vendredi 26 octobre 2018
Le SAS britannique va s’ouvrir aux femmes
En juillet 2016, le Premier ministre britannique, qui était alors David Cameron, confirma que les femmes militaires allaient être autorisées à combattre en première ligne, c’est à dire au sein des unités de la British Army dites de « mêlée » ou de contact.
« Il est crucial que nos forces armées soient le reflet de notre société. Lever [cette] interdiction est une étape majeure en ce sens. Les forces armées pourront ainsi tirer le maximum de profit de leurs talents et créer davantage d’opportunités pour elles », avait commenté M. Cameron.
Avant l’annonce de cette décision, une étude, menée pendant deux ans, avait examiné les risques de blessures musculaires, l’impact psychologique et les possibles altérations de la « santé reproductive ».
Pour autant, il n’était pas question d’adapter les conditions pour intégrer de telles unités. « Aujourd’hui, l’un des tests physiques consiste en une course à pied de 13 km avec une charge de 25 kg. Sur les 9 % de femmes que compte l’armée britannique, 4,5 % d’entre elles seulement – soit 300 femmes – réussiraient ce test, selon les estimations. En outre, la grande majorité de ces femmes n’ont pas manifesté d’intérêt pour la possibilité de rejoindre l’infanterie ou une division blindée. Au total, il ne s’agirait donc que de quelque 30 femmes », avait ainsi souligné, à l’époque, le quotidien The Guardian.
Toutefois, cette mesure donna lieu à de vifs débats. Ainsi, l’ex-général Tim Collins [British Army] s’emporta contre cette décision dans les colonnes du Daily Telegraph. « Les femmes n’ont pas leur place dans l’infanterie. Leur permettre de servir dans des unités de combat relève d’une extravagance politiquement correcte
Cela étant, excepté le Special Reconnaissance Regiment, les femmes militaires ne pouvaient toujours pas intégrer le Special Air Service [SAS] et le Special Boat Service [SBS], deux unités emblématiques des forces spéciales britanniques qui ont leurs propres modes de sélection.
Mais cela va bientôt changer. « Tous les postes de militaires au sein de l’armée britannique sont désormais accessibles aux femmes, y compris l’unité d’élite des SAS ou les Royal Marines », a en effet annoncé Gavin Williamson, le ministre britannique de la Défense.
« Pour la première fois, nos forces armées seront organisées seulement en fonction des capacités et non en fonction du genre » des soldats, a-t-il ajouté, avant de saluer une « avancée historique ».
« Ouvrir tous les postes de combattant aux femmes permettra non seulement aux forces armées de devenir un employeur moderne, mais aussi de s’assurer que nous recrutons la bonne personne à chaque poste », a encore fait valoir M. Williamson.
La formation au sein du SAS, qui compte 3 régiments, dont les 22 SAS 22, 21 SAS « Artists » et 23 SAS [réservistes], est organisée selon différents modules (aptitude, jungle, acquisition des savoir-faire spécifiques et « survivre, éviter, résister, extraire »), qui permettent de sélectionner les futurs commandos. Le taux de réussite, à l’issue de cette période de 32 semaines, est inférieur à 10%.