Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 22 février 2018

Après les plantes, l’armée américaine veut transformer les espèces sous-marines en espionnes


Image prétexte

L’armée américaine souhaite exploiter les ressources naturelles afin de mieux protéger son pays. Pour y parvenir, la DARPA (Agence pour les projets de recherche avancée de défense) veut faire appel à des espions inattendus : les espèces sous-marines. Dans un projet fou présenté par l’agence, les poissons, mollusques ou coraux deviennent un système de surveillance afin de détecter plus rapidement les menaces sous-marines.

Les animaux marins possèdent des capteurs particulièrement sensibles pouvant détecter des mouvements, des odeurs, des silhouettes… Que ce soit grâce aux variations des champs magnétiques, des champs électriques ou des vibrations, la majorité des espèces peuvent repérer au loin ce qui se trouve dans l’eau. Cette faculté étonnante digne des meilleures innovations technologique fascine aujourd’hui la DARPA, agence américaine pour les projets de recherche avancée de défense.

Elle a dévoilé courant février le projet PALS (initiales de Persistent Aquatic Living Sensors signifiants capteurs aquatiques vivants et persistants). Derrière ce programme, se cache en réalité le futur mode d’espionnage de l’armée américaine qui fera appel aux organismes marins afin de détecter les traces de vie, et surtout les éventuelles menaces.

Le projet PALS, tout comme le projet consistant à changer les plantes en espionnes, s’inscrit dans un projet général de la DARPA qui souhaite développer une nouvelle forme d’espionnage biologique. Moins facilement détectable, cette espionnage présente également de nombreux avantages : l’adaptation aux changements de milieux, l’absence d’entretien, mais aussi la reproduction.

Lori Adornato, chercheuse de la DARPA responsable du projet PALS, a expliqué dans un communiqué que “l’approche actuelle de la marine américaine pour détecter et suivre des véhicules est centrée sur le matériel et sur des ressources importantes. En conséquence, les capacités sont essentiellement utilisées à un niveau tactique pour protéger des équipements de grande valeur comme par exemple un porte-avions, et moins à un niveau stratégique, plus large.”

Image prétexte

Il va falloir du temps à la DARPA pour qu’elle puisse surveiller nos océans grâce à ses poissons espions. Un long travail de développement commence tout juste pour l’agence, et cela passe par les technologies qu’elle pourrait utiliser dans le cadre de ce projet.

Traduire une information captée par un poisson en un signal compréhensible par l’Homme nécessite l’intervention de matériel, d’algorithmes, et de logiciels qu’il faut encore concevoir. Toutefois, comme avec les futures plantes espionnes, la DARPA prévoit, si cela est nécessaire, de faire quelques modifications génétiques sur les poissons…

La DARPA doit aussi évaluer les capacités de détection des animaux marins, analyser leurs comportements face à des objets et faire la distinction parmi les signaux entre les véhicules espions, les grands animaux ou les débris. Révélé il y a quelques jours, le projet PALS va demander quatre ans de travail, la DARPA compte ainsi faire appel à des chercheurs venant de divers domaines (chimie, physique, océanographie, biologie…).

Justine Manchuelle