lundi 19 février 2018
Deux groupes islamistes s'allient pour stopper l'expansion d'un troisième
Alors que l'organisation terroriste Hayat Tahrir al-Cham, coalition de cinq groupes rebelles djihadistes, contrôle la province syrienne d'Idlib, deux autres groupes salafistes ont décidé de s'allier contre elle.
«Nous, Ahrar al-Cham et Nour al-Din al-Zenki, annonçons notre fusion sous le nom de Front syrien de libération», ont annoncé le 18 février ces deux groupes islamistes, implantés dans une zone à la frontière des provinces d'Alep et d'Idlib en Syrie. Cette dernière, qui est la seule du pays à échapper aux autorités syriennes, est principalement contrôlée par les djihadistes de Hayat Tahrir al-Cham, une coalition dominée par l'ancienne branche syrienne d'al-Qaïda.
Cette fusion est liée à la montée en puissance de Hayat Tahrir al-Cham dans le nord de la Syrie, selon Sam Heller, analyste à l'International Crisis Group interrogé par l'AFP. «Il s'agit de constituer un contrepoids à Hayat Tahrir al-Cham, qui semble se préparer à une nouvelle confrontation avec Zenki», a-t-il expliqué.
Anciens frères d'armes
Groupe rebelle influent bénéficiant du soutien de la Turquie et de pays du Golfe, Ahrar al-Cham compte parmi ses membres fondateurs de hauts cadres ayant eu par le passé des contacts directs avec Oussama Ben Laden. Le groupe Nour al-Din al-Zenki s'était quant à lui allié à l'organisation terroriste Hayat Tahrir al-Cham en janvier 2017 durant quelques mois. Ces deux groupes avaient d'ailleurs combattu côte à côte en 2015 contre l'armée syrienne dans la province d'Idlib.
Longtemps soutenue par les Etats-Unis, qui estimait qu'elle regroupait des rebelles «modérés», Nour al-Din al-Zenki a été accusée de crimes de guerre par Amnesty International. Certains de ses membres s'étaient notamment illustrés dans une macabre vidéo de décapitation d'un enfant qu'ils accusaient d'être un soutien de Bachar al-Assad.