Plusieurs familles, installées en Suisse romande, seraient liées, de près ou de loin, à des affaires de financement du terrorisme. C'est ce qu'a révélé dimanche la «SonntagsZeitung». Une mère habitant à Lausanne, et dont les deux fils se sont probablement rendus en Syrie pour faire le jihad, aurait ainsi transféré 1000 francs à une personne en Turquie. Cet individu se trouve sur la liste noire des terroristes présumés des Etats-Unis, qui l'accusent d'avoir envoyé plusieurs dizaines de milliers de francs au groupe Etat islamique. On ignore cependant si la maman croate, aux racines bosniennes, savait à qui elle faisait parvenir les 1000 francs.
Parti faire le jihad en 2013
A une centaine de mètres du domicile de la famille croate vivrait une autre famille bosnienne. Selon le dominical, le père est parti faire le jihad en Syrie fin 2013. Son fils l'aurait rejoint quelques mois plus tard. Le jeune homme aurait emporté avec lui 5000 euros pour les remettre à son cousin, entre-temps mort au combat dans les rangs de l'EI.
Attentat évité par la police
Le fils serait ensuite rentré à Lausanne et aurait imaginé un attentat contre la rédaction du «Matin», début 2015, avec l'aide de deux complices. Le trio se serait procuré des armes. Mais selon le journal, la police est intervenue à temps pour les stopper. Au moins l'un des trois aurait d'ores et déjà été condamné à une peine de prison sans sursis, apparemment pour des délits de drogues et d'armes. Lors de leur interrogatoire, les trois hommes auraient en effet expliqué qu'ils étaient sous l'emprise de stupéfiants au moment de planifier l'attentat. Le Ministère public de la Confédération aurait également ouvert une enquête contre le fils, parti en Syrie pour donner de l'argent à son cousin avant de revenir à Lausanne. Il serait accusé de soutien à une organisation terroriste. Selon le dominical, on ignore ce qu'il est advenu de cette instruction.
Le Ministère public de la Confédération confirme
Contacté par «20 minutes», le Ministère public de la Confédération (MPC) confirme, en grandes parties les révélations de la «SonntagsZeitung»: «Le MPC a ouvert en août 2015 une procédure pénale à l’encontre de deux ressortissants bosniaques pour participation et/ou soutien à une organisation criminelle et violation de l’art. 2 al. 1 de la Loi interdisant les groupes Al-Qaïda et Etat islamique et les organisations apparentées.»
Il précise que selon les premières investigations menées à l’échelle cantonale, les deux prévenus avaient émis l’intention de planifier une action violente contre un grand quotidien de la presse romande. «Après délégation au MPC pour raison de compétences et mise en œuvre immédiate des mesures de sécurité idoines, l’enquête avait toutefois démontré qu’à aucun moment le quotidien de presse n’avait encouru de risque sérieux.»
ATS