvoir proposer un produit fini.»
C’est à Lausanne que Matteo Gallidabino a identifié le potentiel de l’idée, alors qu’il peaufinait son doctorat. «Mais l’illumination n’est venue que l’année passée, raconte-t-il. Je m’en rappelle très bien, j’étais sous la douche!» La trouvaille du Tessinois a eu les honneurs de la prestigieuse revue britannique Analyst la semaine dernière. Un rêve qui se réalise pour celui qui a étudié onze ans à l’Unil. «Je ne peux que remercier mes professeurs de l’époque. Ce sont les meilleurs du monde!»
L'Unil au top du top mondial
L'École des sciences criminelles de l'Université de Lausanne est l'une des plus pointues au monde. Elle est d'ailleurs la première à avoir vu le jour sur le globe et l'une des seules à offrir un cursus académique complet. Elle collectionne les distinctions internationales. En science forensique, elle dispose par exemple d'une équipe particulièrement réputée, dont la professeure Céline Weyermann, qui a contribué aux recherches de son ancien doctorant Matteo Gallidabino.