lundi 17 décembre 2018
Gilets jaunes: aucune preuve d'implication russe à ce jour, selon un cadre du renseignement français
Selon un cadre des services de renseignements français, ceux-ci n'ont à ce jour pas trouvé de preuve d'une implication de Moscou dans le traitement sur les réseaux du mouvement des Gilets jaunes. Malgré cela, la suspicion demeure...
La DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) et la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) n’ont pour l'heure pas trouvé de preuve d'une responsabilité des services russes dans la propagation de fake news ou de théories complotistes lors des mobilisations des Gilets jaunes, d'après un cadre des services de renseignement. «A ce jour, on n’a pas établi leur implication dans ce mouvement», a-t-il confié au Journal du Dimanche du 16 décembre.
Son constat n'empêche pas ce cadre des services de renseignement français d'attribuer à la Russie, a priori, des visées politiques sur les élections européennes de mai 2019 : «A l’approche des européennes, il est évident que les Russes vont essayer de faire monter les oppositions et les courants souverainistes. Et potentiellement, ils sont tout à fait capables de le faire.»
Le jour de l'acte 4 des Gilets jaunes, le 8 décembre, The Times avait relayé une analyse, publiée par la société américaine de cybersécurité New Knowledge, qui suggérait alors que la Russie serait liée à un traitement excessif de la mobilisation des Gilets jaunes sur les réseaux sociaux. Selon The Times, qui cite les analyses de New Knowledge, quelque 200 comptes Twitter «liés à la Russie» auraient diffusé des photographies et des vidéos de personnes grièvement blessées par la police. Le journal britannique soulignait d'ailleurs que ces comptes auraient diffusé des images qui proviendraient d'événements tout à fait extérieurs aux manifestations qui se déroulent en France depuis plusieurs semaines.
L'accusation avait alors été prise au sérieux par l'exécutif français : sous la supervision du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), un organisme qui dépend du Premier ministre, les autorités françaises avaient décidé d'enquêter sur une possible ingérence étrangère dans l’activité des réseaux sociaux.
De son côté, la Russie avait tenu à mettre les points sur les «i» : «Nous n'avons pas interféré et nous n’interférerons pas dans les affaires intérieures de tout pays, y compris la France», avait fait savoir le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, le 10 décembre, rappelant que son pays respectait la souveraineté de la France.