lundi 3 décembre 2018
Abou al Oumarayn a été neutralisé
En novembre 2014, l’État islamique [EI ou Daesh] diffusa une vidéo de propagande pour montrer le meurtre par décapitation de 18 militaires syriens prisonniers. À la fin, Jalman al-Britani, dit « jihadi John », un ancien rappeur britannique alors suspecté d’avoir déjà tué quatre otages occidentaux, exhiba la tête de Peter Kassig, un travailleur humanitaire américain capturé par l’organisation jihadiste un an plus tôt.
Derrière ces meurtres se cachait, a priori, un haut responsable de l’EI : Abou al Oumarayn. Et plus de quatre ans après la diffusion de cette vidéo, il a été éliminé par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis.
« Les forces de la coalition ont mené des frappes précises contre un haut placé de l’EI, Abou al Oumarayn, […] dans le désert » syrien, a en effet indiqué, le 2 décembre, le colonel américain Sean Ryan, le porte-parole de l’opération Inherent Resolve [nom de la coalition, ndlr].
Selon cet officier, qui n’a pas livré beaucoup de détails, Abou al-Oumarayn était en effet « impliqué dans le meurtre du ressortissant américain […] Peter Kassig » et « associé ou directement impliqué dans l’exécution de plusieurs autres prisonniers. » En outre, il aurait « donné des indications constituant une menace imminente pour les forces de la coalition », a-t-il ajouté.
Enfin, le colonel Ryan a assuré que les « frappes de la coalition « continuent de perturber le commandement et le contrôle de l’EI sur le champ de bataille. »
L’élimination de ce cadre de l’EI a été annoncée après que SANA, l’agence de presse syrienne officielle, a accusé la coalition d’avoir tiré des missiles sur des positions tenues par les forces du régime, précisément « dans la montagne d’Al-Ghourab au sud d’Al-Soukhna. »
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme [OSDH] a affirmé qu’un convoi des forces syriennes avaient été la cible de « plus de quatorze missiles » tirés par la coalition, dans l’extrême est de la province de Homs. » Le groupe était perdu au milieu du désert à 35 km de la base d’Al-Tanf », où sont déployées des troupes américaines et britanniques, a-t-il affirmé.
Le secteur d’Al-Tanf, déclaré « zone de déconfliction » par la coalition anti-jihadiste et l’état-major russe en Syrie, est stratégique dans la mesure où il est situé sur l’axe Damas-Bagdad et qu’il permet ainsi d’empêcher les infiltrations éventuelles de terroristes en Jordanie. D’où la présence de commandos américains, qui ont aussi la mission d’appuyer une faction de l’Armée syrienne libre face à l’EI.
Ces derniers mois, le secteur d’al-Tanf a été le théâtre de plusieurs incidents entre la coalition et les forces pro-Damas. En septembre, la Russie avait menacé d’y lancer une intervention, ce qui avait contraint l’US CENTCOM [commandement militaire américin pour l’Asie centrale et le Moyen Orient] à y faire une démonstration de force à titre dissuasif.