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vendredi 18 janvier 2019

Des frappes aériennes françaises éliminent une quinzaine de jihadistes dans le centre du Mali


Lors d’une opération menée conjointement avec les Forces armées maliennes [FAMa] à partir du 4 janvier, la force française Barkhane a démantelé le camp d’entraînement d’un groupe armé terroriste [la katiba de Serma], près de la frontière avec le Burkina Faso, précisément dans la forêt de Serma.

Le bilan provisoire de cette opération, conduite, selon l’État-major des armées [EMA] « dans la continuité » de deux autres menées mi-décembre et début janvier au nord de la RN16″, a été de 20 jihadistes mis hors de combat (tués, blessés ou capturés). En outre, des véhicules, de l’armement, des munitions de tout calibre, une importante de grenades, des engins explosifs improvisés [IED] et le nécessaire pour en fabriquer ont été saisis.

Mais, plus important encore, des renseignements ont été collectés. Ce qui a permis de planifier un autre opération, cette fois dans la région de Dialoubé, située au sud-ouest de Tombouctou, dans le centre du Mali, avec l’objectif de neutraliser un groupe jihadiste qui, en lien avec le camp d’entraînement démantelé dans la forêt de Serma, s’apprêtait à attaquer une « emprise institutionnelle symbolique. »

Une fois ces informations confirmées par une « manoeuvre de renseignement » au sujet de laquelle l’EMA n’a pas donné de détails, des Mirage 2000 et un avion de patrouille maritime Atlantique 2 [ATL2] ont mené, le 10 janvier, des frappes contre ce groupe terroriste, avec l’appui d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper.

Pour rappel, l’Atlantique 2, déployé au Sahel par la Marine nationale, est un appareil conçu pour la lutte anti-sous-marine. Mais grâce à son autonomie [14 heures] et ses capteurs, il est aussi utilisé pour des missions de renseignement et de surveillance ainsi que pour l’illumination de cibles et des frappes aériennes avec des bombes GBU-12.



« Une quinzaine de terroristes ont été mis hors de combat », a indiqué l’EMA, selon qui les récents succès de Barkhane « ont permis de réduire le niveau de menace dans cette région peu accessible du delta intérieur du Niger. »

Les informations concernant cette « katiba Serma » sont parcellaires. On ignore l’identité de son chef [même si, selon RFI, un de ses cadres a été capturé, avec sa garde rapprochée, par Barkhane le 4 janvier] et ses capacités opérationnelles seraient difficiles à évaluer. Du moins jusqu’aux dernières opérations menées. En revanche, on sait qu’elle est constituée de combattants Peuls et qu’elle est affiliée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM].

« En zone des trois frontières, au mois de décembre, Barkhane a poursuivi son action conjointement avec les FAMa, notamment dans les régions de Fatili, Tin Diriguitan ou encore Tessit. La coordination avec les forces burkinabè a également été accrue afin de lutter contre les stratégies d’évitement mises en œuvre par les GAT [groupe armé terroriste] dans ces zones », souligne par ailleurs l’EMA, qui évoque des « coups sévères » portés aux jihadistes et à leurs soutiens.

Cependant, ces succès n’empêchent pas les GAT de continuer leurs actions. Le 15 janvier, dans la région de Menaka, et selon un responsable du ministère malien de l’Administration territoriale, au moins 10 personnes, dont des combattants du Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA, groupe pro-Bamako signataire des accords de paix et allié de Barkhane], ont été tuées lors d’attaques contre le village d’Inékar-Ouest et la localité voisine de Taghatert.

De son côté, le MSA a avancé un bilan beaucoup plus lourd, via un communiqué. « Á l’issue des affrontements, les assaillants ont procédés à l’exécution sommaire d’une vingtaine de personnes civiles, dont des personnes âgées, en plus des quelques éléments du poste de sécurité du MSA morts au combat. Du côté des assaillants [arrivés à moto, ndlr], plusieurs morts sont aussi à signaler », a-t-il indiqué.