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vendredi 26 octobre 2018

Thales a mis au point une nouvelle bouée acoustique pour la lutte anti-sous-marine en réseau


Lors de son audition par les députés de la commission « Défense », le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, n’a, a priori, pas souhaité faire figurer au compte-rendu sa réponse à une question portant sur le lancement d’une « filière industrielle française de fabrication de bouées acoustiques actives et passives. »

Le sujet est important : alors que l’activité sous-marines des force navales russes retrouve le niveau qu’elle avait à la fin de la Guerre Froide, que celle de leurs homologues chinoises augmente également et que, d’une manière générale, les opérations sous-marines tendent à s’accentuer, avec, notamment, une menace visant les câbles de télécommunications (un sujet que la ministre des Armées, Florence Parly, n’a souhaité abordé publiquement lors de sa dernière audition au Sénat étant donné son « haut degré » de confidentialité), il y a actuellement une demande accrue de bouées acoustiques. Au point que l’US Navy en manquarait…

Quoi qu’il en soit, Thales vient de répondre indirectement à la question posée à Joël Barre. À l’occasion du salon Euronaval, le groupe français d’électronique de défense a dévoilé un nouveau modèle de bouée acoustique « haute performance », dédiée à la lutte anti-sous-marine en réseau.

Appelée « SonoFlash », cette dernière est présentée par l’industriel comme étant un « outil stratégique qui vient compléter avec pertinence les dispositifs de lutte anti sous-marine actuellement déployés. »

Bouée acoustique active et passive, SonFlash peut être « embarquée, déployée et exploitée par tout type d’aéronef et de navire, y compris dronisé », tout en étant « interopérable avec le sonar trempé Flash et les sonars remorqués de la famille Captas » (qui équipe, par exemple, les frégates multimissions de la Marine nationale).

Dans son communiqué, Thales précise d’ailleurs que la marine française sera « la première à être équipée de SonoFlash », cette bouée devant être déployée « à bord de l’avion de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL2) rénové et de l’hélicoptère tactique NH-90 Caïman. » Et l’electronicien d’assuer que cela « permettra aux forces navale de mener à bien leurs missions de lutte anti sous-marine, à chaque moment décisif et ainsi, les aider à défendre leur souveraineté. »

Produite en France, SonoFlash disposent de capacités multistatiques et de modes de fonctionnement monostatiques actifs et passifs , ce qui lui donne une « flexibilité maximale d’emploi tactique au sein d’un réseau de capteurs. »

« La combinaison d’une capacité d’émission performante et d’une antenne dotée d’une grande capacité de réception est une première mondiale », fait valoir Thales, qui explique que cette bouée acoustique « viendra en appui du sonar trempé Flash Sonics. »

« Ensemble, ces moyens permettront à une plateforme aérienne de couvrir un volume d’eau plus important tout en étant plus réactive face aux manœuvres évasives d’un sous-marin. Grâce à son signal numérique et à la portée optimale de ses communications, les données issues de la bouée acoustique sont exploitables depuis tout navire, aéronef ou centre à terre équipé d’un système de traitement de bouées acoustiques », promet l’industriel.