Ian Lancaster Fleming
Ian Fleming a créé l’espion le plus célèbre de la planète et si tout le monde connaît son nom, peu ont entendu son histoire. Le père de 007 a, lui aussi, vécu une vie rythmée par l’aventure et le secret avant de devenir romancier. D’étudiant à écrivain en passant par lieutenant et commandant, découvrez l’histoire du créateur de James Bond.
Ian Lancaster Fleming, né le 28 mai 1908, a grandi dans une famille riche pouvant facilement lui offrir des études et un niveau de vie confortable. Après avoir effectué sa scolarité dans des écoles sélectives et renommées comme le collège pour garçons Eton et l’Académie royale militaire de Sandhurst, il poursuivit son apprentissage dans les universités de Munich et de Genève, ce qui lui permit d’apprendre l’allemand. Volatile, il changea plusieurs fois de carrière, commençant par le journalisme, continuant dans l’assurance avant d’être recruté par les services secrets britanniques.
C’est en 1939 qu’il est approché par le directeur du Département britannique de défense navale. À la veille de la guerre, les facilités de Fleming avec la langue allemande représentent un réel atout pour l’armée. Dans un premier temps lieutenant, il est vite promu au rang de commandant, ce qui lui permet de mettre au point des plans pour contrer les avancées de l’Allemagne nazie. L’un de ces projets, nommé Operation Rutiles (Opération sans pitié) consistait à voler les codes de la machine Enigma. Cette dernière réputée inviolable, permettait aux nazis d’échanger des informations concernant les opérations en cours au moyen de messages secrets qui changeaient tous les jours. Si le projet du Britannique tomba à l’eau, il lui permit de se faire remarquer pour une autre opération, l’opération GoldenEye.
GoldenEye consistait à surveiller l’Espagne suite à une potentielle alliance avec le général nationaliste Francisco Franco et à organiser différents sabotages. C’est à partir de son expérience dans l’armée et de son travail de journalisme qu’il va poser les bases de son premier roman d’espionnage. En 1952, marié à Ann Geraldine Mary Charteris et père d’un enfant nommé Gaspar, il prend le temps d’écrire et s’inspire de ses relations proches pour créer ses personnages : le caractère de James Bond est en partie basé sur celui de Wilfred Dunderdale, un membre du MI6 rencontré lors de sa carrière militaire, M était le surnom que l’auteur donnait à sa mère et les James Bond girls sont inspirées de sa compagne, avec laquelle il entretient une relation pour le moins originale.
Récemment divorcée au moment de son mariage avec Fleming, Ann était une femme élégante et érudite. Si elle apparaissait calme bien qu’au caractère fort en société, son comportement changeait du tout au tout dans l’intimité de son couple. Réputés pour avoir des relations sadomasochistes, les Fleming sont extrêmement proches des personnages de l’auteur et Ann participait à la production des romans en forçant son mari à écrire.
Il faudra attendre 1953 pour voir apparaitre le tout premier roman de Ian Fleming : Casino Royale (Espion, faites vos jeux). D’autres romans et nouvelles suivent, toujours couronnés de succès et dans les années 50, pour se reposer, Fleming s’installe quelques mois dans une maison achetée en Jamaïque. Cette maison, il la nommera GoldenEye.
Les romans de Fleming, bien que populaires dans le Royaume-Uni, passaient quelque peu inaperçus aux États-Unis. En 1961, la situation changea grâce à une publicité surprenante : JF Kennedy, alors nouveau président des États-Unis, confia au magazine Life que le livre From Russia With Love (Échec à l’Orient-Express) était l’un de ses préférés. Ian Fleming meurt le 12 août 1964 suite à une crise cardiaque en Angleterre, où il est enterré aux côtés de sa famille. Si vous souhaitez vous renseigner plus en détail sur la vie de Ian Fleming, il existe de nombreuses oeuvres relatant son histoire et notamment la mini-série « Fleming : L’Homme qui voulait être Bond », diffusée en 2014 sur BBC América et en France sur Arte.
La vie de Ian Fleming aura été pleine de rebondissements et lui aura permis de traiter d’une façon assez réaliste les aventures de son espion. De sa vie privée à sa vie professionnelle, toutes ses expériences ont inspiré ses écrits le plaçant parmi les grands romanciers de son siècle.
Julie Jean