Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

lundi 11 décembre 2017

L'assassinat de JFK : autopsie d'un coup d'Etat (3/7)


Partie 11

Aujourd’hui encore, on ne peut consulter un dossier sur l’affaire de l’assassinat de John Kennedy ; celui de George Joannides, un agent de la CIA qui prouve tout simplement que Lee Harvey Oswald travaillait bien pour la CIA.  Joannides a eu effectivement toute une série de rencontres avec Lee Harvey Oswald en août 1963.  Quand Oswald sera arrêté pour le meurtre de Kennedy, les agents cubains de Joannides le relieront immédiatement à Castro, générant dans les journaux des manchettes sur « le tireur pro-Castro. »  Or aujourd’hui encore, pas moyen d’accéder à son dossier, alors qu’à l’évidence il détient la clé du complot de l’assassinat. 295 feuilles sont toujours interdites de lecture au nom de la sacro-sainte « sécurité nationale ».  Selon Jefferson Morley, qui n’a de cesse d’en réclamer l’ouverture, la résolution de l’énigme est là.  Et la réticence des autorités à ne pas vouloir lui céder le confortent et nous confortent dans l’idée d’un Oswald bel et bien agent de la CIA, pris au piège par ses propres employeurs… et avec au bout un redoutable chasseur texan de pumas et amateur de safaris africains … et des politiciens.

Le dossier qu’on ne peut toujours pas consulter


Le nom de Joannides n’est apparu que tardivement dans les dossiers JFK et Oswald, preuve qu’on a tenté très longtemps de le maintenir hors du cadre des investigations… et preuve de son rôle important dans le dossier Oswald.  Son cas n’est apparu en effet qu’avec la création de l’Assassination Records Review Board, en 1992, un organisme créé à la suite des nombreuses demandes d’enquête qui avaient suivi la projection de l’excellent film d’Oliver Stone sur celle sabotée de toutes parts du tenace procureur Garrison. « Pendant quatre ans (de 1994 à 1998) l’ARRB, habilitée à déclassifier des fichiers de JFK a obtenu et ouvert entre quatre et cinq millions de pages de documents déclassifiés.


Le dossier de Joannides était un de ces fichiers, et ses dossiers ont révélé qu’il avait été en contact étroit avec la DRE, alors que la CIA avait clamé qu’il n’avait pas eu aucun contact avec sa direction en 1963.  Mais son dossier a été purgé, selon Jefferson Morley du Washington Post, qui est le chercheur responsable de l’introduction de Joannides dans l’historiographie de l’assassinat de JFK.  Morley a décrit le fichier comme  » mince . »  Ce ne sont pas que des rapports dans le fichier Joannides pour l’ensemble dix-sept mois où il était l’agent de contact de la DRE.  Tout ce qu’a révélé son dossier personnel, c’est que Joannides payait la direction du DRE pour des « renseignements » » et de la « propagande ».  John Tunheim , maintenant juge fédéral en Minneapolis, a présidé l’ARRB.  Après avoir examiné toute la répression et l’obstruction de la CIA sur Joannides entourant l’histoire, Tunheim a fait remarquer à Morley, « [ Cela] montre que la CIA n’était pas intéressée par la vérité sur l’assassinat ».



Ce qui laissait à pense que c’est parce que ce dernier la concerne de trop près.  Aujourd’hui encore, le têtu Jefferson Morley plaide toujours pour l’ouverture complète du dossier Johannides, une des clés, selon lui, du cas Oswald.  Et il y a de quoi en effet, tant tout avait été bâclé, et ce, très vite.  Sur Dealey Plaza, 9 minutes après l’assassinat, la circulation avait repris, déjà, comme le montre le cliché pris vers 14H40 par Jerry Cabluck du Ft. Worth Star Telegram, à bord d’un hélicoptère (voir ci-dessus).  C’est à dire aussi que dix minutes après le crime, on s’était déjà privé d’une enquête sérieuse, le quartier n’ayant même pas été bouclé !  C’est aussi là un autre scandale oublié de l’assassinat de Kennedy :  le peu de soin apporté à la scène principale du crime !!! (ci-dessus le cliché pris l’après-midi même du crime)




La preuve par fax


Dans sa longue enquête sur Oswald, Morley a en effet dégotté des joyaux ;  tel ce « câble » envoyé entre pontes de la CIA affirmant six mois seulement avant l’attentat qu’Oswald était en train de « mûrir »… il s’agissait d’un envoi de William J. Hood (ci-dessus, il est décédé en 2011).  Un document d’importance : en 1963 ce dernier occupait l’un des postes les plus élevés dans le service clandestin, comme chef des opérations secrètes dans l’hémisphère occidental


C’était aussi un proche de Jim Angleton.  C’est lui en tout cas qui avait certifié le câble du 10 octobre 1963, un avis contresigné également par Tom Karamessines, « assistant de confiance pour le directeur adjoint de la CIA Richard Helms »  !!!  On retombe toujours sur les exclus de la CIA par Kennedy !!!   Ce dernier avouera plus tard « « j’ai bien lu le message.  Il s’agissait d’un Marine transfuge, qui, apparemment, selon le message à qui il répondait, essayait d’entrer en contact avec des Soviétiques ou des Cubains au Mexique.  C’était là la mesure de mon intérêt à l’époque « .  Pas moins de quatre agents de la CIA avaient en fait suivi de près Oswald, ce qui montre un intérêt certain des services pour le personnage ;  le troisième était Jane Roman, une assistante de longue date de James Angleton.



« Selon la CIA, elle et son mari Howard, également un agent de la CIA, ont aidé l’ancien directeur de la CIA Allen Dulles pour écrire son livre de 1963 , « The Craft of Intelligence. »  Le titre officiel de Roman était « officier de liaison ».  De cette façon, » elle était en charge de toutes les communications entre l’état-major de contre-espionnage et d’autres bureaux du gouvernement.  C’est Roman qui a ouvert le dossier de la CIA Oswald en décembre 1960.  Elle a lu les câbles de la CIA , des notes du département d’Etat, a intercepté la correspondance, et les rapports du FBI sur Oswald pendant plus de trois ans, avant que JFK ne soit tué. »  Le dernier des quatre agents étant John Whitten (alias alors John Scelso à la CIA, son vrai nom de Whitten n’ayant été révélé qu’en 2002), qui n’aura pas la même attitude que les autres, car on l’avait tenu sous-informé sur le cas Oswald.

C’est ce qu’il découvrira lui-même.  « En 1963, il dirigeait le bureau Mexique et en Amérique centrale des opérations de la Direction de la CIA .  Il était le seul des quatre qui ait cherché à enquêter sur Oswald après que JFK ait été tué « .  « L’implication d’Oswald avec le mouvement pro – Castro aux États-Unis ne nous était pas du tout apparu (cela signifie à lui et à son personnel) dans les premières semaines de l’enquête « , a déclaré Whitten, se rendant alors compte qu’Eagleton avait fait de la rétention manifeste d’information sur Oswald.  Alors que le FBI lançait une alerte après son retour de Mexico, indique aussi Morley, la CIA ordonnait en effet de relâcher sa surveillance sur lui… aujourd’hui encore, il manque toujours 1100 documents que la CIA ne veut toujours pas montrer sur Johannides.  Comme prétexte odieux pour ne pas le faire, alors que la loi de 1992 l’y oblige pourtant, Gary Stern, le responsable des Archives Nationales où sont déposées les 1100 fiches manquantes, a dit qu’il n’avait pas assez de personnel pour ça… la belle excuse !

Les découvertes de Whitten

Le rapport de Whitten avait été on peut plus clair pourtant : « nous nous sommes rendus au bureau de M. Katzenbach au ministère de la Justice pour lire ce rapport très épais, pour la première fois, j’ai appris une multitude de faits essentiels sur les antécédents d’Oswald qu’ apparemment, le FBI avait connu tout au long de l’enquête initiale et ne me l’avait pas communiqué …

Le rapport de lecture Katzenbach est la première fois que j’ai appris que le FBI était en possession de matériel genre agenda d’Oswald qu’il avait eu en sa possession et qui a été constaté après l’assassinat.  J’ai appris pour la première fois qu’Oswald était l’homme qui avait tiré au fusil sur le général Edwin Walker, deux faits importants dans l’ensemble du dossier « .  Selon Wikipedia, Whitten avait effectivement bien trouvé les liens entre Oswald et des pro-Castro :   « en novembre 1963 à la suite de l’assassinat de John F. Kennedy, Whitten a été affecté par Richard Helms pour examiner les dossiers de la CIA sur Lee Harvey Oswald.  La constatation préliminaire de Whitten (comme quoi Oswald avait agi seul) était alors en train d’être délivrée par Helms au président Lyndon Johnson, alors qu’Oswald était abattu par Jack Ruby.  Avec un effectif de 30 personnes, Whitten a néanmoins poursuivi l’enquête.


Le 6 décembre, Whitten a lu un rapport du FBI sur Oswald qui montrait que le FBI avait des informations sur les liens d’Oswald avec des groupes cubains pro-Castro, mais que ni le FBI ni Helms ne les avaient communiquées pour son enquête.  Il s’est plaint à Helms et à James Angleton que cette information ait rendu sa conclusion initiale « complètement hors de propos ».  Helms a écarté Whitten de l’enquête, et l’a transmise à Angleton.«   Complètement écœuré, Whitten avait quitté la CIA en 1970 pour s’installer à Vienne, en Autriche, et y commencer une carrière… de chanteur, à la « Société de Chorale  Masculine Viennoise » (ci-dessus) !

Katenbach, conseiller à la Maison Blanche, à l’origine de la rumeur complotiste


Il y en eu des erreurs dans le dossier.  Propices très vite à attiser les théories de complots.  L’une des plus grosses est la fort maladroite intervention de l’Assistant Attorney General Nicholas Katzenbach avec un memo envoyé le jour même de l’enterrement de Kennedy, bien avant donc la convocation de Whitten, ainsi résumé : « étant donné que les autorités ne pouvaient pas savoir d’ici le 25 novembre quelles choses sont vraies, et Katzenbach plus tard a admis qu’il en savait très peu à ce stade, la note préconise clairement une présentation politique indépendamment de la vérité de l’assassinat.  La motivation de ce propos politisé peut être vue dans le paragraphe suivant: «La spéculation sur la motivation d’Oswald doit être coupée, et nous devrions avoir une base pour réfuter la pensée qu’il s’agissait d’une conspiration communiste ou (comme le dit la presse du rideau de fer) (Marxiste, Cuba, femme russe, etc.)

La police de Dallas a publié des déclarations sur la théorie de la conspiration communiste, et c’était elle qui était en charge quand il a été abattu et après réduite au silence.   » Le mémorandum de Katzenbach préconisait un rapport public du FBI pour satisfaire cet «objectif», mais il notait la nécessité éventuelle de «la nomination d’une Commission présidentielle de personnel irréprochable pour examiner les preuves et annoncer ses conclusions».  Il a fini par préconiser une annonce publique rapide pour «éviter la spéculation ou les auditions d’un mauvais genre du Congrès ».  En somme, ne sachant rien lui-même, il avait surtout tenté d’éviter les plus folles rumeurs, mais en créant très vite une suspicion sur les motivations à le faire !

Le livre qui révèle tout


En 2012, un livre explosif au titre anodin sort en librairie, signé Joan Mellen, il s’intitule « Our man in Haiti », mais propose comme sous-titre « George de Mohrenschildt and the CIA in the Nightmare Republic ».  On y découvre que le contact de de Mohrenschildt, J. Walton Moore (qui était officier de la CIA à Dallas) lui avait assuré qu’il « aurait été plus sûr pour lui d’aider Oswald » ;  Ce qui sonnait comme un aveu de protection souhaitée:  « (Moore) avait interviewé de Mohrenschildt en 1957 après son retour de la Yougoslavie et avait  » un contact périodique  » avec lui au fil des ans à des fins de « debriefing », ce que Moore a admis plus tard.  C’était la méthode standard de la CIA, la même que la CIA a utilisé pour son employé de la Nouvelle-Orléans Clay Shaw, ce que la section de l’histoire de la CIA a finalement reconnu dans les années 1990 . Personne n’était un agent de la CIA, les hommes d’affaires en contact avec l’Agence étaient des voyageurs innocents qui faisaient « régulièrement  » un compte rendu . « Régulièrement » était un autre mot courant (« buzz ») de la CIA »  note le sarcastique commentateur !!!

Le livre est en réalité une vraie bombe, car il donne entièrement raison au procureur Garrison, avec des preuves formelles à l’appui.  Des années après, elles peuvent sonner comme une revanche pour la probité de Garrison, qui avait tout trouvé avant de voir son enquête lui échapper car devenu lui aussi un « Icare ».


Un lecteur enthousiaste du livre ajoute :  « en prime, nous voyons des photos de documents montrant que Clay Shaw était un employé très bien payé de la CIA, comme Jim Garrison l’avait soupçonné, validant les prémisses du film de Oliver Stone, « JFK », mais il nous fait aussi savoir que Paul Rothermel était une taupe au milieu du personnel de HL Hunt (le milliardaire texan caché derrière l’attentat), tout en rendant compte directement à ses gestionnaires à Langley » (nota : à la CIA donc).  « Il a même dupé Harold Weisberg en lui faisant confiance, et en envoyant la lettre directement à chaque siège de la CIA.  Jack White a également été dupé par Paul Rothermel, par l’envoi d’une lettre très intéressante de demande d’emploi, le 28 avril 1968.

Tous les documents sont photographiés et ajoutent à l’authenticité de ce petit bijou de livre ».  Rothermel, qui avait comme adresse 1401 Elm Street à Dallas… était donc aux premières loges le 22 novembre :  c’est une tour appartenant aujourd’hui à Polidev International, une société turque.  L’immeuble a été bâti en 1964… comme étant alors le plus haut à l’ouest Mississipi.

Roethermel mène à la découverte d’un étrange scénario



C’était aussi l’adjoint proche de Haroldson Lafayette Hunt, Jr. alors (dans les années 1960) l’un des hommes les plus riches des États-Unis et un adversaire déclaré du clan Kennedy, et aussi un fort généreux donateur de toutes les campagnes de Lyndon B.Johnson !  « Dans un mémo en date du 4 novembre 1963, son chef de la sécurité, Paul Rothermel, a informé son patron qu’il avait eu en main des  » rapports non confirmés de violence possible pendant le cortège ».  Rothermel n’avait pas identifié directement ses sources, mais il était clair dès le début du mémo qu’il partageait ses informations avec le FBI , et la DPD (la Police de Dallas).

Cela provenait des informateurs placés chez Gen Edwin et les activistes de droite des groupes d’action politique. (probablement les Minutemen, et le JBS )« .  La note était ainsi rédigée  : « l’informateur du Nord Texas rapporte des renseignements qui pourraient indiquer qu’un groupe envisage peut être un incident.  Il y a un autre rapport sur un groupe d’extrême gauche pour qu’un incident se produise, avec la pleine connaissance du Président, de sorte que les militants de gauche vont commencer l’incident dans l’espoir d’inciter les groupes d’extrême droite à répondre, et les personnes à proximité, puis se retirer, l’idée étant que l’incident qui avait visé Adlai Stevenson mettrait l’administration actuelle dans l’espoir qu’ils pourrait arriver la même chose à Kennedy, ce qui pourrait réassurer sa réélection.  Si un incident de cette nature devait se produire, l’histoire véritable de qui ce qui serait perpétré ne sortirait jamais ».

Ratée ou pas, cela ne « sortirait jamais » car elle impliquerait la connaissance du coup tordu par le clan Kennedy lui-même :  on songe obligatoirement à Robert Kennedy, et sa rapidité à accepter les conclusions aberrantes du rapport Warren !!!  Le lecteur ajoutant adroitement : « maintenant que diriez-vous si cet incident de tir lifté (screwball) façon  » Northwoods » aurait été détourné par Hunt et ses garçons.  Et comment Oswald aurait été envoyé déguisé (« sheepdipped« ), avec une arme traçable ? »  Revoilà Oswald devenu le « patsy » parfait, envoyé uniquement pour se faire prendre, lui, le « communiste » créé de toutes pièces !  Voilà qui expliquerait pourquoi Kennedy tenait tant à ne pas avoir de protection rapprochée, en affichant une confiance extrême, sachant que ceux qui viendraient à lui seraient plutôt de son bord… pour provoquer les texans sur leur propre terrain !  La préparation aurait été détournée et renversée par la CIA… à son seul profit !  En somme, les Kennedy avaient prévu quelque chose à Dallas, mais ça ne s’est pas passé comme prévu… pour eux.

Kennedy n’avait pas compris ce qu’était le Texas


Visiblement, à Washington, on traitait les texans de culs-terreux. C’était ignorer leur puissance de nuisance, comme celle entretenue par le millionnaire Hunt, notamment.  Des magnats fascisants, racistes et antisémites.  « Il a été un homme impitoyable, dès le début, il était devenu absolument convaincu qu’il avait des qualités surhumaines qui l’avaient rendu différent des autres êtres humains. Hunt faisait partie d’un groupe d’hommes du pétrole de l’extrême droite au Texas qui ont eu une énorme influence en raison de leur richesse.

Même lors de leur arrivée au pouvoir, ils avaient une chose en commun qui les liait ensemble, c’était une haine vivace du Président Roosevelt.  Comme le disait l’un de ces nouveaux riches magnats du pétrole, le président Roosevelt n’était rien d’autre « qu’un communiste qui aimait les nègres  » et ils étaient convaincus que le New Deal de Roosevelt avait été vraiment géré par les Juifs et les communistes – ou « la vermine sociale » comme ils disaient poliment.  En 1948, un journal avait rapporté que Hunt était l’homme le plus riche des Etats -Unis.  Il avait été estimé que la valeur de ses propriétés pétrolières était à 263 millions de dollars, et la production quotidienne de pétrole brut de ses puits avoisinait les 65 000 barils .

Un membre du Congrès du Texas appelé Sam Rayburn avait résumé ce groupe d’hommes de pétrole de droite.   » Tout ce qu’ils font est marqué par la haine  » – avait-il dit ».  Hunt aussi un drôle de bigot, puisque comme Lindbergh il vivait avec deux épouses et deux familles, se faisant passer chez la seconde pour « le Major Franklyn Hunt ».  « Il y eut un moment où son image était sur la première page de tous les journaux du Texas en raison de son spectaculaire accord pétrolier.  Frania (sa seconde épouse) a alors demandé Hunt si c’était lui ; mais il lui a dit non, et que c’était son oncle qui était si intelligent ».


Politiquement, il était très à droite, sinon à l’ultra-droite.  Il a utilisé à fond ses stations de radio pour soutenir la campagne anti-communiste de Joseph McCarthy. Comme membre de la John Birch Society, Hunt était un ami proche de Edwin Walker.  Bien entendu, Il a également aidé à financer la carrière politique de Lyndon B. Johnson.  Anticommuniste virulent, il a également largement financé les activités des exilés de la Cuban Revolutionary Council (ci-dessous, groupe dirigé par le leader Jose Mire Cardona),  L’homme était surtout un pionnier de la télévision : « après la Seconde Guerre mondiale. HL Hunt a fait deux choses.  Il a ajouté un autre tiers à sa famille avec sa collection de bigame et il s’est aussi tourné vers le nouveau médium de la télévision pour promouvoir ses vues ultraconservatrices.



En 1950, il a écrit une brochure mettant en avant l’idée de ce qu’il a appelé « Educational Facts League ».  Le but de Hunt, il l’a écrit : « ce sera d’assurer une présentation impartiale de toutes les nouvelles à travers tous les canaux de d’information concernant des questions d’intérêt public. Dans le futur, il y aura une organisation où les Américains ordinaires seraient alimentés avec les faits réels de la vie politique.  Hunt a annoncé que l’organisation serait appelé  » Forum des faits » – et il a trouvé un homme appelé Dan Smoot pour être son visage public.  Smoot était un agent du FBI – et il était bon et raisonnable. « Le Forum des Faits » de Hunt était le modèle pour beaucoup de ce qui allait venir avec la montée de la droite dans les médias dans les années 1990 – à la fois à la radio et la télévision ».


Les programmes ont été radicalement faussés pour promouvoir une vision ultra-conservatrice tout en prétendant être neutres et équilibrés.  Il y avait beaucoup de racisme implicite dans les spectacles. Dans son livre Bryan Burroughs cite un épisode où « Smoot » s’est montré contre la législation de travail équitable et a dit : «  rappelez-vous que les nègres, lors de leur première introduction en Amérique par les Yankees et les marchands anglais, n’étaient pas des gens libres réduits à l’esclavage.  Ils étaient simplement transférés d’un esclavage barbare par leur propre peuple en Afrique à un asservissement relativement bénin dans l’hémisphère occidental.

« Forums et Faits » est devenu une entreprise de médias à succès – avec deux émissions de radio syndiquées et trois émissions de télévision produites à partir de leurs propres studios à New York.  Elles étaient soutenues par des livres et des brochures payées par Hunt.  L’une s’appelait « Nous devons abolir l’Organisation des Nations Unies » – écrit par Joseph Kamp.  Ses livres précédents « équilibrés » avaient inclus un titre intitulé  » Hitler était un libéral «  (la liste est encore ici, hélas, et à gauche son « Native Nazi Purge Plot, The Conspiracy Against Congress » de la même veine.

L’organisateur potentiel ou une piste à suivre…


« L’exemple de Shaw mérite d’être médité » nous dit Kris Millegan (Clay Shaw est ici à gauche de la photo ).  « En 1992, la composante historique de la CIA, une section de l’Agence consacrée à la chronique de sa propre histoire révèle – après des années de refus, et d’obscurcissement par des agents zélés de la CIA – que Shaw n’a pas été seulement un homme d’affaires pour faire  » des compte rendus après ses voyages pour la CIA ».  Car ce document déclare que Shaw avait été  » très bien payé  » par la CIA !!!   Dans le dossier appelé « CIA PROJFILES » , qui démarre par un bien peu étonnant « notre enquête n’a rien trouvé dans ces documents qui indique un rôle de la CIA dans l’assassinat de Kennedy ou complot d’assassinat (s’il y en avait un), ou de toute implication de la CIA avec Oswald, » une perle se cachait, car un peu plus loin dans le rapport arrive l’extraordinaire aveu  : « ces documents révèlent cependant que Clay Shaw était une source de renseignements de la CIA, très bien payée jusqu’en 1956 «   (Dans de nombreux documents de la CIA, la date de signification de la fin est le plus souvent de la désinformation standard, de sorte que la date de 1956 doit être traitée avec scepticisme ).

Dans le cas de Shaw, ce n’était certainement pas précis ».  La CIA reconnaissait implicitement ce qu’elle avait refusé de faire lors du procès intenté par Garrison !  Mais ce qu’elle donnait d’un main, elle le reprenait de l’autre :   » en 1964, après l’assassinat de Kennedy, juste pour rester sur le côté sécuritaire, la CIA a détruit le dossier personnel de de Mohrenschildt .  « Je n’aurais jamais contacté Oswald même pendant un million d’années si Moore ne l’avait pas mentionné « , avait dit de Mohrenschildt à l’auteur Edward J. Epstein ;  des années plus tard, et cela sonne vrai. J. Walton Moore avait, on le sait, demandé à Mohrenschildt de « garder un œil sur Oswald ».  Ce qui en clair voulait dire le chaperonner (ici, on parle de lui comme du « babysitter » d’Oswald).  « Plus tard, de Mohrenschildt a affirmé que Moore l’avait poussé à « découvrir le temps passé par Oswald en URSS ».  Dans un autre qui embrouilla mini, Epstein suggère aussi que Moore aurait aidé de Mohrenschildt dans la mise en place d’un contrat d’étude d’huile de palme avec Papa Doc.  Il n’existe aucune preuve directe du rôle de la CIA dans la mise en œuvre du travail de Mohrenschildt avec François Duvalier. Néanmoins, le contrat a bien été exécuté en mars 1963, un mois avant qu’Oswald n’aît quitté le Texas pour la Nouvelle-Orléans.  La CIA avait une autre affectation à l’esprit maintenant pour Mohrenschildt » (et un bel alibi pour lui).

… et ses deux assistants


Une fois après avoir quitté la Nouvelle-Orleans, c’est l’étrange couple Ruth et Michael Paine, qui avait pris le relais auprès d’Oswald (qui vit désormais séparé de sa femme et habite chez une logeuse), et joué le rôle de « babysitter ».  Et là encore, ses anges-gardiens ne sont pas n’importe qui non plus ! Michael Paine travaille en effet chez Bell hélicoptères, premier fournisseur du Pentagone pendant la guerre du Viet-Nam (les Viet-Congs en abattront plus de 5 000 exemplaires) !  La sœur de Ruth, Sylvia, était elle-même également employée par la CIA, sous la couverture d’une employée de l’Air Force !  Voilà qui fait un bel « entourage » bienveillant idéologiquement et psychologiquement chez quelqu’un que les russes ont renvoyé en le considérant comme inepte !!!

Le double-jeu de la famille Paine est flagrant :  lors de sa déposition en 1976, Ruth Paine affirmera qu’Oswald ne lui parlait qu’en russe.  Or, dans une précédente interview après l’assassinat, elle avait ainsi décrit Lee Harvey Oswald : « je pense de lui qu’il était un dissident, un distributeur de tracts, une personne mécontente de la société telle qu’elle était, et de lui-même … Il a certainement eu très peu de formation, de sorte qu’il n’était pas en mesure d’obtenir des emplois qui l’intéressaient … Ce n’était pas une personne particulièrement capable ».

Un américain incapable ne parlant que le russe avec elle ?  Ou jouant aux échecs, à l’armée, alors qu’il n’avait pas 17 ans ?  Voilà un simplet bien original !

Les préparatifs


Pour amener Oswald à l’entrepôt comme employé, il lui faut changer de travail (à droite le fusil imputé à Oswald dissimulé entre les cartons à l’endroit d’où seraient partis les tirs).  Facile : il est renvoyé de chez Jaggars… pour « communisme » au travail, mais se retrouve à travailler aussitôt pour un employeur qui affiche lui aussi un anticommunisme virulent (c’est Harold Byrd, un ami proche de De Mohrenschildt ) !  Allez comprendre !

« Alors qu’il n’y avait déjà plus aucun doute sur le fait que George de Mohrenschildt ait pu jouer pour la CIA à Dallas et Fort Worth le même rôle que Clay Shaw ait pu avoir- à la Nouvelle-Orléans – celui consistant à manipuler et à jouer un peu au chaperon pour surveiller Lee Harvey Oswald dans sa vie quotidienne – un autre élément de preuve a émergé.  Deux fichiers du Bureau de Sécurité de la CIA (OS) sont visibles aux Archives nationales.  Ils datent de 1967, au temps de l’enquête et de l’inculpation de Clay Shaw par Jim Garrison dans un complot visant à assassiner le président Kennedy impliquant Lee Harvey Oswald.

Ces fichiers de l’OS, débordant de plus de deux cents documents et des photocopies de coupures relatives à l’affaire Garrison et Shaw, ne sont pas marqués » Garrison  » ou  » Shaw .  » Au contraire, les fichiers portent comme seul nom :  » George de Mohrenschildt  » (noté pages 54-55)….  »  On ne peut y échapper :  l’homme qui a « fabriqué » Oswald, et bien De Mohrenschildt, aidé par le couple Paine.  Or tous trois émargeaient à la CIA !

Un lieu, et un fusil pas si unique que ça


Oswald aurait donc tiré de la Bibliothèque à l’angle de Dealey Plaza.  On a déjà vu précédemment que le fusil italien découvert sur place posait quelques problèmes, notamment de portée et de précision.  Or voici qu’en 2009 un rapport italien vient à nouveau contredire la commission Warren et ses aventureuses conclusions. Surtout celui où elle avait doctement assuré que le fusil d’Oswald était une espèce totalement à part en raison de sa forme mais aussi de son numéro de série …  or « le rapport du SIFAR italien (Servizio Informazioni Forze Armate) sur l’arme présumée du meurtre est « un mythe », a déclaré le sénateur Giulio Andreotti, ancien ministre italien de la Défense. »

Et l’ancien ministre de poursuivre que « la Commission Warren, qui a souligné que Lee Harvey Oswald, âgé de 24 ans, était un assassin solitaire, a affirmé dans son rapport final que le fusil utilisé dans le meurtre, le numéro de série C2766 de Carcano, était unique au monde, d’après un document fourni par SIFAR, le service secret militaire italien à l’époque.  Un «document secret» non publié dans sa version originale italienne a été remis par J. Edgar Hoover au jury de la Commission (CE1977).  Trouvé en 2007, le document contenait la déclaration d’une « source confidentielle à l’étranger », un mémorandum tout à fait identique à une dépêche précédente du chef de la CIA à Rome à l’époque, de William K. Harvey, alias Daniel Presland, un rapport d’une enquête interne du ministère italien de la Défense (…)

« La personne qui a jeté le soupçon le plus direct sur Harvey (pour possible participation à l’assassinat de JFK) était le chef de toutes les opérations secrètes de la CIA au Mexique et en Amérique centrale, John Whitten, qui a choisi le pseudonyme » John Scelso « lorsqu’il a témoigné à l’HSCA en 1978.  En outre, le document d’archives des États-Unis montre que le FBI, mis sur la piste du «jumeau Carcano» du fusil trouvé à Dallas, numéro de série 2766, a terminé la recherche au Canada à l’Empire Wholesale Sporting Goods LTD. de Montréal, la même compagnie qui, en janvier 1963, avait exporté aux États-Unis le revolver qui se trouvait aux mains d’Oswald au moment de son arrestation, peu de temps après l’assassinat de JFK.


Le FBI a découvert qu’Empire Wholesale, était contrôlé par William Sucher, également le chef d’International Firearms, une entreprise montréalaise.  Le « Carcano jumeau », le même fusil que celui trouvé à Dallas, avec ce numéro de série si semblable et des mesures tout à fait identiques, mine l’argument que la Commission Warren a présenté dans son rapport final: que l’arme du crime était « unique dans le monde « parce que ce type d’arme était identifié par le numéro de série, constitué d’une matrice composée de lettres et de chiffres.  Sucher, interrogé à ce sujet, a témoigné au FBI:  « Le même numéro de série apparaît sur plusieurs fusils.  Certains (numéros de série, ndr) ont comme préfixe une lettre, d’autres pas. »

L’entrepreneur canadien était déjà sous la loupe des enquêteurs non seulement pour le revolver trouvé en possession d’Oswald et pour le fusil 2766, mais aussi pour les balles utilisées dans l’assassinat de Kennedy.  Une déclaration de l’Office for Munitions Control du Département d’Etat a cité une source accusant Sucher d’être responsable du trafic illégal des cartouches Winchester 6.5 trouvées à Dallas ».  Sachant que fin d’octobre 1960, comme on l’a déjà dit, Riva avait complété 12 expéditions en vrac, pour un total de 44 490 fusils reconditionnés envoyés en Amérique… calculez-donc le nombre de C2766 similaires au chiffe près, dans le lot... Ici, un long dossier sur les tripatouillages du fusil attribué à Oswald.  Le tripatouillage de son numéro, notamment : entre G2766 et C2766, en quelque sorte !!!




Note : Les liens avec Hunt sont résumés ici par Gale Nix Jackson : auteur de « Orville Nix: The Missing JFK Assassination Film » (film à voir attentivement bien sûr) :  « La veille de l’assassinat, Eugene Hale Brading (alias Jim Braden) un homme de la Mafia avec un long casier judiciaire, a visité l’immeuble de bureaux de Hunt à Dallas. Pourquoi ?  Brading a été arrêté à Dealey Plaza le jour de la fusillade. Quand il a été reconnu coupable d’avoir pris un ascenseur au rez-de-chaussée du bâtiment Dal-Tex peu après les coups de feu aient été tirés.  Que faisait-il dans le bâtiment de Dal-Texas?  Y avait-il passé une commande pour Jennifer Juniors ? Brading a été libéré, cependant, parce qu’il avait donné à la police un pseudonyme. »



« Est-ce que Marina Oswald savait qui était H.L. Hunt?  Selon l’aide de Hunt, John Curington, Marina a visité l’édifice du Mercantile Bank Building au N°1 de la place  place principale (l’immeuble de bureaux de Hunt) 2 jours avant la assassinat.  Pourquoi donc ? »

« Le fils de Hunt, Nelson, était responsable des publicités haineuses placées dans le Dallas Morning News du jour des de l’assassinat.  Des documents déclassifiés en 1983 ont révélé que le FBI apparemment pensait que la note d’Oswald, adressée à « M. Hunt  » était en fait destinée au fils de millionnaire ultra-conservateur de H. L. Hunt, Nelson Hunt. »



« George Mohrenschildt se vantait d’aller à des soirées et d’avoir des contacts avec H. L. Hunt.  Il  a également suggéré à Willem Oltmans que H. L. Hunt allait payer Lee Harvey Oswald 100  000 dollars pour tuer le président Kennedy.  Oltmans a clamé que de Mohrenschildt avait admis  avoir servi comme un intermédiaire entre Lee Harvey Oswald et H. L. Hunt dans un complot d’assassinat impliquant d’autres pétroliers texans, des Cubains anticastristes, et les éléments du FBI et de la CIA. »

« Encore une fois, dans un autre commentaire fait par H. L. l’homme de main de Hunt John Curington, Hunt avait fait faire une ligne directe de son bureau à celui de J. Edgar Hoover. »

Hoover a fourni des informations à propos de MLK à Hunt qui les a diffusées dans son programme «lifeline – bouée de sauvetage» de radio diffusée à travers le pays et qui dépeignait le King comme étant un communiste.

Hunt était ami avec le général Edwin Walker. Dans le livre controversé Farewell America, Hepburn, l’auteur, écrit que Hunt et Walker passaient des vacances ensemble chez l’une des villas mexicaines de Hunt avant Noël 1963.

Encore une fois Curington, selon le livre de Dick Russell, « L’Homme qui en savait trop » affirme que Hunt l’a appelé le samedi matin (23 Novembre, 1963) pour aller vérifier la sécurité entourant Oswald au DPD.  Curington a suivi les ordres et est allé à la prison, a pris un ascenseur, que Fritz et Oswald venaient juste de prendre !  Curington dit que le capitaine Fritz lui a dit, « rencontre donc le fils de pute qui a tué le président. »  Curington a aussitôt signalé à son boss que la sécurité s’était relâchée, et ce dernier a immédiatement quitté la ville.

« H. L. Hunt et le général Edwin Walker étaient actifs dans la branche Dallas de la John Birch Society. »

« H. L. Hunt possédait Dallas Uranium and Oil Co. logés dans le bâtiment de Dal-Tex  sur lequel quelques-uns ont spéculé.  Comme il n’y étaient pas enregistrés, était-ce un paravent ?  Jack Ruby a emmené une femme, Connie Trammell, aux bureaux de Hunt pour un entretien d’embauche le jour avant l’assassinat selon l’homme de sécurité, Paul Rothermel.  Le Ruby charmeur et l’aile droite ensemble ?  Que pouvaient-ils avoir en commun ? »

« Comme une note de fin, je voudrais ajouter que Curington a été inculpé dans le milieu des années 70, ainsi que les frères Hunt.  Rothermel a été trouvé plus tard comme étant également employé par la CIA tout en travaillant pour H. L. Hunt. »


Partie 12

Plus on avance dans cette saga et plus on s’aperçoit de l’emprise dans la politique américaine du lobby des vendeurs d’armes de tous bords.  Du lien aussi de l’argent des sociétés d’armement américaines et leurs liens étroits avec des industriels d’extrême droite texans.  On a affaire à une corruption généralisée à des dimensions jamais vues avec les commandes d’avions militaires pour le Viet-Nam, notamment.

La guerre du Viet-Nam sera la première où les hélicoptères seront aussi massivement utilisés, après avoir été armés comme l’avaient fait en premier les français durant la guerre d’Algérie.  Pour des firmes comme Bell, c’est une manne sans fond qui vient de s’ouvrir.  L’Air Force n’est pas en reste avec un projet comme celui du TFX, devenu F-111, premier hyper-projet dont le budget va exploser à force de tenter de répondre à des demandes impossibles à réaliser :  l’avion miracle sera un four complet, totalement inadapté au conflit en cours (on songe au F-35 de nos jours dans le même cas), et première dérive gigantesque (avec le XB-70) d’un système militaro-industriel devenu complètement fou, ne cherchant que les profits en dehors de toute efficacité réelle.  Un appareil dont le concours avait été remporté par une firme texane, bien entendu.  La patrie d’un LBJ qui augmentera la part américaine du conflit vietnamien Kennedy à peine refroidi, alors que le second avait évoqué un retrait au plus vite.

D’un côté les lourds avions à réaction valant leur poids en or, dont à géométrie variable, le nouveau dada technologique des avionneurs, et de l’autre de vieux coucous sortis de leur naphtaline, tel le vétéran Douglas A-1 Skyraider, sorti en 1946, pour bombarder à faible vitesse les Viet-Congs enterrés dans leurs tunnels imprenables.

Au mauvais endroit, au mauvais moment


Aux Etats-Unis, dégoter une arme est facile.  Au Texas c’est encore plus facile.  Aurait-on incité certains à en acheter une pour s’en prendre au président qu’un tract distribué à Dallas accusait de tous les maux (ci-contre à gauche) ?  On est en droit de le penser, avec par exemple cet article extrait du magazine très lu aux USA « Popular Mechanics », présentant le roi du refurbishing de fusils ;  « Edward A. Matunas, présenté comme un homme qui utilise des armes à feu depuis qu’il était un jeune garçon.  C’était un armurier qui a pratiqué pendant douze ans, un directeur d’un laboratoire de balistique, un concepteur d’outils de rechargement, et un directeur national des ventes pour Winchester-Ouest.  Il est actuellement rédacteur pigiste, ayant des centaines d’articles et quatre livres.  Il vit à Clinton, dans le Connecticut « .  Comme arme montrée dans l’article… un Mauser, mais façon italienne.  Un Mannlicher Carcano M91 6,5 mm, présenté comme « la pire des armes de surplus » dans l’article !!!   Pas obligatoirement le bon choix pour un « tireur d’élite » (dont les voisins de séance de tir décrivent la maladresse proverbiale !).




Matunas écrit aussi dans « American Riffleman« .  Or c’est avec un bon en date de février 1963 découpé dans cette revue qu’Oswald avait commandé chez Crescent Firarms son Mannlicher-Carcano numéroté C2766.  Il lui en avait coûté 21,45 dollars, expédition comprise (à sa boîte postale, 2915).  Oswald décroche donc un emploi au Book Depository Texas School six semaines seulement avant l’attentat, proposé par le couple Paine, qui veille décidément de près sur lui pour tout, lui offrant un travail dans un endroit aussi inattendu.

Découverte du propriétaire du bâtiment


Normalement, la voiture de Kennedy ne devait pas passer devant le bâtiment, mais devait faire un tout droit.  Il semble que la modification de trajet n’a pas été faite au dernier moment, contrairement à ce qu’une erreur de mise en page d’un journal de Dallas a pu laisser entrevoir, mais bien plus de deux mois avant la visite.  Le trajet officiel définitif n’étant révélé à la presse que le 19 novembre. Ce qui signifie aussi qu’il y a bien eu complot, car pour installer un tireur ou même plusieurs à Dealey Plaza, il faut obligatoirement avoir eu connaissance du trajet avant qu’on ne le rende public !

Sans parler de l’attitude même des motards de la police municipale, dont beaucoup ont remarqué l’écartement respectif et celui de la Limousine présidentielle, laissant un vaste champ de tir disponible autour du véhicule.  Les services de sécurité présidentiels auraient dû réagir en apprenant la modification, qui faisait descendre la vitesse de la limousine blindée de 40 à 20 km/h au sortir des deux virages consécutifs, ce qui rendait la protection plus difficile.



Le long virage imposé dans le nouveau trajet la forçait en effet à nettement ralentir et surtout à longer le dépôt….et le tertre, facilitant la mise en joue pour les tireurs embusqués, pour se rendre au Trade Mart en venant de l’aéroport.  La limousine offrant alors son flanc droit aux tireurs embusqués.  La seule façon de permettre un tir croisé pour ne laisser aucune chance à la personne visée.  Pourquoi donc passer spécialement devant ce dépôt prècis ?

On le découvrira vite : l e propriétaire de la Book Depository Texas School était alors un certain D. Harold Byrd, cousin de l’amiral Richard E. Byrd, un ami proche de Clint Murchison, magnat du pétrole texan et grand ami d’Edgar Hoover (qui détestait on le sait Kennedy), et… mais aussi surtout un des amis de De Mohrenschildt, encore lui !  On retombait sur le vieil « ami » d’Oswald !

La piste entretenue de Walker


Dans la terrible saga d’un Oswald manipulé de bout en bout, un homme était déjà apparu auparavant, contre lequel Oswald avait sévi.  Un extrémiste, un fêlé complet, qui ne présenterait pas d’intérêt véritable s’il n’avait pas été général.  Ce n’est pas Curtis May, mais bien Edwin A. Walker, ancien général, démis en 1961 (il dirigeait les troupes en Allemagne !) devenu agitateur politique d’extrême droite, représentant quasiment la frange du KKK de l’armée américaine.  Après de nombreuses frasques et déclarations provocantes vis à vis de Kennedy, sa dernière déclaration publique télévisée du 29 septembre 1962 (lors de l’entrée en cours de l’étudiant noir James Meredith) avait marqué le sommet de son imbécillité raciste (Meredith s’était engagé dans l’armée de l’air américaine en 1951 !) :  « Je suis ici dans le Mississippi près du gouverneur Ross Barnett (un ségrégationniste assumé qui avait refusé l’entrée à James Meredith).



J’en appelle à une manifestation nationale contre la conspiration de l’intérieur.  A rallier à la cause de la liberté dans une juste indignation, dans une protestation violente et vocale, et à un silence amer sous le drapeau du Mississippi devant les troupes fédérales.  C’est aujourd’hui une honte pour la nation de se dire en « péril », « une honte au-delà de la capacité de quiconque, à l’exception de ses ennemis.  C’est le complot de la crucifixion par des conspirateurs anti-Christ de la Cour suprême dans leur refus de la prière et de leur trahison de la nation ».

Son discours enflammé visant les étudiants pacifistes avait été suivi d’effets immédiats :  le 30 septembre 1962, des émeutes estudiantines éclataient sur le campus , où « des centaines d’étudiants seront blessés, deux personnes tuées et six agents fédéraux abattus.  Walker sera arrêté au nom de quatre accusations fédérales, y compris la sédition et l’insurrection contre les Etats- Unis.  Il sera détenu temporairement dans un établissement psychiatrique sur ordre du procureur général Robert F. Kennedy », qui venait de commettre une grave erreur, des mouvements de gauche lui reprochant de détourner la psychiatrie, mouvement rejoint par le célèbre psy Thomas Szasz et l’American Civil Liberties Union : « Robert avait dû reculer, Walker restant quand même cinq jours à l’asile« .



Un journaliste français de l’AFP, Paul Guihard, avait été abattu d’une balle dans le dos à bout portant sur le campus d’Oxford (la chanson de Dylan, Oxford Town).  Meredith y sera blessé par un tireur isolé en 1966.  Malgré cela, le retour à Dallas de Walker avait été triomphal, accueilli par une foule de quelque deux cents partisans . » Après qu’un grand jury fédéral ait été ajourné en janvier 1963, les accusations ont été abandonnées. ».  Ce qui ne l’empêchera en rien de recommencer lors d’une manifestation contre l’ONU :  « la célèbre attaque à Dallas, au Texas sur la personne de l’Ambassadeur des Nations Unies Adlai Stevenson lors de la « Journée des Nations Unies, » le 24 octobre 1963, a été orchestrée par Walker » (en photo Stevenson recevant un coup de pancarte sur la tête).


À la mi-octobre 1963 Walker a loué le même Memorial Auditorium Dallas où Stevenson devait parler.  Il a annoncé son événement adverse comme le « notre jour » et il a invité les membres de la John Birch Society, la Convention nationale de l’indignation, les Minutemen et d’autres organisations qui ont été fondamentalement opposés au communisme ainsi qu’à l’existence de l’Organisation des Nations Unies ».

Dans cette optique, l’accusation portée contre Oswald d’en avoir attenté à Walker en tirant au fusil contre sa maison est revenu bien entendu au premier plan.  L’attaque avait eu lieue le 10 avril 1963, et avait été attribuée à Oswald… mais elle avait été révélée après son arrestation de Dallas, seulement, comme si l’on désirait en faire un exemple parfait de communiste irréfléchi.  Personne pourtant n’avait pu prouver qu’il en était vraiment l’auteur.



Lors de la préparation de l’enquête sur sa personnalité, les enquêteurs avaient montré à Marina, sa femme, une photo de la maison de Walker trouvée chez son mari, paraît-il, pris avec son appareil photo.  Lorsqu’ils remontreront la même lors de la commission Warren, cette dernière clamera comme quoi la voiture qui figurait devant ne portait pas une grosse tâche noire à l’emplacement de la plaque d’immatriculation (voir ci-dessus) :  qu’avait-on cherché à maquiller ce jour-là ?  Qu’avait-on dissimulé ?  A la mort de JFK, le même fêlé ira se répandre sur les télévisions pour accuser les soviétiques d’avoir été derrière le meurtre.  La commission accusera bien sûr Oswald d’avoir aussi attenté à la vie de Walker, malgré la différence de balles trouvées sur place !  Walker lui-même avouera qu’elles n’avaient rien à voir !  A ce jour le mystère des tirs contre la maison de Walker reste entier.

La piste du chasseur de pumas



Selon le chercheur William Weston « l’un des éléments les plus critiques de ce complot était leTexas School Book Depository ».  On avait oublié le rôle du bâtiment semble-t-il !  Et il n’a pas tort, Weston, car il y a mieux encore :  notre heureux propriétaire chasseur de pumas à ces heures,  est aussi à l’origine en effet du Civil Air Patrol… qu’il a créé lui-même en 1941, le club des cadets où Oswald avait rencontré Ferrie !  Encore une drôle de « coïncidence »  !!!  Passionné d’aviation mais ayant une mauvaise vue, il avait choisi de créer une école de recrutement d’aviateurs à la place.  Il est ici à droite dans sa tenue de responsable des cadets de l’air.

Un bon nombre de ses recrues deviendront des mercenaires recrutés par la CIA pour le trafic de cocaïne ou d’armes entre l’Amérique du Sud et la Floride, notamment, dans les années 80.  On y retrouvera notamment Ronald Martin, ancien associé de la station de la CIA de Miami, associé à James Mc Coy, ancien attaché militaire US à Managua.  Ils transporteront  allègrement drogue et armes dans le DC-4 d’Hondu Carib N90201 (ci-dessous).



Un Byrd qui avait des amis avant tout texans : dans le livre « I »m an endangered species, autobliography of a free enterpriser » au titre bienvenu comme on va le voir, Byrd (qui avait rédigé lui-même son autobiographie), précisait son autre ambition, octroyée par l’agent gagné avec le pétrole « Un autre objectif était d’atteindre un rapport avec les hommes politiques qui dirigeaient les choses, surtout au siège du gouvernement de l’État à Austin …. Sam Rayburn, Morrie Sheppard, John Connally, et Lyndon Johnson, sur la scène nationale allaient devenir des hommes que je pourrais aller voir à tout moment si je voulais envisager une action, et qui formaient aussi une succession de gouverneurs du Texas « .

De l’argent, Byrd en a vite accumulé avec ses découvertes de pétrole au Texas.  « Barr McClellan (dans son livre Blood , Money & Power) souligne que Byrd, avec Clint Murchison, Haroldson L. Hunt et Sid Richardson, faisait partie du groupe Big Oil de Dallas.  McClellan affirme que « Big Oil deviendrait dans les années cinquante et dans les années soixante ce que le cartel pétrolier de l’OPEP représentait aux États-Unis dans les années soixante-dix et au-delà « .  Byrd s’était aussi retrouvé fortement impliqué dans le « Groupe de la Suite 8F », un groupe d’hommes d’affaires de droite « dure ».


Le nom vient de la chambre à l’Hôtel Lamar à Houston où ils tenaient leurs réunions secrètes.  Ce groupe comprenait George Brown et Herman Brown (Brown & Root, le constructeur des barrages de Roosevelt comme le Marshall Ford Dam sur la Colorado River très lié à Johnson) – et leurs chantiers fournissent les bateaux de la Navy- , Jesse H. Jones (un investisseur dans un grand nombre d’organisations et le président de la Reconstruction Finance Corporation, devenu multi-millionnaire), Gus Wortham (de la Société américaine d’assurance générale), James Abercrombie (de Cameron Iron Works), Hugh R. Cullen (de Quintana Petroleum), William Hobby (le gouverneur du Texas et le propriétaire du Houston Post), William Vinson (de Grande-Assurance-Vie du Sud), James Elkins (de American General Insurance et Pure Oil Pipe Line), Morgan J. Davis (Humble Oil), Albert Thomas (président de la House Appropriations Committee), Lyndon B. Johnson (chef de la majorité du Sénat) et John Connally (politicien au Texas, celui qui sera blessé lors de l’attentat de Dallas) ».


Un détail à préciser qui pourrait aussi avoir une importance (nous verrons plus loin pourquoi) :  les frères Brown avaient débuté leur carrière maritime en construisant des chasseurs de sous-marins, tels que celui-ci.  Les membres du groupe incluaient des gens en liaison avec les politiciens, soit une sacré brochette en perspective au total : « Robert Anderson (président de la Texas Mid-Continent Oil and Gas Association, et à la fois Secrétaire de la Marine et secrétaire du Trésor), Robert Kerr (Kerr-McGee Oil Industries), Billie Sol Estes (entrepreneur dans l’industrie du coton, accusé dans le livre de Reymond d’avoir fomenté l’attentat avec Johnson), Glenn McCarthy (McCarthy Petrol et Gas Company), Earl Smith HE (Etats-Unis Sugar Corporation), Fred Korth (Continental Banque Nationale et secrétaire à la Marine), Ross Sterling (Humble Oil), Sid Richardson (millionnaire du pétrole au Texas), Clint Murchison (Oil Delhi), Haroldson L. Hunt (Placid Oil), Eugene B. Allemagne (Oil Company Mustang), David Harold Byrd (Byrd Oil Corporation), Lawrence D. Bell (Bell Helicopters, décédé en 1956), William Pawley (intérêts commerciaux à Cuba – en fait le grand ami du couple Luce qui dirige Life et soutient à fond les anti-castristes-), Gordon McLendon ( KLIF), George Smathers (Comité des finances et d’affaires), Richard Russell (président de la Commission des Manufactures, du Comité sur les forces armées et du Comité de Crédits), James Eastland (président du Comité judiciaire), Benjamin Everett Jordan (président du Comité du Règlement du Sénat), Fred Black (lobbyiste politique chez Serve-U Corporation) et Bobby Baker (lobbyiste politique chez Serve-U Corporation et assistant et confident de Johnson).  Alvin Wirtz, Thomas Corcoran, Homer Thornberry et Edward Clark sont les quatre avocats qui ont également travaillé en étroite collaboration avec ce fameux Groupe 8F.

Les fournisseurs de l’armée américaine



Tout ce petit monde de riches entrepreneurs texans se cooptait à tour de bras (dès qu’il y avait de l’argent à gagner :  « il y avait une plus grande connexion entre le Texas et la Marine qui a succédé à Connally à Washington.  Fred Korth, également de Fort Worth, comme Connally, avait repris le travail de Connally en tant que Secrétaire de la Marine sous Kennedy, pour le laisser tomber après parce que comme Seth Kantor l’écrit, il avait préféré « poursuivre une partie des investissements de sa banque à Fort Worth, « Korth (à gauche avec Kennedy) ayant fait preuve de favoritisme envers la Contintel National Bank de Fort Worth, dont il avait été président de jusqu’à sa nomination comme secrétaire à la Marine par Kennedy en 1961.  La Contintel National Bank était l’une des vingt banques qui ont prêté 200 millions de dollars à General Dynamics pour commencer à construire l’avion de chasse TFX (en fait le F-111A, ci- dessus à sa sortie d’usine)..


« Le TFX est devenu l’un des plus grands cafouillages et scandale de l’histoire américaine et a menacé l’ensemble de l’administration Kennedy, comme l’ont fait beaucoup d’autres choses qui émanaient du Texas de Bobby Baker, Howard Hughes, et Lyndon Johnson.  Lorsque le scandale est sorti du contrôle, Korth a été prié de démissionner par Robert McNamara, un homme détesté alors et pendant de nombreuses années après pour son rôle dans la guerre du Viet Nam.  La demande de démission est venue seulement six semaines avant que Kennedy ne soit assassiné.  Korth avait aidé à attribuer le contrat de TFX à General Dynamics au lieu de Boeing chez Seattle, qui avait donc perdu.  Boeing avait lui ses propre amis » … En 1961, Korth siégeait aussi au conseil d’administration de Bell Aerospace, anciennement Bell Helicopters, où Michael Paine (le chaperon d’Oswald !) travaillait …

LBJ, les dessous de table et les dessous de miss Giancana

C’était bien un écheveau complet qui se déroulait… celui d’une corruption effrénée, permise par les juteux contrats militaires.  « Lorsque JFK a été élu, LBJ a insisté pour qu’il nomme John Connally en tant que Secrétaire de la Marine.  Lorsque Connally a quitté le poste pour devenir gouverneur du Texas, il a été remplacé par un autre des amis de LBJ du Texas, Fred Korth.  La raison pour laquelle LBJ voulait son homme en tant que Secrétaire de la Marine était en raison des négociations en cours pour l’avion de combat TFX (plus tard connu comme étant le F- 111).  Durant l’été 1962, il est apparu que ce contrat de 6,5 milliards de dollars irait à l’entreprise basée au Texas, General Dynamics.  Les militaires qui dirigeaient la force de l’Air et de la Marine voulaient que le contrat aille à la Société Boeing Aircraft basée à Seattle.  Cette décision était fondée sur les informations fournies par George A. Sprangenberg, chef de division de l’évaluation technique de la marine.  Fred Korth (il avait remplacé John Connally en tant que Secrétaire de la Marine en Janvier 1962) a voulu passer outre cette décision et accorder le contrat à General Dynamics, une société alors dans de graves difficultés financières (elle avait perdu 400 millions de dollars au cours des deux années précédentes ) ».


Le chantage fut aussi un des moyens de juguler les prétentions des Kennedy.  Les frasques de ces derniers auprès des femmes l’y aidèrent beaucoup.  « JFK était mal à l’aise sur le fait que la rumeur a commencé à circuler que le contrat avait été acquis en payant des pots de vin à Korth.  JFK envisageait l’arrêt de ce contrat en passant outre.  Cependant , il a été forcé de changer d’avis après avoir été informé des informations que General Dynamics avait sur lui.  En août 1962, un ancien agent du FBI nommé IB Hale avait planté un micro dans l’appartement appartenant à Judith Campbell Exner (l’ex de Sinatra).  Hale était aussi le chef de la sécurité chez General Dynamics.  La société avait manifestement été avertie que JFK venait d’avoir une relation avec la petite amie de Sam Giancana et JFK a donc été soumis à un chantage en offrant le contrat à General Dynamics ».


A quoi tiennent parfois les milliards d’un contrat d’avions …  à quelques pots de vin adroitement placés aussi, ajoutera-t-on :  le jour de l’assassinat de JFK, Don Reynolds, un industriel possédant une petite entreprise à Silver Spring, dans le Maryland, ami et associé de Bobby Baker, le secrétaire de LBJ, est venu ainsi témoigner devant le Comité du Règlement du Sénat, poursuivi par les demandes de plus en plus pressantes du sénateur John Williams de Delaware, qui avait enquêté longuement sur les juteux contrats militaires.  Il y avait révélé des pratiques étonnantes, comme celle du vice-président LBJ, qui avait exigé une chaîne stéréo intégrée Magnavox à 585 dollars, l’achat de 1 200 dollars de publicités sur KTBC, la chaîne de télévision d’Austin, et surtout 100 000 dollars à lui verser pour avoir obtenu le contrat du TFX à General Dynamics (???).  John Williams était ce jour-là resté abasourdi… surtout par la chaîne stéréo, qui se trouve alors partout, et que LBJ destinait en cadeau à sa femme, qui l’avait elle-même choisie sur un catalogue !  Les manières de Johnson étaient bien grossières, l’homme était sans éducation aucune (il recevait ses invités alors qu’il était aux toilettes, porte ouverte !) et se croyait véritablement tout permis.  Il gérait la nation comme son comté, tout simplement (1).  Un dictateur local, voilà ce qu’était Johnson !!!

Parti chasser…


L’argent gagné par Byrd dans le pétrole est investi dans une firme… d’aviation, Temco.  En 1961, Byrd s’est associé à James J. Ling (le créateur aussi des enceintes Altec) et Chance Vought Corporation (créateur du Crusader, avion très employé au Viet-Nam, ou comme avion de reconnaissance pour ramener des photos en rase-mottes de Cuba) pour former Ling – Temco – Vought (LTV).

Ci-dessus, la proposition de Vought, le Vought 507 pour le programme VFX devant 2 Corsairs II (celui remporté par le Tomcat).  Une entreprise alors embarquée dans la livraison d’appareils militaires au Viet-Nam avec son célèbre Corsair II.  « En Février 1964 , le président Lyndon B. Johnson , a accordé un important contrat de défense de LTV pour construire l’A-7 Corsair II.  Selon Peter Dale Scott, (The Dallas Conspiracy) cela a été payé avec le budget de 1965 alors qu’il n’avait pas encore été approuvé par le Congrès « .



On songe surtout à ses rencontres avec George de Mohrenschildt, David Atlee Phillips et George HW Bush au Dallas Petroleum Club !  Si De Mohrenschildt avait choisi Haïti pour se faire porter pâle en cas d’enquête sur ses activités à Dallas et ses rencontres avec Oswald, Byrd trouvera une autre parade :  « en novembre 1963 (quel curieux hasard en effet !), Byrd a quitté le Texas pour faire un safari de deux mois en Afrique (il chassait avec Dootlittle, qui faisait sponsoriser ses avions par des compagnies pétrolières).

Pendant son absence le président John F. Kennedy a été assassiné »…. sur un cliché, vu plus haut, on voyait Harold Byrd posant avec Doolittle devant un puma abattu.  Armé d’un fusil à lunettes de marque indéterminée : le propriétaire du Texas Book Depository ne devait pas avoir beaucoup de mal à en trouver un, si l’envie lui prenait… ou d’en laisser un bien en évidence (enfin, laissé -un peu- dissimulé en haut d’un des étages de son immeuble, abandonné à l’autre bout du plancher par rapport à la fenêtre de tir !).

Murchinson ?


Quand on étudie des pans d’histoire, certains noms sonnent vite aux oreilles, et celui de Clinton Murchinson est un de ceux-là.  Car l’ami d’Harold Byrd, le propriétaire de l’entrepôt de livres d’où aurait tiré Oswald, est une figure plus que douteuse en effet ;  liée à une extrême droite néonazie comme l’affectait George de Mohrenschildt.  C’était donc ça le petit milieu de personnes importantes à Dallas !!!

« Murchison a développé des opinions politiques d’extrême-droite avec son ami, Haroldson L. Hunt, qui était un membre de la John Birch Society.  Murchison a financé la campagne anti-communiste de Joseph McCarthy.  Selon Anthony Summers, Murchison a également été « une source principale de fonds pour le Parti nazi américain, et son chef, Lincoln Rockwell ».  Rockwell, pris en photo ici en compagnie de Dan Burros le « grand dragon » du KKK, à savoir son leader en 1961, porte ici l’uniforme nazi complet.



« Burros, qui était minuscule et passablement dérangé, fut pendant des années le chef du KKK local, alors qu’il était… d’origine juive.  Il avait fait sa bar mitzvah le 4 mars 1950 !  Le jour où on le découvrira, le 31 octobre 1965, il se tirera… deux balles.  Une dans la poitrine et une dans la tête, il avait à peine 28 ans » avais-déjà écrit.  Harold Byrd avait en effet employé De Mohrenschildt dans les années 1950 dans ses deux entreprises, Three States Oil et Gas Co.  Tous deux étaient également liés à Charles Cabell ; le général de l’Air Force dont le frère Earle… n’était autre que le maire de Dallas qui venait de recevoir Kennedy à l’aéroport (on verra Madame Earle remettre des fleurs à Jackie Kennedy en tailleur rose).



Or Cabell avait joué une rôle important dans le développement du programme U-2 avant de devenir le responsable… de la CIA, choisi par Allen Dulles et Richard Bissell, tous trois sèchement « démissionnés » par Kennedy après la Baie des Cochons.  Le 31 janvier 1962, il avait été en effet démis de ses fonctions, ainsi que Dulles (et Bissell), suite au fiasco complet de la Baie des Cochons dont il avait été l’un des principaux organisateurs.  Ruminant parait-il depuis une rancœur tenace contre JFK…. Pourquoi a-t-on aussi peu fait valoir la proximité du maire de Dallas, responsable de ses motards à la disposition plus que lâche, et d’un trajet fort étonnant ralentissant à un endroit précis le véhicule présidentiel lors de la visite de sa ville, avec des personnes limogées par Kennedy, voilà qui m’a toujours assez étonné.  C’est pourtant flagrant !  Kennedy avait beaucoup présumé de ses forces de conviction en décidant d’aller parader dans ce nid de faucons !

Murchinson… et Lyndon B !


Quand Kennedy arrive à Dallas, les bruits de l’éviction du poste de colistier de Johnson se sont largement répandus. Nixon l’a même dit la veille de l’arrivée, pour tenter d’augmenter un discorde patente dans le fief adverse (ici on peut entendre Nixon plus tard dire que Johnson ne supportait vraiment pas d’être N°2).  En fait, ce ne sont même pas des dissensions politiques qui sont à l’origine de ce désamour flagrant de Kennedy pour son colistier.  C’est l’étalage redouté par la presse de ses magouilles financières.  Pour beaucoup de journalistes, la carrière de Johnson semblait en effet terminée à court terme avec un dossier aussi lourd contre lui.


Ce qui renforce la thèse d’un Johnson jouant son va-tout à Dallas, approché à la fois par les millionnaires pétroliers texans et les anticastristes qui fourniraient la piétaille pour assassiner le président.  Parmi les magouilles, celle surtout de Bonny Baker (ici à droite avec LBJ), le conseiller personnel de Johnson.  A l’origine, il y a une compagnie de distributeurs automatiques, « Serve- U Corporation« , entreprise fort rentable puisqu’elle amené pas moins de 3,5 millions de dollars à Baker, alors que son salaire annuel au Sénat n’en dépassait pas 20 000.

Elle avait comme partenaire George Smathers de chez Automatic Vending Services, celui qui était pressenti comme possible nouveau vice-président en cas de réélection de Kennedy.  La firme, pour s’implanter partout, avait demandé l’aide de la pègre avec Sam Giancana et Meyer Lansky, et s’était fait financer au départ par.. le millionnaire du pétrole Clint Murchison (on retombe sur les mêmes !).  Et pour vendre ses machines, Baker avait un procédé implacable.

Pour graisser la patte des congressistes récalcitrant à commander ses machines, Baker avait une méthode radicale en effet :  il les invitait au Quorum Club, « un club privé sur Capitol Hill, où les parlementaires pouvaient se voir offrir les faveurs de call-girls. C’était juste à côté du Carroll Arms Hotel qui recevait les membres du Congrès.«   C’est le magazine LIFE qui avait lancé la bombe en couverture le 8 novembre 1963, en montrant Baker portant un masque avec comme titre « La capitale bourdonne d’histoires de mauvais comportement en haut lieu : voici la bombe Bobby Baker« .  En deuxième page de l’article phare, trônait une photo pleine page d’un LBJ souriant avec un bras sur l’épaule de Baker.  Une double page figurait une photo de serveuses légèrement vêtues assis sur des tabourets de bar, en attendant d’accueillir les clients lors de l’ouverture de l’Hôtel Carousel à Ocean City , Maryland, en 1962 ».


L’hôtel avait coûté 1,2 million de dollars !  Les filles pouvait-on lire « servaient à escorter les lobbyistes, les législateurs et les hommes d’affaires » . En vedette, il y avait aussi de cité dans l’article une « call-girl allemande Elly Rometsch, une beauté de la RDA qui était membre du Parti communiste avant de s’enfuir aux États-Unis avec ses parents ».  L’article évoquait aussi le train de vie de Baker, et sa maison à 124,500 dollars de Washington « située à une courte distance de marche de la résidence de LBJ  » pouvait-on lire.

Un deuxième article poursuivant ces dénonciations sortait le 18 novembre, éclaboussant un peu plus le système Johnson, qui avait lui aussi largement profité des mêmes « facilités ».


Il décrivait Johnson comme étant un « monarque absolu« , au Texas.  Un troisième volet devait suivre, dont la réunion de rédaction devait se tenir… le 22 novembre 1963.  Il ne paraîtra jamais !  Comme on ne saura pas tout de suite non plus qu’Ellen Rometsch deviendrait aussi une des conquêtes de JFK… une de celles qui avait le plus posé problème, aussi, étant donné son statut… d’espionne (un statut connu d’Edgar Hoover) !!! 

Il n’y avait pas qu’elle : au Qorum on rencontrait aussi Stella Capes, alias Mariella Novotny (ici à gauche) et Suzy Chang (Esther Sue Yan Chang, elle deviendra plus tard Suzy Diamond) arrivées de deux pays communistes, et qui venaient alors de faire tomber John Profumo, le ministre de la guerre anglais !  Le 7 octobre 1963, Baker avait déjà dû démissionner, poursuivi par le sénateur John Williams de Frankford (dans le Delaware) qui avait fait toute une enquête sur ses détournements.


Le 27 octobre, Bobby Kennedy envoyait La Verne Duffy avec une valise pleine de billets pour faire signer à Rometsch qu’elle n’avait rien vu et rien entendu… le Congrès acceptera la démarche, Robert arguant que trop d’élus étaient concernés dans l’affaire !  En janvier 1967, Baker, inculpé de fautes graves, lui faisant risquer 3 ans ferme, sortira au bout de 6 mois… sur pression présidentielle : celle de Johnson (le nouveau président !).

Baker avait également comme relations essentielles Billie Sol Estes, millionnaire déchu en 1962 par un énorme scandale agricole, et Malcolm Wallace… son tueur attitré.  Il avait raconté, avant de retirer sa déposition, qu’il avait vu Johnson au Carousel venir chercher une valise de 100 000 dollars offerte par le constructeur du programme TFX… La responsable du Carousel,  Nancy Carole Tyler, payée 8000 dollars par an, se tuera en avion Waco biplan en 1965, dans l’Atlantique, en face même de l’hôtel, un accident resté un peu bizarre (selon la FAA le pilote avait fait des acrobaties trop bas  :  or c’était un vétéran de la WWII avec 5700 heures de vol mais qui aurait bu plus que raisonnablement).  Comme co-locataire, elle avait Mary Jo Kopechne; qui deviendra secrétaire de Robert Kennedy avant d’être retrouvée morte noyée dans celle d’Edward Kennedy, en 1969 !  Quel petit monde !

Selon Jacqueline Kennedy, Oswald était… innocent !


Pour le cinquantième anniversaire du décès, on a ressorti (sur la chaîne ABC) les enregistrements audios faits au printemps de 1964 par Jackie Kennedy à l’ami de la famille Arthur M. Schlesinger, qui était à la fois un historien (il est mort en 2000) et un proche de Jackie Kennedy (ici à droite Jackie aux côtés d’un Johnson tout sourire au matin du 22 novembre).

Elle y accusait nommément Lyndon B. Johnson d’avoir été à la tête du complot, avec ses amis du pétrole.  Et y affirmait également une chose (non dite dans l’ouvrage paru en 2011 semble-t-il) :  Lee Harvey Oswald, selon elle, n’était pour rien dans l’assassinat de son mari !  Aujourd’hui, il ne reste qu’une seule autre interrogation supplémentaire à ajouter :  un pays capable de tuer son propre président pour influer sur sa politique est-il capable de tuer trois mille de ces concitoyens pour faire de même ?



Personnellement, pour moi cela ne fait aucun doute :  c’est bien pourquoi l’assassinat de Kennedy, non résolu officiellement, laisse la porte ouverte à d’autres complots, de plus grande ampleur médiatique encore, si cela peut exister, tant l’assassinat de Kennedy avait marqué toute une époque (en photo la limousine à San-Antonio au Texas la veille de l’assassinat : on remarquera la disposition différente des protagonistes, Johnson étant aux côtés de JFK, les épouses étant devant).  Ce sont les mêmes individus et la même notion de pouvoir sur les gens qui ont prévalu dans les deux cas.  Dallas laissé sans verdict, c’était un 11 septembre en devenir qui se profilait à l’horizon si certains sentaient à nouveau le pouvoir leur échapper.  Il s’est produit, depuis, hélas.  Lors de son arrestation, Oswald, excédé par les questions qu’on lui posait avait crié ; « je suis le pigeon« .  En français, on dirait le dindon de la farce.



(*) L’assassinat de Kennedy n’entrave pas la procédure.  « Le 17 Janvier 1964, le Comité du Règlement du Sénat vote pour rendre publics les témoignages secrets de Reynolds.  Johnson répond aussitôt par la fuite d’informations du dossier du FBI sur Reynolds (…).  Le 5 Février 1964, le Washington Post rapporte que Reynolds a menti sur sa réussite scolaire à West Point.  L’article affirme également que Reynolds avait été un partisan de Joseph McCarthy et avait accusé ses rivaux d’affaires d’être des membres secrets du Parti communiste américain .  Il y est également révélé que Reynolds avait fait des remarques antisémites alors qu’il était à Berlin en 1953 »  :  toute la veulerie d’un LBJ, prêt à balancer les pires accusations pour se défendre.  « En Décembre 1966, Edward Jay Epstein écrit un article pour le magazine Esquire, où il affirme que Reynolds avait donné une information à la Commission Warren sur la mort de John F. Kennedy.  Reynolds aurait dit que Bobby Baker lui avait dit que Kennedy  » ne vivrait jamais jusqu’au terme de son mandat et qu’il allait mourir d’une mort violente ».  Baker aurait également dit que  » le FBI savait que Johnson était derrière l’assassinat  » .  Extrait d’un texte précédent: « en fait les jeux avaient été faits dés le début, à examiner le surprenant organigramme de l’époque de General Dynamics.  A ce stade, c’était même ahurissant : General Dynamics avait plusieurs facteurs en sa faveur.  Le président de la compagnie était Frank Pace, l’ancien Secrétaire de l’Army (d’avril 1950 à janvier 1953).  Le Secrétaire adjoint à la Défense en 1962 était Roswell Gilpatrick, qui, avant, avant d’hériter du poste, était l’avocat principal de General Dynamics.  Le Secrétaire de la Marine était John Connally, un politicien du Texas, l’état où General Dynamics avait sa principale usine.  Quand il avait quitté son emploi en 1962, il avait été remplacé par un autre Texan, Fred Korth.  Selon l’auteur Seth Kantor, Korth, l’ancien président de la Banque nationale de Continental de Fort Worth, au Texas avait obtenu le poste de secrétaire de la Marine aprés de fortes pressions exercées par Lyndon B.Johnson.  Quelques semaines après sa prise de poste, Korth avait annulé la décision prise par des officiers de la Marine de haut niveau qui recommandaient que le contrat du X-22 soit accordé à Douglas Aircraft Corporation. Au lieu de cela, il avait insisté pour que le contrat soit accordé à l’offre plus onéreuse de la Société Bell. Une filiale de Bell Aerospace Corporation de ForthWorth, au Texas.  Pendant de nombreuses années Korth avait été administrateur chez Bell.  Le président de la société, Lawrence Bell, était un autre membre du groupe de la Suite8F (…) Korth était l’ancien président de la Banque Continental, qui avait prêté des sommes considérables d’argent à General Dynamics pendant les années 1950 et 1960. »  La Suite8F était un groupe d’extréme droite texans ».  A noter que l’engin devait étre équipé de missiles Phoenix et d’un radar AN/AWG-9, ceux prévus au départ pour le projet Missileer, un Douglas F6D-1,en fait un F3D Skynight survitaminé.  Missiles et radars étant fournis par Hughes Aircraft !  Une société alors en plein essor !  Et un industriel d’origine texane de plus ! »

Partie 13

L’heure est venue de l’assassinat lui-même, et à partir de là pour nous de nous intéresser un peu à la géographie des lieux du crime, eux aussi pleins d’enseignements.  Le tireur isolé dans la bibliothèque de Dallas résiste fort peu à cette analyse comme vous allez le voir.  L’organisation du trajet parcouru par la limousine présidentielle, comme celui de la composition de la caravane de véhicules officiels qui vont traverser la ville demeurent aussi des énigmes à élucider.  En ce mois de novembre 1963, c’était bien une embuscade et un traquenard qui attendait le 35eme président américain.  Tout conduit ce jour-là à son exécution, dans les meilleures dispositions pour les tireurs embusqués.  « Les » tireurs, car il est difficile de croire à la thèse officielle à la suite de cette étude…



Après le décès de JFK, des morts, il y en a eu d’autres.  L’auteur (conspirationniste !) Jim Marrs en a comptabilisé 103 différents, tous ayant eu un lien direct ou indirect avec l’affaire.  Même si parfois il est tombé dans l’excès, et s’il n’est pas vraiment recommandable, c’est un fait indéniable qu’un bon nombre de témoins ont disparu dans d’étranges circonstances.  Un graphique intéressant nous montre qu’étrangement il y a eu davantage de décès de ce genre lors des grands procès ou commission réunis.  La corrélation est plutôt inquiétante !  Car elle montre qu’il y a bien un lien entre ce que pourrait apprendre le public et ce qu’il en sait à un moment donné !  Rassurez vous, je ne vous parlerai pour l’instant que de trois cas qui me semblent personnellement très significatifs (je reviendrai sur d’autres un peu plus tard si vous le voulez bien)…  Le premier est à envisager en regardant attentivement les lieux du crime.  Car c’est vraiment flagrant :  les gens qui ont manigancé cet attentat avaient véritablement trouvé le meilleur endroit pour le faire.  Tout l’environnement concourt à une réalisation parfaite, avec des immeubles élevés pour ouvrir l’angle de tir au maximum, mais aussi de multiples moyens de se dissimuler ou de fuir la scène le plus discrètement possible.  Bref, un plan très organisé.



Le virage court entre Houston Street et Elm Street est un vrai plan de film de cow-boys où les méchants se retrouvent toujours coincés à la fin au fond du canyon.  En premier lieu, il n’y a donc pas que le dépôt de livres qui aurait pu abriter un tireur positionné en hauteur pour un tireur d’élite ;  le long de ce « canyon ».  Juste à côté du célèbre dépôt de livres, celui de la Dal-Tex Oil Corp présente un intérêt évident sinon supérieur.  Or il a été ignoré de beaucoup de recherches.  Un escalier extérieur de sécurité (aujourd’hui disparu) permet de s’en échapper fort discrètement, il dissimule aussi le tireur, et l’aile droite où il se situe est pile dans l’alignement de l’Elm Street, comme la fenêtre où était censé se trouver Oswald.



(voici ce qu’on voit de Elm Street au second étage)


Idéal pour tirer sur une voiture… très peu protégée.  Car quant à la question du maillage lâche des motards, on ne peut l’expliquer que par… des tirs prévus à leur hauteur, ce qui impliquerait encore une conspiration.  Sur le sujet, on ne possède que peu de choses comme explications.  Du haut des immeubles, les corps des motards ne gênent en rien les tireurs.


Ce serait l’agent des Services Secrets Lawson, qui aurait refusé par exemple la demande du capitaine de police Jesse Curry qui souhaitait 8 motards autour de la limousine présidentielle, n’en retenant que 4 tous placés derrière, à la hauteur de la limousine des services secrets !



Lors de l’arrivée sur le tarmac du Love Airpott, tous les agents quittent d’un coup la limousine présidentielle, ce qu’a montré aussi une vidéo récemment redécouverte, ce qui surprend beaucoup.  Mais l’idée est un peu faussée, car l’équipe des gardes personnels de la famille Kennedy reste bien dans la voiture suiveuse.  Laissons-ça au désir d’un président de se montrer, Jackie Kennedy ayant été enrôlée dans cette représentation.  Il n’empêche : avant le dernier virage de Houston Street et Elm Street, on a pu voir aussi un agent de protection gouvernemental toujours accroché au coffre de la limousine par les poignées du coffre, mais peu après, il avait sagement rejoint son véhicule derrière.  Kennedy, dans sa voiture, est sans aucune protection !

Le déploiement en retrait des motards, en prime, laisse la voiture bien trop à découvert.  Une présence plus rapprochée aurait pour sûr gêné le tireur embusqué au Dal-Tex et celui du tertre vert, bien davantage encore !






Un tir du second étage de l’immeuble de Dal-Tex, (au second étage ou au troisième seulement, moins anguleux), paraît en prime plus compatible avec l’inclinaison du tir dans le dos reçu par JFK que celui attribué à Oswald (rappelons que la commission Oswald avait dû rehausser le point d’entrée pour en faire un tir plus anguleux attribué à Oswald !).  La célèbre photo d’Altgens (ci-dessus), preuve du premier tir atteignant Kennedy montre le dispositif possible à partir du Dal-Tex.

Pour mémoire, il faut noter que la fenêtre du tir supposé d’Oswald avait été retirée après l’attentat par le propriétaire de l’immeuble, le fameux chasseur de pumas… au prétexte que les gens l’abîmaient en la visitant.  Son fils Caruth a bien compris l’intérêt qu’avait senti Harold Byrd :  il l’a mise en vente en 2007 !  Sur la même photo, on peut aussi apercevoir un impact, déjà, sur le pare-brise… d’un tir venu de l’avant, d’un angle donnant comme position de tir le pont de chemin de fer, au dessus de James Hague !!!




Celui ayant racheté l’immeuble à la famille en 1970 avait déjà eu la même idée semble-t-il :  voilà la fenêtre immortalisée par Oswald ayant autant de clone que les morceaux de la croix du Christ… au pays où tout se vend, le business Oswald existe aussi.  L’immeuble en tout cas présente un intérêt certain pour des comploteurs.  Larry Hancock, dans « Someone Would Have Talked, » rapporte une histoire racontée par le policier de Dallas Roy Vaughn. « Vaughn a dit qu’il avait parlé à un agent de sécurité, un gars plutôt grand, bien habillé qui était dans l’immeuble du Dal-Tex, peu après les coups de feu.  Vaughn a essayé d’interroger l’homme et il n’a rien… dit.  Il a simplement produit une une pochette remplie d’une grande sélection de cartes de crédit et il a simplement souri.

Vaughn a ensuite marché jusqu’au au bureau du Sherif, où (cela fera comme un choc à ceux qui étudieront l’assassinat) il a simplement disparu ensuite de l’histoire ».  Vaughn est très lié à l’affaire pourtant :  avec son collègue Gillis W.Temple, il a sillonné le secteur après les tirs.  Avec un autre collègue Larvin Wise, c’est lui aussi qui a arrêté les trois « clochards » suspects (c’est noté par Warren à la référence Dal-Tex Bldg : 89A-DL-60165-46 (MMF 2459-2460), et c’est lui aussi, quel hasard, qui fera passer le test du détecteur de mensonge à Jack Ruby avant qu’il ne soit inculpé du meurtre d’Oswald.

Oswald installé au dépôt de livres quand un voyage à Dallas est prévu


Ce qui permet de définir une conspiration, ce sont ses longs préparatifs, qui s’inscrivent obligatoirement dans la durée.  Or d’étranges coïncidences sont à noter entre le moment où Oswald prend ses fonctions au dépôt de livre, envoyé là par un couple noyé jusqu’au coup avec la CIA et la décision de la Maison Blanche de se rendre à Dallas : « la visite du président Kennedy au Texas en Novembre de 1963 était à l’étude depuis près d’un an avant qu’elle ne se produise.  Il n’avait fait que quelques brèves visites à l’Etat depuis la campagne présidentielle de 1960 et en 1962, il a commencé à envisager une visite officielle… La décision de base sur le voyage de novembre au Texas a été faite lors d’une réunion du président Kennedy, le vice-président Johnson, et le gouverneur Connally, le 5 Juin 1963, à l’Hôtel Cortez à El Paso, au Texas,  Le Président avait parlé plus tôt ce jour-là à l’Air Force Academy de Colorado Springs, au Colorado, et il s’était arrêté à El Paso pour discuter de la visite proposée et d’autres questions avec le vice-président et le gouverneur ».


Ce jour-là, Kennedy avait évoqué le construction d’un SST, avion commercial dont les recherches auraient bénéficié de l’emploi du XB-70 militaire comme avion expérimental de la NASA (à gauche les deux projets présentés en 1964).  Toujours le souci de rassurer les militaires !  « Les trois ont convenu que le président viendrait au Texas à la fin novembre 1963.

Le plan initial prévoyait que le Président ne passe seulement qu’un seul jour dans l’État avec des visites éclair à Dallas, Fort Worth, San Antonio et Houston.  En septembre, la Maison Blanche a décidé de prévoir d’autres visites du président et a prolongé le voyage prévu à partir de l’après-midi du 21 novembre jusque la soirée du vendredi 22 novembre.  Lorsque le gouverneur Connally a appelé à la Maison Blanche le 4 octobre pour discuter des détails de la visite, il a été convenu que la planification d’événements au Texas serait largement laissée au gouverneur. »




« A la Maison Blanche, Kenneth O’Donnell, conseiller spécial du président a agi à titre de coordonnateur pour le voyage.  Tout le monde a convenu que, s’il y avait suffisamment de temps, un cortège au centre-ville de Dallas serait la meilleure façon pour les gens de voir leur président . . . Selon [ Kenneth ] O’Donnell ,  » nous avions toujours eu un cortège où que nous allions, en particulier dans les grandes villes où le but était de faire que président soit vu par le plus grand nombre de personnes possible.  Selon son expérience ,  » il était automatique  » pour les services secrets, d’organiser un itinéraire qui, dans le délai imparti, amènerait le Président  » dans une zone qui l’expose au plus grand nombre de personnes.



Main Street étant l’artère commerciale de la ville et le repas prévu au Market, la seule possibilité pour la descendre et reprendre après l’autoroute était un passage par Elm Street, pour prendre le bon embranchement (voir photo ici à droite).

Une « banane » de béton empêche en effet à partir de Main Street de s’engager sur la bonne voie de droite de Stemmons Expressway pour rejoindre le Trade Mart.  En somme, la voie directe n’était physiquement, architecturalement, pas possible !!!  Mais quel piège que ce virage obligatoire à faible vitesse, quel piège !



Jackie Kennedy sauvée par le protocole

Les assassins avaient prévu deux choses : le détour pour ralentir et le sens même de la circulation du véhicule présidentiel pour se rendre au Trade Mart, énorme complexe à quatre étages.  C’est ce que laisse entendre le Staff Report of the Select Committee on Assassinations, qui décrit ainsi le choix définitif du trajet, sur lequel le sénateur Connally semble avoir beaucoup pesé.  « En fait, deux endroits pour le déjeuner avaient initialement été envisagés :  le Women’s Building de la foire qui était situé dans la partie centre-sud de la ville, et le Dallas Trade Mart, qui était situé sur Stemmons Freeway à l’ouest et au nord de Dealey Plaza ;


Le Secret Service préférait initialement le Women’s Building pour des raisons de sécurité, et le personnel Kennedy pour des raisons politiques.  Si le Women’s Building avait été sélectionné, le cortège présidentiel aurait conclu Dealey Plaza sur la Main Street à l’ouest de Dealey Plaza, et aurait voyagé vers l’est sur la rue principale, traversant la Plaza brièvement, à grande vitesse, sans prendre de détours dans ou autour de la Plaza.

Un trajet à travers Dealey Plaza sur la rue Main Street d’ouest aurait diminué la probabilité de l’apparition de l’assassinat pour deux raisons:  Tout d’abord, la limousine présidentielle aurait présenté une cible plus difficile à atteindre parce qu’elle aurait été plus rapide et aurait été placée un bloc plus loin (au sud) des emplacements des assassins lors de l’assassinat sur Elm Street.  Deuxièmement, le Président, qui monte à l’arrière droit de la limousine en accord avec le protocole militaire, aurait été placé de sorte que Mme Kennedy aurait été assise entre lui et tous les tirs émanant du TSBD ou du monticule herbeux ».  Le côté droit, il fallait se poster obligatoirement du côté droit !




Le trajet définitif admis à la mi-novembre seulement

Pour ce qui est du trajet proprement dit, avec ses deux virages à basse vitesse imposés par la rue Elm, il semble bien que l’on ait su son itinéraire précis en novembre et pas avant (1).  La fuite survenue bien avant provenait donc des autorités locales :  « les préparatifs pour la visite du président Kennedy à Dallas étaient principalement la responsabilité de deux agents des services secrets : l’agent spécial Winston G. Lawson, membre de la Maison Blanche qui a agi comme agent de front et Forrest V. Sorrels, et l’agent spécial en charge de la le bureau de Dallas.  Les deux agents ont été informés du voyage le 4 novembre.

Lawson a reçu un calendrier provisoire du voyage Texas le 8 Novembre à partir de Roy H. Kellerman, agent spécial adjoint chargé de l’intendance à la Maison Blanche, qui était au secret ». Le problème étant où donc effectuer le déjeuner avec de nombreux invités (2600 couverts étaient prévus !) :  « Un objectif important de la visite du Président à Dallas était de parler à un déjeuner offert par les entreprises et les dirigeants civiques .

Le personnel de la Maison Blanche a informé le service secret que le Président arrivera et partira de Love Field de Dallas, qu’un cortège à travers le centre-ville de Dallas au site déjeuner devrait être organisé et après le dîner du président serait de retour à l’aéroport par la route la plus directe .  Par conséquent, il est important de déterminer le site de déjeuner aussi rapidement que possible, de sorte que la sécurité puisse être établie sur le site et la route du cortège sélectionné. . . . Kenneth O’Donnell a pris la décision finale d’organiser le déjeuner au Trade Mart ; [Gerald] Behn [agent des services secrets chargé de l’intendance à la Maison Blanche] a avisé Lawson le 14 novembre ».

En somme, on ne savait rien du tracé de la « motorcade » sept jours avant qu’elle ne se produise, dans le public s’entend… qui donc avait donc eu les moyens de mobiliser les  protagonistes aussi vite ? 
Le MOB (la mafia)… , la Police de la ville, ou la CIA ?

Qui était au courant


Les conseillers en sécurité, une fois retenu le plan de la visite, ont bien dû en effet avertir les autorités, et là encore fort tardivement :  « après la sélection du Trade Mart comme le site du déjeuner, Lawson et Sorrels ont rencontré le chef de Dallas de la police Jesse E. Curry, le chef adjoint Charles Batchelor, le chef adjoint NT Fisher, et plusieurs autres officiers de commandement pour discuter des détails du cortège et les itinéraires possibles.

La route a également été examinée par Lawson et Sorrels avec le chef adjoint Batchelor et les membres du comité de l’hôte local le 15 novembre.  Les fonctionnaires de police ont convenu que l’itinéraire recommandé par Sorrels était le bon et n’ont pas exprimé la conviction qu’un autre tracé pourrait être meilleur.  Le 18 novembre, Sorrels et Lawson ont roulé sur la route sélectionnée avec Batchelor et d’autres officiers de police, pour vérifier qu’il pouvait être traversé en 45 minutes.  Les représentants du comité d’accueil local et le personnel de la Maison Blanche ont été informés par les services secrets de l’itinéraire réel dans l’après-midi du 18 novembre.


Pour atteindre le Trade Mart de la rue principale les agents ont décidé d’utiliser la Stemmons Freeway (route N°77), la route la plus directe.  Le seul moyen pratique pour le trafic en direction de l’ouest sur la Main Street pour atteindre les voies en direction nord de la Stemmons Freeway est par la rue Elm, le trafic est chargé de suivre cette route dans cette partie de la ville« . En somme, on n’avait eu la confirmation du trajet que 4 jours avant l’arrivée présidentielle, les journaux l’évoquant deux jours avant seulement.

Les soupçons portent donc aussi et surtout sur le chef de la police de Dallas, Jesse E. Curry, ce grand admirateur d’Edgar Hoover, celui qui ira si vite en besogne pour désigner Oswald comme seul tueur, ou sur ses adjoints Charles Batchelor et NT Fisher…  C’est Batchelor qui laisser entrer Ruby dans le sous-sol des bureaux de la police où Oswald sera tué… il sera quelques temps après nommé responsable de la police de Dallas.  On l’avait vu dénoncer la distribution de tracts d’extrême droite critiquant Kennedy, en forme de récompense pour capture de westerns… les menaces d’extrémistes existaient donc :  dans un ces courriers, le même Batchelor anoncera avoir engagé 493 policiers de Dallas pour la visite présidentielle… sur les 1175 que comptait alors la ville.

Drôle de cortège et drôles de voitures !



On l’a vu, les motards de la parade de Dallas ont un drôle de positionnement.  Et devant eux, ce n’est guère mieux : la voiture qui ouvre le cortège a tout simplement été mal choisie, selon un auteur (c’est une Ford Mercury Sedan voir ci-dessous) : « le 22 novembre dans la voiture de tête du cortège présidentiel , il y avait par Curry, le shériff Decker, Forrest Sorrels, le chef des services secrets de Dallas et Winston G. Lawson, l’homme avancé des services secrets de Washington (…).


Pour minimiser le risque d’un tir venu d’en haut , la voiture utilisée était une berline fermée.  La voiture de tête d’un défilé est généralement une convertible, afin de donner à ses occupants la plus grande visibilité possible.

C’était la règle, même à Dallas, où les voitures ouvertes étaient toujours utilisées par beau temps.  Le 22 novembre était une belle journée, et le sommet de la bulle a été retiré de la convertible du Président (2 et 3). Forrest Sorrels a dit à la Commission Warren qu’il était incapable d’obtenir une bonne vue de la voiture de tête.  Comme Lawson, il a déclaré qu’il ne voyait rien.  Curry aurait-il été également chargé de distraire les autres occupants de la voiture ?




Sorrels a rappelé après l’assassinat qu’il n’avait jamais vu le chef si nerveux et si bavard.  Le shérif Decker s’est rendu compte que les tirs venaient de la direction du parking, et il a déclaré par la suite qu’il avait transmis par radio à ses hommes de se centrer sur la gare de triage.  Mais, sur ordre de Curry la radio de la police (une DCN SS portable) a été mise temporairement hors service ».

On retrouvera la même voiture auprès de l’ambulance au Parkland Hospital emportant le cercueil de l’infortuné président.  Selon les gardes du corps, c’est Kennedy lui-même qui aurait demandé à ne pas avoir de gardes du corps près de lui, ayant déjà fait la remarque peu avant à Tampa, où il les avait trouvés trop « proches ».  Selon le Select Committee on Assassinations , c’est lui en personne qui ne voulait pas de motards près de lui car le bruit de leurs motos couvrait les conversations dans la limousine découverte.

Todd Wayne Vaughan donnera en 1993 un rapport précis sur l’occupation des véhicules de la parade:   il est visible ici.  Devant la voiture de Curry, un véhicule (de même type) ouvrait vraiment la parade, avec à bord, le second de la police de Dallas, George L. Lumpkin assisté des détectives Billy L. Senkel et F.M. Turner, le quatrième occupant étant le Lt. Col. George Whitmeyer, commandant de l’unité de réserve de l’Army Intelligence local.



Une intéressante démo animée montre le « relâchement » certain du défilé ce jour-là.  La voiture contenant le vice-président se laissant quelque peu distancer. Et comme le monde est très petit, finalement, à Dallas, on retrouve la fameuse Mercury blanche qui était en tête du cortège… emmenant Jack Ruby chez un psychiatre, après son arrestation.  Comme chauffeur et accompagnateur il aura… Bill Decker, le shérif qui était dans la voiture le 22 novembre !  Lors de l’arrestation de Ruby après qu’il ait tiré sur Oswald…


on avait trouvé dans sa poche un bout de papier avec le numéro de téléphone de l’assistante de Decker.  On passera le document à la trappe, bien entendu (p.349 de « JFK, le dernier témoin », de William Reymond & Billie Sol Estes.

Un ancien repris de justice sur place… et relâché


Aujourd’hui hui tout le monde pense que Vaughn était tombé devant l’immeuble sur un ami de Jim Braden, qui est comme par hasard un autre cas d’espèce. L’homme venait de Californie, lui aussi, et se trimbalait déjà une liste d’arrestations assez croquignolette.  Or ce Braden, lié à la mafia, qui possède une liste conséquente de pseudonymes (il s’appelle Eugene Hale Brading à l’origine), a été lui arrêté devant le même immeuble nous dit Spartacus, qui rappelle que lui aussi connaissait Jack Ruby :  « le 21 novembre 1963, Brading est arrivé à Dallas avec un homme du nom de Morgan Brown.



Ils sont restés dans la suite 301 du Cabana Motel.  Plus tard ce jour-là Brading a visité les bureaux du milliardaire texan du pétrole Haroldson L. Hunt.  On pense que Jack Ruby était dans les locaux en même temps que Brading.  Après l’assassinat de John F. Kennedy, Brading a été arrêté et emmené pour interrogatoire parce qu’il avait eu « comportement suspect » dans le bâtiment Dal-Tex, donnant sur Dealey Plaza.  Brading dit à la police qu’il était à Dallas dans le secteur du pétrole et était allé dans le bâtiment pour faire un appel téléphonique.  Brading a été libéré sans inculpation.  Brading retourna dans sa chambre du Cabana Motel.

Il a ensuite été établi que Jack Ruby a visité le motel vers minuit ».  Un tireur potentiel qui donne rendez-vous à l’assassin d’Oswald la veille même où ce dernier va accomplir son meurtre, avouez que ça intrigue !  Brading est à ce moment là un ex-détenu, en liberté conditionnelle, autorisé à se rendre à Dallas ….



« Il était aussi l’associé de Joseph Milteer, le leader de l’aile d’extrême droite de nombreux groupes racistes, qui avait été en contact avec l’informateur pour le FBI, William Somersett, en Floride a qui il avait déclaré qu’il avait eu connaissance du prochaine assassinat .. du président John F. Kennedy .. certains disent que Milteer a été photographié sur Main Street pendant le passage du cortège ».  Braden a été arrêté au troisième étage du bâtiment Dal Tex .. où se trouvait aussi James Powell, un officier de renseignement de l’armée qui avait pris une photo de la bibliothèque au moment de l’assassinat … Powell n’a jamais été accusé d’avoir participé à l’assassinat, mais ce qu’il faisait dans la Dal-Tex avec Braden et comment il y était entré n’a jamais été clairement expliqué…

Le gangster Marcello avait menacé à plusieurs reprises les Kennedy


Comme le précise le site, dans le livre « The Kennedy Conspiracy« , Anthony Summers démontre que Brading avait des liens avec Carlos Marcello, Santos Trafficante et…. David Ferrie !!! On retombe sur le même petit monde !  Marcello, l’empereur des casinos de Louisiane en voulait beaucoup aux deux frères Kennedy.  Il avait été forcé de déposer devant eux lors d’une audition du Senate Committee, avant même que John ne devienne président et il l’avait vécu comme une humiliation, en refusant de répondre à toutes leurs questions sur ses activités. Devenu ministre de l’intérieur chez John, son frère Robert avait carrément déporté Marcello au Guatémala en mars 1961, au prétexte que c’était son lieu de naissance.

Un beau piège, pensaient les Kennedy, car Marcello l’avait affirmé alors qu’il était tunisien d’origine !  De très lourds soupçons pèsent sur sa possible implication dans l’attentat.  « Le 14 Janvier 1992, le New York Post a affirmé que Marcello, Jimmy Hoffa et Santos Trafficante avaient tous été impliqués dans l’assassinat du président John F. Kennedy.  Frank Ragano a été cité comme ayant dit au début de 1963 que Hoffa lui avait dit d’envoyer un message à Trafficante et Marcello concernant un plan pour tuer Kennedy. Lorsqu’une réunion a eu lieu à l’Hôtel Royal de la Nouvelle-Orleans, Ragano a dit à ses hommes : « Vous n’allez pas croire ce que Hoffa veut que je vous dise : Jimmy veut que vous tuiez le président. ». Il a indiqué que les deux hommes ont donné l’impression qu’ils avaient l’intention de procéder à cet ordre. »  Bigre.

L’immeuble oublié et son étage vide


On aurait dû davantage étudier ce second immeuble depuis longtemps, à voir les visiteurs qui en sortaient nonchalamment.  Un repris de justice y a été vu, il a dit y être entré pour téléphoner, alors qu’il ne faisait pas partie de l’entreprise dont il souhaitait visiter les bureaux.  Une bien étrange entreprise, d’ailleurs puisqu’elle serait une de celles cherchant de l’uranium au Texas, dont la découverte d’un filon aurait fait la fortune subite de son propriétaire ;  or on sera incapable de trouver son registre quelque part dans l’Etat, alors que Jaffe travaillait aussi pour la très puissante Atomic Energy Commission !


C’est le genre de celle que visite Montand dans « I comme Icare », un film plutôt incompris à sa sortie alors qu’il est assez… lumineux sur une analyse faite bien plus tard (en 1979, mais à l’époque encore tout le monde avait accepté les conclusions de la Commission Warren).   Le propriétaire de l’édifice Dal-Tex à ce moment là s’appelle Morris Jaffe (dont le grand père était un immigrant russe !), un ancien cadet de l’aviation lui aussi avant d’intégrer l’Army Air Corps.  Morris Jaffe venait de le racheter au milliardaire texan controversé, Billie Sol Estes, pour une bouchée de pain.  Après avoir bâti des maisons, aussi bien pour les civils que pour les militaires, on le retrouvera Jaffe à la tête de Costco, Inc, , un énorme consortium de ventes diverses..  L’année précédente, Jaffe avait offert 9 millions de dollars pour sauver l’empire en miettes de Billie Sol Estes (lui aussi accusé d’avoir pu organiser l’attentat), le bâtiment étant visiblement une prime en retour.


Son frère Doug avait trouvé un autre filon lui aussi avec le refurbishing des moteurs des avions de l’armée US, qui avait fait aussi sa fortune.  Les deux étaient liés à une entreprise allemande, Union Rheinische Petroleum Inc et les deux supportaient financièrement.. Lyndon B. Johnson, bien sûr.  Voilà qui fait déjà pas mal comme accumulation de liens.  Jaffe ayant un autre sulfureux ami : « M. Jaffe , qui a des intérêts dans le pétrole, l’immobilier et l’aérospatial , a été poursuivi par des rapports de liens avec Carlos Marcello, le chef réputé de la criminalité organisée en Louisiane.  M. Jaffe a minimisé la connexion, disant qu’il essayait seulement d’acheter des terres de M. Marcello mais que l’accord s’est effondré quand M. Marcello a été reconnu coupable d’avoir agressé un agent du Federal Bureau of Investigation« .  Du blanchiment classique d’argent sale, pour résumer !  Les frères Jaffe arrosaient beaucoup d’hommes politiques autour d’eux ;  ainsi le speaker démocrate du Congrès, le texan John S. White, qui s’était vu offrir un puits de pétrole à un prix imbattable, ou qui voyageait gratis dans les avions de Doug Jaffe.


La société Jaffe existe toujours et semble toujours aussi riche.  Michael, fils de Morris, a fondé » Community Transport » qui avait récupéré dans les années 90 le Boeing 707 N220AM d’Airmark Aviation (il sera revendu et deviendra l’avion privé de l’ambassadeur saoudien aux USA !), une bien étrange entreprise aéronautique (elle est visiblement en lien avec la CIA !).  Morty Freedman partageait également son bureau de la Dallas Uranium and Oil Company au troisième étage du Dal-Tex Building, avec la Marilyn Belt Manufacturing, sa précédente entreprise de vêtements (des ceintures pour femmes) et Edward-Barry et Miller-Cupaioli, eux aussi dans l’habillement.  Il possédait d’autres entreprises de vêtements, dont des magasins de sport à l’enseigne de « M&B Mfg. Company » à Denton.

Or Mort Freedman était aussi membre de la Dallas Crime Commission, susceptible donc de très bien connaître le milieu.  Fait plus étonnant, Abraham Zapruder possédait aussi une entreprise de vêtements, “Jennifer Juniors, Inc », à Dallas, fabriquant des habits pour femmes et jeunes filles, et ses bureaux étaient situés juste au dessus de ceux de Freedman : au 4eme et au 5eme.  Le second étage était en revanche resté inoccupé et aurait donc fait un superbe emplacement de tir.  Le scénariste (Didier Decoin !) de « I comme Icare » était Eugene Hale Brading donc plutôt bien renseigné  (4) ! (ci-dessous le fusil à lunette Browning Bar Magnum 338 déballé dans le film :  celui du tireur qui se retrouve sans munitions, au moment de tirer : un beau pigeon, comme Oswald dont le film est la fable francisée !).


Le tir raté sur James Tague


Le second immeuble aurait en effet fait un stand de tir bien placé : c’est aussi l’avis du colonel Fletcher Prouty, conseiller militaire du président Kennedy, qui a émis un avis de connnaisseur, notamment sur la balle perdue allée se ficher sur le trottoir devant le pilier du pont (même si Prouty tiendra aussi des opinions un peu « space », il n’empêche, sur le tirs son avis se tient) :  » Les membres de la Commission Warren ont convenu qu’un fragment avait frappé Tague et que la blessure de Tague était le résultat d’un « tir qui a presque fait mouche » .. Il ne dit rien sur l’endroit où (James) Tague se tenait .

La plupart des lecteurs du rapport Warren supposent que Tague se tenait près de l’endroit où la voiture du président est passée, sur Elm Street … Ce n’était pas le cas, cependant, et c’est là que réside un autre facteur clé dans l’intrigue ingénieuse pour tuer le président … Tague se tenait sur un trottoir sur Main Street, et non pas sur l’Elm, un bloc complet loin de la voiture du président.  (Si vous ) tracez une ligne du point d’impact sur ce trottoir pour revenir dans un cercle d’un diamètre de dix-huit pouces autour de la tête et les épaules du président ..


Si nous prévoyons que la ligne en arrière part d’un certain point de tir , nous pouvons placer ce tireur dans une fenêtre au deuxième étage du bâtiment de Dal -Tex derrière la voiture.  D’autre part, si nous traçons une ligne à partir de ce même point de contact avec la margelle et revenons à la seule prétendue tanière de l’assassin au sixième étage du dépôt de livres, on découvre que la balle aurait parcouru environ vingt-deux pieds au-dessus de la voiture du président et trente-trois à sa droite.  Évidemment, cette balle est loin d’être un « presque fait mouche « –  »


 … le chemin de la balle vers Tague révèle que le véritable emplacement d’au moins un tireur sur Dealey Plaza était dans une fenêtre du deuxième étage du bâtiment de Dal -Tex ….. la fenêtre de Dal -Tex est l’emplacement d’un sniper idéal« .  James Tague, hélas décédé le 28 février 2014 était le seul témoin à avoir été blessé lors de l’attentat, et il a partagé pendant 50 ans cette opinion.

Il a toujours été le mal aimé des commémorations : ayant lui-même sévèrement condamné le rapport Warren, fait selon lui par des « « croonies » liés à Lyndon B. Johnson, il n’a jamais plus été le bienvenu, depuis.  « Certaines personnes veulent tout simplement repousser la saleté de notre pays sous le tapis.  Cela fait 50 ans et il est temps pour que la vérité, du moins ce que nous savons d’elle soit racontée.  Les attaques sur les faits doivent s’arrêter  » affirmait-il, il y a peu de temps encore (en photo la trace d’une balle perdue fichée dans le montant du pare-brise de la voiture, trace qui a été vite maquillée (dès le 25 novembre !).

Le tir raté qui fait basculer la belle théorie

Car, si on décompte:  Si le premier tir attribué Oswald a atteint la gorge de Kennedy, le second de Connally, et la troisième a atteint la tête, il doit y avait eu un quatrième tir pour expliquer celui ayant rebondi jusque l’infortuné Tague.



Ce qui a obligé la commission Warren a construire fort laborieusement la théorie de la « magic bullet », une balle tellement intelligente qu’elle se transportera toute seule à l’hôpital ; car on la retrouvera presque intacte sur un brancard, les os de Kennedy ou de Connally sur lesquels elle aurait dû rebondir n’ayant laissé que fort peu de traces.  Le premier rapport du FBI, pourtant, en date du 9 décembre 1963, parlait bien de deux balles distinctes pour Kennedy et Connally.  Ce qui voulait dire qu’avec celle de Tague, largement ratée, Oswald en avait tiré quatre.  Ce qui est également incompatible avec le nombre de photos distinctes (frames) figurant sur le fim de Zapruder.

D’où l’idée aussi de trouver prétexte aux blessures trop horribles à la tête visibles sur le film… pour ne pas le diffuser.  Sa rétention n’a servi qu’à laisser du temps pour bâtir une version « possible » de l’attentat.  L’analyste Vincent P. Guinn concluera en 1978 que c’étaient deux balles de provenance différente qui avaient touché Connally et Kennedy, ruinant la thèse de la balle magique.  William Tobin, responsable des études de métallurgie du FBI remettra en cause l’analyse en 2002 (c’est bien un acharnement !), mais l’étude qu’il avait incité à faire du National Academy of Sciences (Board on Chemical Science and Technology) conclura deux ans après que c’était Tobin qui s’était trompé :  le FBI arrêtant alors de parler désormais de la nature physique des balles de l’attentat.

Les médias ruinent tout de suite la thèse officielle


Sur son lit d’hôpital, Connally avait clairement expliqué qu’il s’était retourné non pas après avoir reçu la balle, mais parce qu’il avait clairement entendu celle ayant traversé Kennedy au thorax.  « Une autre critique qui a été faite de la théorie à balle unique est qu’elle nécessite un tir manqué » rappelle Wikipédia.  « Le rapport de la Commission Warren contenait un sous-chapitre intitulé « Le tir manqué ».

La Commission Warren a conclu, sur la base de la « prépondérance de la preuve», qu’un seul coup probablement manqué la limousine présidentielle et ses occupants.  « Le tir manqué indique qu’il fait partie des trois coups de feu et fournit les arguments pour et contre une tel tir manquant.  Toutefois, la Commission a déclaré que « la preuve n’est pas concluante quant à savoir si c’était le premier, le second, ou le troisième coup de feu, qui a été raté. « Le HSCA, en revanche, a conclu que le coup de feu qui a raté était le premier coup, et que le coup a été tiré à environ au cadre 160 du film de Zapruder ».


Ce qui correspond à un tir précédent tous les autres.  Or Tague avait dit qu’il avait reçu la blessure au visage au moment où il avait entendu les 2eme et 3eme tirs, presque consécutifs.  Bref, son avis gêne énormément.  Le rapport Warren dira que la balle de Tague n’était pas de la même nature que celle reçue de Connally.  Mais on tenait vraiment à oublier l’impact de la balle de Tague.


 A sa grande surprise, James Tague, quand il se rendra aux Archives Nationales des États-Unis en 1997 pour examiner le bout de trottoir marquant l’impact où avait rebondi la balle constatera que l’impact avait été recouvert avec un « patch » de matériau « étranger ».  Harold Weisberg avait déjà dit la même chose à propos de l’impact découvert, après avoir ré-examiné en premier à la fin des années 1960.  L’acharnement à faire disparaître les traces du tir ayant atteint James Tague est patent, mais aussi lourd de signification !

De toute manière, le doute est déjà dans tous les téléviseurs :  la chaîne de télévision de KLRD TV, qui a interrompu son émission pour ménagères pour annoncer en direct l’attentat (entre deux publicités !), a déjà retrouvé le couple Bill et Gayle Newman, qui s’étaient jetés à terre pour protéger leurs deux bébés en entendant les balles siffler.  Ils étaient du côté droit en descendant Elm Street, juste devant la pergola.


Ils ne seront pas les seuls : Gayle Newman, interviewée, montre de la paume de la main où Kennedy a été touché (ici à droite) :  sur le côté droit de la tête, indique-t-elle… A l’hôpital Parkland, la presse attend le verdict.

C’est Malcolm Kilduff, agissant alors comme porte-parole par intérim de la Maison Blanche à la presse, qui déclare à des journalistes « le Dr Burkley m’a dit, c’est une question simple … d’une balle en plein dans la tête. »  A la question d’un journaliste « Pouvez-vous dire où la balle est entrée à la tête « , il répond tout de go « ce que j’ai compris [du Dr Burkley] c’est quelle est entrée à la tempe, la tempe droite.  »  Et il joint le geste à la parole (ici à gauche)... une heure et trois minutes exactement après le premier coup de feu entendu Dealey Plaza !

Le Guatemala, où se trouvait une vieille connaissance


Le piège des Kennedy refermé sur Marcello s’est peut-être aussi retourné contre eux.  Plus étonnant encore, c’est que l’endroit où avait été déporté Marcello était aussi celui où les anticastristes avaient leur base aérienne, comme ils en avaient une en Louisiane, tel qu’on l’a vu. On y trouvait donc aussi à la fois la CIA, les anticastristes et la Mafia, qui servait à recruter les têtes brûlées nécessaires aux tentatives de débarquement à Cuba ou pour l’assassinat de Fidel Castro, comme on a déjà pu le voir ici.  Or, phénomène fort troublant, on y retrouvait aussi notre ami des pétroliers texans, à savoir notre fameux George de Mohrenschildt, comme par hasard, venu s’installer une année complète sur place, avec sa femme. 

Selon plusieurs témoins, Les De Mohrenschildt séjournaient alors carrément à proximité des centres d’entraînement de la CIA !  Dans le livre de Thierry Lentz, « Enquêtes sur l’assassinat d’un président » on trouve la même interrogation  :  « au moment du raid manqué sur la Baie des Cochons, il (GdM) se trouvait en mission à Guatemala Ciudad, endroit réputé pour être la base la plus importante de la CIA dans la région. »  Décidément, notre supporter nazi avait l’art d’être présent à des endroits cruciaux !

Cabell à la manœuvre


La CIA s’activait également beaucoup à St-Domingue, au moment de l’accession au pouvoir de Kennedy.  Et ce qu’elle y faisait est plein d’enseignements.  L’investissement US dans l’île mérite en effet toute notre attention.  Là-bas, Trujillo (Rafael Leónidas Trujillo Molina), ancien militaire formé par les arméricians, inquiétait énormément Washington.  Son accord de fin décembre 1958 avec Duvalier tout autant.  La CIA a déjà prévu de l’éliminer sous Eisenhower, mais à l’arrivée de Kennedy un processus de discussions pour un départ « souple » avait débuté.  Mais l’intransigeance de Trujillo avait vite sonné la fin de la récréation : comme pour les frères Diem, la CIA avait armé et aidé des opposants pour qu’ils fassent eux-même le sale travail, les USA s’en lavant une nouvelle fois les mains.

Le 30 mai 1961, sur la route de Santo Domingo à San Cristóbal, la voiture (une Chevy 57) de celui qui était aussi devenu un dictateur autoritaire est retrouvée criblée de balles, Trujillo meurt, son chauffeur blessé mais vivant (un vrai miracle pour lui !).  Kennedy est déjà président depuis 4 mois, et il a donc donné son accord pour ce qui est bien un assassinat de chef d’Etat étranger.  Tuépar des balles de Garrand M-1 américains, le fusil qui marche de la même façon (ou presque) que celui attribué à Oswald (on retrouvera des photos de la période Marines d’Oswald où il tire sur cible avec un Garrant M-1, deux mois avant ses 17 ans ; voir ici à gauche).  Or cette fois, c’est la méthode utilisée pour les fournir et qui surtout va les transmettre que l’on retiendra :  « le 1er juillet 1960, un mémorandum – que devait signer King (J.C. King, chef de la division latine à la CIA), mais qu’en son absence signé son adjoint – est adressé au général Cabeli, directeur de la C.I.A.

Le mémorandum rapporte qu’un leader de l’opposition (au régime Trujillo) a demandé à l’ambassadeur Farland qu’on lui fournisse une quantité limitée d’armes qui, selon toute apparence, « serviraient contre des hommes du régime Trujillo ». Le mémorandum recommande que les armes en question soient livrées, car la chute de Trujillo semble inévitable, et le gouvernement des Etats-Unis a tout intérêt à entretenir des rapports très étroits avec l’opposition.  « En fournissant ces armes, nous faisons un pas important dans cette direction. » (Mémorandum C.I.A., 1″ juillet 1960.)« .  L’armée US utilisera aussi des moyens « psychologiques » étonnants à St-Domingue :  « en fait, ce n’était pas seulement l’armée qui a mis en place une station de radio d’opérations psychologiques.


La Marine a également été impliquée.  À la fin de 1964 Capitaine de vaisseau George Dixon est devenu directeur du projet Jenny, l’opération de la Marine des États-Unis pour utiliser des aéronefs pour diffuser la radio à l’appui des opérations psychologiques.  Il a rencontré la Radio Corporation of America (RCA) pour la possibilité d’utiliser un avion comme plate-forme de diffusion de la radio.  Bien que dubitative, RCA a accepté de fournir de l’équipement et de l’expertise technique.  La configuration de l’avion et le travail technique a été réalisé par du personnel de Marine enrôlé« .  L’engin s’appellera Blue Eagle et ne volera pas avant 1965 :  il fera carrière au Viet-Nam sous le nom de « Danang Dirty Bird » !

Des fusils rendus « stériles » ?

On notera là-bas le rôle du général Cabell, qui sera quelques semaines plus tard viré par JFK !  Mais ce sont aussi les armes qui nous intéressent.  « Le mémorandum précise que l’on fournira aux opposants, à Saint-Domingue même, douze fusils « stériles » munis chacun d’une lunette télescopique, et cinq cents cartouches ».  « Stériles » voulant dire limés pour ne pas que l’on aperçoive le numéro d’origine.  Sur le fusil d’Oswald, on s’apercevra que le numéro indiqué n’était pas unique.  Plusieurs portaient en effet le même !  Aurait-il été renuméroté après un passage « stérile », lui aussi ?  Aurait-on ramené de l’extérieur un fusil correspondant à celui commandé par Oswald afin de le faire correspondre au mieux à son implication ?


 « Le mémorandum du chef de la Division de l’Amérique latine reçut l’accord du Directeur des Opérations, Richard Helms, et fut approuvé par le général Cabell.  Le type d’armes (des fusils « stériles » avec lunette télescopique), et le fait qu’elles seraient sans doute utilisées contre des personnalités importantes du régime Trujillo, indique bien les « cibles visées .  Le 1 juillet 1960, un câble du quartier général de la C.I.A. informe Dearborn d’une tentative de parachutage, en territoire dominicain, de douze fusils avec lunette télescopique.

«  En somme, de fournir ou de trouver des fusils rénumérotés ou rendus « stériles » par effacement de leur provenance n’était pas un problème pour la CIA, pas plus que d’en trouver munis de lunettes de visée (des modèles M84 en l’occurrence).  Le résultat, on peut le voir sur l’état de la voiture de Trujillo (la passoire ci-dessus) !

La CIA s’était déjà engagée sur des actions… militaires


Ce que le général Fletcher Prouty va dénoncer plus tard devant les caméras, la CIA l’a engagé en 1960 à St-Domingue, autre pays où le gouvernement US va intervenir :  le chargé de mission de l’ambassade US (Henry Deaborn) répondait ainsi à la place de la CIA aux demandes des insurgés :  « dans un câble du 26 mars 1961, la station demande au quartier général l’autorisation de remettre aux opposants trois carabines de calibre 30 et de type M1.  Ces armes avaient été abandonnées au consulat par des gens de la Marine quand les Etats-Unis avaient rompu les relations diplomatiques en août 1960. Dearborn a dit à la Commission qu’il était au courant et était d’accord.  Le 31 mars 1961, le quartier général câbla son approbation.

Les carabines ont été remises à un des membres du groupe d’action le 7 avril 1961.  On les retrouve par la suite entre les mains d’un des exécutants, Antonio de La Maza. Dearborn et le chef de station affirment tous deux que le don de ces carabines n’a jamais été considéré que comme un geste symbolique, un appui moral des Etats-Unis aux opposants qui tentaient de renverser Trujillo […].  La station suggéra au quartier général de placer une mitraillette de type M3 dans une valise le 10 février 1961.


Même requête en mars, mais rien n’est fait.  Le 20 mars 1961, la station transmet une demande des opposants pour cinq mitraillettes M3 (ou des armes similaires).  Les opposants veulent que ces armes soient acheminées par valise diplomatique ou par un moyen du même genre.  Il semble qu’ils craignaient les problèmes supplémentaires que représenterait soit le parachutage, soit la livraison en pleine mer.  La station spécifie clairement dans son câble que ces armes doivent servir au cours d’une tentative d’assassinat de Trujillo.  Selon ce plan, Trujillo devait être tué dans l’appartement de sa maîtresse ; et le câble ajoute « avons besoin de 5 M3 ou mitraillettes semblables et 1500 cartouches comme armes défensives si attaqués.

Utiliserons arme silencieuse pour travail principal« .  Bref, la CIA avait déjà de bien étranges manières, à mêler faits militaires, armements et politique extérieure, en démontrant aussi que pour assassiner des chefs d’Etat, elle savait y faire.  Comme elle savait y faire pour fabriquer des armes dont l’origine serait difficile à pister.  De là à dire qu’elle était aussi capable de fabriquer des doubles parfaits de carabines commandées sur catalogue, il n’y a qu’un pas !

A Dallas, trop de tirs escamotés



L’idée d’un complot avait déjà fait son chemin. Le tir raté contre Tague, notamment, laissait entendre une trajectoire plus tendue que celle venant de la Bibliothèque.  On songeait alors à l’immeuble Dal-Tex, situé derrière celui d’Oswald, en retrait sur sa gauche.  Tague reste la seule personne blessée par un de tirs ce jour-là.  Ayant indiqué au shérif Buddy Walthers, de Dallas qu’il avait été blessé  la joue par un éclat, ce dernier ne bougea pas, en un premier temps.  On ne chercha même pas à savoir si c’était une balle qui aurait pu faire ça, ou un éclat de balle, voire un éclat propulsé par l’impact d’une balle.

L’impact sur le béton d’une des balles ne sera examiné que le 5 août 1964, preuve qu’aucune étude sérieuse du lieu de l’assassinait n’avait été faite par cette même police.  La plus grande surprise étant de voir enfin arriver des travailleurs locaux, munis d’un marteau piqueur pour enlever le morceau de trottoir portant la trace de l’impact et l’emporter dans un coffre de voiture, pour être remplacée par une autre ardue et du béton coulé sur place.   Encore une preuve d’éliminée aux regards !!!






Le rapport d’expertise cité dans  la Commission Warren sera assez surréaliste à propos de bout de béton :  « La pièce de trottoir contenant la marque a été enlevée le 5 août 1964, et examinée dans le laboratoire du FBI. Cette bordures a été désignée comme le Point C321 par le laboratoire.  Les petits frottis métalliques étrangers ont été trouvés adhérant à la section de la bordure, dans la zone de la marque.  Ces frottis métalliques ont été étudiés au spectrographe pour conduire à la découverte de traces d’antimoine. Aucun cuivre n’a été trouvé.  Le plomb pourrait provenir du noyau de plomb d’une balle chemisée de type « metal-jacketed bullet »:  tels que le type de balle chargée dans les cartouches de 6,5 millimètre Mannlicher-Carcano ou d’autres sources ayant la même composition ».  L’absence de cuivre exclut la possibilité que la marque aurait pu être faire par une balle de type militaire « metal-jacketed bulle »: telle que [CE 399] …

En outre, les dommages à la bordures serait plus importante si un balle de fusil avait frappé en premier la bordure sans avoir frappé avant sur un objet« .  Encore une fois, on avait conclu au syndrome de Carcano.  Le fusil « officiel » de Dallas !!!  Mais quelle insistance à exclure les effets d’une balle dum-dum qui aurait raté sa cible !!!  Car tout le monde avait pu remarquer sur la vidéo du démontage, que le morceau de trottoir montré dans la Commission Warren (ci-dessus) n’avait absolument pas la même forme que celui embarqué dans la voiture de la police de Dallas, encore une fois en cause dans le dossier !


(1) cette décision tardive pose plein de questions :  Oswald n’aurait pu avoir officiellement connaissance du trajet par la presse, que trois jours avant (certains journaux parlant toujours d’un trajet direct par Main Street), et dans ce cas il n’avait rien d’un espion.  Ou il l’aurait appris par un autre canal, celui d’une fuite des services secrets, qui n’avaient défini le passage définitif qu’au 18 novembre réellement.  Ce qui fait de lui un espion ou un employé de la CIA, mais ce qui lui laisse peu de temps pour s’organiser (il a acheté son fusil le 9 octobre et a été engagé au Texas School Depository le 15 octobre, grâce à Ruth Paine) !  L’emploi à la Bibliothèque date d’un mois avant que la décision ne soit prise du tracé définitif de la visite de Kennedy :  or le projet d’une visite date d’auparavant, avant qu’il ne soit installé là, sans savoir que le cortège passerait exactement devant ses fenêtres !  Lors de la commission Warren, un employé, James Earl Jarman, Jr déposant sous le nom du notaire Patsy Collins, fera une déposition attestant qu’Oswald n’était ni au courant de la visite de Kennedy et encore moins de son passage devant les fenêtres de l’entrepôt où il travaillait… ce qui est tout aussi difficile à croire !!!  « Comme Oswald a pour habitude de lire le journal de la veille qu’il récupère dans la salle de repos du TSBD, on présume qu’il a appris que le président passerait devant les fenêtres du TSBD le 20 ou le 21 novembre. » note Wikipédia.  Jarman lui aurait parlé jusque 11H45, alors que l’attentat a eu lieu à partir de 12H30, et juste avant les tirs, les ascenseurs menant au sommet de l’immeuble n’avaient pas été bloqués.




(2) la puissante limousine avait aussi des marche-pieds sur les côtés, extractibles aussi, un siège arrière levable, des places pour les pieds des gardes sur le parechoc arrière et surtout un hardtop transparent résistant aux balles (« bubble top ») qui se logeait entièrement dans le coffre.  Ici son démontage débuté le jour même de l’enterrement de Kennedy !


Construction de la limousine  



Démontage de la limousine










(3) toute la bulle plastique arrière, non blindée, se logeait dans l’immense coffre arrière, celui qui sera escaladé par Jackie Kennedy…  une fois le corps de Kennedy déposé à l’hôpital Parland, les agents de protection auront un bon réflexe :  ils remettront la protection de plexiglas, en fait le meilleur moyen de protéger une scène de crime.  Il semble qu’ils l’aient fait de leur initiative seule…



(4) les rigolos remarquant surtout qu’y joue Brigitte Lahaie dans le rôle de « Monique », alias Ursula Hoffman… une « effeuilleuse » comme on disait alors.  Elle sortait alors de tourner avec José Bénazéraf, dans un « autre style » dira-t-on.

Partie 14

A peine arrêté, Oswald fait une déclaration succincte et surprenante, en avouant d’emblée où il est hébergé :  à l’hôtel ou chez les époux Paine, dont on a vu les liens avec la CIA.  La fouille de leur maison révèle des choses étonnantes… vite escamotées, et des choses qui relèvent de la manipulation évidente :  telle cette couverture qui aurait gardé l’emplacement du fusil qu’il est censé avoir utilisé, et dont on retrouvera une photo dans les mains de Lee Harvey, faite dans le petit jardin attenant à son ancienne habitation.  Un fusil qui posera plus de questions que de réponses, tant son archaïsme éludait d’emblée l’idée de tirs successifs rapides… ou bien des classeurs remplis de documents, dont on entendra plus jamais parler après.  Et au milieu de ce panier de crabes, dont celui des policiers véreux de Dallas, des hommes remarquables vont apparaître, tel le policier Roger D. Craig, qui ce jour-là sera l’un des rares à faire son métier correctement. Ce qui, en définitive, lui coûtera la vie.  Il n’aurait pas dû voir ce qu’il avait vu, tout simplement.

Oswald avait menti… au sujet d’un break


L’un des premiers témoins de l’assassinat est un policier de Dallas qui visiblement n’avait pas suivi les consignes de ses collègues dont certains s’étaient ouvertement réjouis de la mort du président.  L’homme était un excellent officier de police (il est ici filmé le jour-même en train d’enquêter sur le parking derrière la voie ferrée) :  le Dallas Sheriff‘s Department l’avait même reconnu comme “Officer of the Year” en 1960, élu par le Dallas Traffic Commission.


Roger D. Craig était en effet en service à Dallas le 22 novembre 1963 sur Dealey Plaza.  Juste après la fusillade, il était celui qui s’était instinctivement dirigé vers le fameux « grassy knoll »( comme beaucoup de spectateurs qui l’avaient fait instinctivement comme le montre avec précision ce montage !)





où il avait aussitôt interrogé des témoins de la fusillade, sans trop de succès à vrai dire.  Peu de temps après, vers 12h40 (la grande horloge de Hertz qui domine l’un des bâtiments du quartier lui permet de fixer l’heure précise), il avait aperçu un homme sortir rapidement de la porte arrière du dépôt de livres, côté rue Elm et s’engouffrer dans un break de type Nash Rambler.

La « Station Wagon » Chevrolet des Paine


Revenu à son commissariat, quelle n’avait pas été sa surprise de retomber sur le même individu dans le bureau de son supérieur, le capitaine Will Fitz.  Un des ses collègues venait juste d’arrêter Lee Harvey Oswald, celui que Craig avait vu s’engouffrer dans le break (alors qu’Oswald n’avait pas de permis, il y avait en effet un conducteur « à la peau sombre » dedans (et c’est le cas de Clay Shaw !).  


On l’accusait d’avoir tué un policier et de s’être caché ensuite dans un cinéma où il avait été arrêté.   Or sur place, c’est Oswald en personne qui lui avait alors demandé aussitôt de ne pas toucher à la voiture « ce break appartient à Mme Paine … Ne pas essayer de le relier à elle, elle n’a rien à faire avec lui ». 



Manque de chance, les Paine possédaient une station wagon » de 1955… bleue-vert (une Bel Air/150/210), 


« qui aurait besoin d’être repeinte, et que nous avons eue d’occasion, mais c’était une Chevrolet », viendra affirmer elle-même Ruth Paine lors de la commission Warren (elle restera ignorée de la House Select Committee on Assassinations, ce qui n’est pas une surprise à vrai dire :  les agents de la CIA ne sont pas autorisés à parler n’importe où ou n’importe comment).  Pourquoi donc tenter de disculper au plus vite le couple Paine, et pourquoi surtout vouloir attribuer le véhicule à son autre propriétaire ?  Oswald avait menti sur à qui appartenait ce break : or personne ne relèvera plus tard cette répartie (de peur d’aboutir à Clay Shaw ?). On a fini par retrouver très longtemps après le fameux break dans un garage, acheté pour une poignée de dollars par un garagiste local. 

On peut voir sa visite ici.  Elle a été rachetée une deuxième fois en 2015 par Frank Badalson, de Chesterfield : ce garagiste est aussi un ancien officier de police de la ville (de 1978 à 1991).  Aucun musée ne s’y était intéressé auparavant… sidérant !



Des hébergeurs plutôt étonnants


Logiquement ce mensonge aurai dû atterrir dans les éléments à charge contre Oswald:  il ne sera jamais retenu et encore moins évoqué par la commission Warren.  Car on craignait de trop insister, il me semble, sur les hébergeurs du présumé tireur ; ces grands âmes si généreuses qu’étaient les époux Paine.  Ou plutôt comment ils se présentaient à la presse. La famille Paine, tous deux agents dejà de la CIA (et trois même avec la sœur de Paine qui y était aussi membre de l’Agence !) était celle qui avait en effet pris sous sa coupe Oswald comme on l’a vu, en l’hébergeant à plusieurs reprises.  Des gens charmants, toujours prêts à servir… la CIA. :  ils étaient aussi en liaison avec Priscilla Johnson McMillan, de la CIA également dont le parcours mérite aussi toute notre attention (on la retrouvera un peu plus loin dans cette enquête).  Le plus bel exemple les concernant étant celui des fameuses photos d’Oswald avec son fusil dans sa propre cour… selon lui jamais faites nul part.  Les photographies n’ont pas été trouvées chez lui, en effet, mais bien chez le couple Paine, au 2515 West Fifth Street à Irving, au Texas.  


Dans leur garage.  Une vraie caverne d’Ali Baba « conspi », ce garage.  Après deux recherches le jour de l’assassinat à cette adresse, la police de Dallas n’avait pas réussi à localiser les photos (qui leur avait donc dit qu’elles existaient ?).  C’est au bout de la troisième recherche, le lendemain, que les photos avaient été trouvées, dans le garage des époux Paine (ci-dessus).  Deux photos qui n’ont jamais été inscrites sur des feuilles d’inventaire des biens d’Oswald.  Ni non plus sa chemise et son pantalon noirs qu’il portait ce jour là, jamais retrouvés non plus.  La police en revanche donnera à LIFE  un cliché encore plus étonnant des biens saisis soi-disant chez Oswald.  On aurait voulu étaler le matériel du parfait petit espion qu’on ne s’y serait pas pris autrement….

Un Minox dans une boîte de café ?



Le hic étant en effet la présence ou non d’un appareil Minox dans le lot (on n’a jamais su s’il y en avait un ou pas et même Paine discutera plus tard de son existence, après avoir dit qu’il lui appartenait !!!). Là dessus encore, la famille Paine a une drôle d’explication :  « Le 28 janvier 1964, Shanklin a informé l’inspecteur Moore (le détective de la police H.M. Moore) qu’Oswald n’avait pas d’appareil photo Minox, et qu’il s’agissait d’un posemètre Minox .  Deux jours après que Lenihan a déclaré à Shanklin que l’appareil photo était un posemètre, les agents du FBI ont visité la maison des Paine à Irving où des effets personnels d’Oswald ont été trouvés et ils ont trouvé un appareil photo Minox dans une boîte à café (???) dans le garage. Mme Ruth Paine a identifié l’appareil comme étant l’appareil photo de son mari, ce que Michael Paine a considéré comme  » inutilisable  » en raison des dommages de l’obturateur et il a été transmis au bureau du FBI à Washington avec « d’autres preuves », selon un fax du FBI daté du 31 janvier 1964. 


Le message dit que la police de Dallas étaient « savait qu’aucun appareil photo Minox n’avait été obtenu lors la recherche  » de la résidence des Paine et leur garage lors des perquisitions du 22 au 23 novembre 1963.  Le détective Rose reste cependant catégorique :  il avait bien trouvé un appareil photo Minox avec un film dedans, dans le sac de marin d’Oswald quand il avait fait la recherche initiale à la maison des Paine.  Michael Paine a dit à The News, qu’il s’est rappelé avoir pris des photos en Corée alors qu’il était dans l’armée au début des années 1950 et plus tard lors d’un voyage en Europe, mais pas avec un appareil photo Minox.  Il ne souvenait pas avoir pris une photo d’un pétrolier ancré au large terrain montagneux , a-t-il dit « .  Manque de chance pour lui, on développera les photos restées dans le fameux Minox…

A qui le Minox ?


Personne à la commission Warren ne s’est offusqué ce qu’on puisse cacher des appareils destinés à l’espionnage et valant une fortune au fond d’une boite à café au fond d’un garage, dans la famille Paine.  Et qu’on ne revoit plus jamais l’appareil non plus. (après qu’on ait développé la pellicule restée dedans, et après que Michael Paine en avait évoqué le contenu !).  A ce stade, ce n’est plus d’une protection qu’ont bénéficié les Paine.  C’est d’un boulevard à avoir le droit de tout faire sans jamais rendre compte à la justice.  Cela s’appelle travailler pour la CIA, en fait.  Lors des débats du HSCA, en 1976, le détective Gus Rose, de la Police de Dallas, affirmera et maintiendra donc que le Minox avait été trouvé dans « le sac de marin » qu’avait laissé sur place Oswald…  Un seul Minox, mais deux explications différentes ?  Lors des débats du 9 août 1978 du HSCA, on montrera… deux Minox.  Celui appartenant à Michael Paine (marqué « D-80 ») et un autre censé avoir été découvert par Rose (portant le N°S2339303, qui ne correspond à aucune série connue !).  Marina Oswald affirmera n’avoir jamais vu aucun des deux aux mains de son mari.


Beaucoup plus intéressant encore : un militaire qui avait connu Oswald sur sa base d’El Toro affirmera y avoir vu un Minox entre ses mains : c’était en effet au départ le sien.  Selon lui, l’appareil lui avait été donné par Richard Billings, journaliste à … LIFE et membre de la CIA (qui écrira plus tard avec Robert Blakey, Chief Counsel and Staff Director of the House Select Committee on Assassinations, ancien éditorialiste de Life, « The Plot to Kill the President »).  Selon Hemming, son Minox, il l’avait offert à Eddie Bayo, disparu lors d’un raid sur Cuba avec neuf autres Marines.  Bayo avait certainement été capturé par les cubains et exécuté.  Mais il ne savait pas comment Oswald avait pu le récupérer !  Aux Archives Nationales, on retrouvera des photos « prises par le Minox d’Oswald » selon le N°180-10108-1081 du registre.  Des photos (ci-dessus à droite) qui auraient été prises par Michael Paine, qui confirmera en effet les avoir prises.  Celles notamment de militaires, dans un camp « montagneux ».  Que faisait l’ingénieur de Bell au milieu de Marines en partance pour des opérations clandestines contre Cuba est une bonne question… et que faisait Billings chez LIFE ?  Il était de ceux qui foncèrent chez Zapruder pour acheter les droits du film qu’il venait de tourner le 22 novembre 1963, pardi !  Billings est aussi celui qui comme par hasard s’était introduit dans l’équipe de Garrison pour lui piquer ses infos et ensuite chercher à le discréditer !!!  

Non, décidément les époux Paine faisaient de drôles de lascars dans cette histoire :  le policier au petit chapeau si reconnaissable du commissariat de de Dallas, lorsqu’il se rendra chez eux, fera une drôle de découverte :  « Walthers », relève Spartacus, « a participé à la recherche de la maison de Ruth Paine.  Walthers a dit à Eric Tagg qu’il a «trouvé six ou sept classeurs métalliques pleins de lettres, de cartes, de disques et de fiches avec des noms des sympathisants pro-Castro».  James DiEugenio a fait valoir que cela «fait croire que les Paine étaient des agents de surveillance domestiques dans la guerre froide contre le communisme».  Qui donc avait stocké ces dossiers ?  Que ce soit Oswald ou Ruth Paine, le problème est le même : les sympathisants communistes étaient bien espionnés à cet endroit.  On imagine mal, quand même, Oswald distribuer des tracts pro-castro un jour et le lendemain créer lui-même sa propre fiche le concernant et la ranger dans un classeur métallique… mais bon, dans cette enquête que n’aurait-on pas vu d’insensé !  En tout cas, les hébergeurs d’Oswald, si bien intentionnés, ceux qui lui avaient trouvé un travail dans la Bibliothèque, ce qui allait le perdre étaient bel et bien des… espions !  Pour ajouter à leur indubitable hypocrisie, le jour où Ruth Paine avait appris que John Kerry, avec lequel elle possède un lointain lien de parenté, avait affirmé qu’il doutait qu’Oswald avait pu agir seule, s’était exclamé, à propos du fameux fusil qu’il avait dissimulé dans le garage des Paine « bien sûr, je ne savais pas qu’il avait un fusil.  Je suis une Quaker (1). Je n’aurais pas voulu cela dans la maison ».  Une Quaker-espionne ?  Décidément, la CIA a recruté très large, durant toute une période (2) !

Les Paine savaient ce qui se tramait, ils y ont participé


L’attitude de cet étrange couple vivant déjà séparé continue à intriguer.  Un curieux a trouvé deux bonnes raisons de croire en leur implication dans le complot.  Selon le Warren Report, le 14 octobre 1963, Ruth Paine aurait passé un coup de fil à la Bibliothèque, Oswald s’y serait présenté le lendemain et aurait effectué son premier jour de travail le 16.  C’est une voisine, Linnie May Randle, qui aurait soufflé la possibilité de poste à Ruth.  Or à cette même commission Warren, cette même voisine était venue benoîtement dire « qu’elle ne savait même pas qu’il y avait un poste de libre à cet endroit ».  Et Oswald avait eu la veille un appel de Robert Adams du Texas Employment Commission, qui venait juste de lui trouver un travail chez Trans Texas Airways pour 310 dollars par mois, soit 100 de plus qu’à la bibliothèque.  On lui avait répondu qu’Oswald était « absent ».  Devant la commission, il avait dit qu’il n’était pas sûr qu’on ait transmis à Oswald son offre. « Lorsque Mme Paine a été interrogée sur cette question par la commission, elle a d’abord nié toute connaissance de la possibilité d’emploi, puis s’en est vaguement rappelé.  Finalement, elle a menti et a dit qu’Oswald était allé «en ville avec quelques espoirs soulevés par l’agence de placement … mais est revenu alors que le travail avait déjà été pris et n’était pas disponible à lui » écrit Martin Hay.  

Ce qui est un fieffé mensonge de Quaker !  Pire encore, poursuit Hay :  « un autre événement suspect impliquant les Paine s’est produit le jour de l’assassinat. À 13 heures, le 22 novembre 1963, Michael Paine a téléphoné à son épouse pour discuter de la participation d’Oswald à l’assassinat.  Alors que l’opérateur téléphonique est resté sur la ligne, Michael Paine a dit à sa femme qu’il « se sentait sûr que Lee Harvey Oswald avait tué le président, mais qu’il n’était pas responsable. »  Il a ajouté: « Nous savons tous qui est responsable » (Robert C. Lish, 26 novembre 1963, JFK Document No. 105-82555-1437).  Le plus extraordinaire de cet appel est qu’il a eu lieu une heure avant l’arrestation d’Oswald !  Pour des raisons évidentes, la Commission Warren voulait balayer ce petit problème sous le tapis le plus rapidement possible. Pendant le témoignage de Michael Paine, l’avocat Wesley Liebeler, ingénieux commissionnaire, a changé la date de l’appel au lendemain »:

« M. LIEBELER: Avez-vous parlé à votre femme au téléphone à n’importe quelle heure du samedi 23 novembre?
PAINE: J’étais de nouveau au poste de police, et je pense que je l’ai appelée de là.
M. LIEBELER: Est-ce que vous avez dit que vous saviez qui était responsable ?
PAINE: Et je ne sais pas qui est l’assassin ou qui était; non.  Donc, je n’ai pas dit ».
« Comme l’a souligné le chercheur John Armstrong, «Liebeler avait des dossiers téléphoniques et un rapport du FBI en main qui indiquait que l’appel à frais payants avait été placé le 22 novembre et non le 23 novembre.  En demandant intentionnellement à Michael Paine un appel téléphonique inexistant, la justice entrait en collusion avec un témoin pour falsifier le témoignage. »(Armstrong, Harvey et Lee, page 832) ».  En résumé, les deux époux Paine SAVAIENT.  Et même avant tout le monde, pour leur « protégé ».  Et ils ont été sacrément eux-mêmes protégés, en ayant leurs erreurs maquillées ou manipulées !!!

Découverte du fusil

Craig, interviewé ici en 1974, n’en n’avait pas fini avec ses découvertes.  En policier consciencieux, il était ensuite monté tout en haut du bâtiment oû était censé travailler Oswald en compagnie de son collègue Seymour Weitzman, celui qui a déclaré qu’il y avait bien un fusil au sixième étage du dépôt de livres du Texas, mais que c’était 7.65 Mauser et pas un Mannlicher Carcano, ayant éjecté une seule douille selon lui.  Il affirmera en effet avoir lu les marques d’un Mauser sur le canon et non l’inscription « Roma ».   Par terre, Craig, avec Weitzmann avait trouvé les trois cartouches de fusil sur le sol, sous la fenêtre dans le coin sud-est du sixième étage.  « Toutes les trois n’étaient pas plus séparées d’un pouce l’une de l’autre et toutes étaient été alignées dans la même direction.  L’une des trois douilles était enfoncée à l’extrémité où était le percuteur.  Elle n’avait pas été enfoncée (percutée), mais simplement comme sertie sur une petite portion de son pourtour.  Le reste de la douille était parfaitement circulaire ».  Des douilles sagement rangées (le film « I comme Icare » le représentera bien !), à savoir des douilles… pas éjectées normalement (elles ne peuvent retomber ainsi).  


Rejoints par Lt. Day, et le responsable des homicides, le Capt. Fritz, les quatre avaient conclu avoir trouvé un Mauser.  Ici en vidéo, on peut voir une émission de télévision dans laquelle le policier Seymour Weitzman maintient sa version d’un Mauser découvert à la place du Carcano.  Au moment même de la découverte, à 13H06, le capitaine Fritz apprenait par radio la mort de l’agent Tippit :  sur le rapport de la commission Warren, il sera indiqué 13H15 (car Oswald n’aurait pas pu faire aussi vite pour se rendre à l’endroit où il avait été tué).  On montrera après à la presse une autre disposition des balles que celle vue par Craig, comme on changera la disposition des cartons de l’endroit où était censé s’être positionné Oswald (appelé ensuite le « nid du tireur »). Quant à son transport et son remontage, regardez ici ce qui en est dit : c’est très instructif !  Question commission Warren, on aura là aussi droit à un must :  la présentation en Exhibit (Document) 510 d’une photo censée… viendra contredire les déclarations de Craig ou Weitzman : on montrera bien trois cartouches, non plus sagement rangées, mais éparpillées, avec deux tombées dans la rainure entre deux lames de parquet.  On croira un temps que l’une d’entre elle était abîmée…. mais non.  Autre problème :  la commande C20-T750 du catalogue d’American Rifleman fait 36 pouces de long – 91 cm) : or le Mannlicher-Carcano d’Oswald trouvé au dépôt de livre en fait 40.2 pouces (102 cm)… et pour se fabriquer un poste de tir dissimulé, Oswald se serait coltiné… une tonne de cartons, déplacés entre 12 h 15 (dernier moment où il a été vu) et 12 h 30, car ils étaient à l’autre bout de l’étage. 43 boites à bouger, sans oublier le remontage fastidieux de son Carcano au tournevis (et je ne vous parle pas de la lunette de tir à recalibrer obligatoirement) !  Oswald avait tout d’un homme extraordinaire, il n’y a pas !

Confusion parmi les fusils montrés

A l’évidence, la police de Dallas a fait très vite pour trouver un coupable « parfait » et son arme.  Le hic, c’est que les différentes présentations de l’arme, et certains détails dessus, indiquent davantage la fabrication de preuves que des preuves véritables.  



Notamment le numéro de série, dont l’ajout d’un N°6 à droite semble avoir été fait : connaissant la possibilité de rendre les armes « stériles » qu’avait la CIA ; il y a de q uoi s’inquiéter sur la provenance exacte du numéro de l’engin qui aurait donc été un C276 modifié à la hâte. 
Des clichés comparés de reportages montrent que les chiffres n’ont pas toujours la même forme, en prime.  


Lors de son apprentissage au tir, jamais Oswald n’avait été mis en présence d’un fusil à lunette :  or le réglage de celle-ci n’est pas évident du tout à effectuer.  Tout aussi troublant, si on avait bien retrouvé le ticket de paiement de la carabine achetée, on ne retrouvera pas de mouvement bancaire correspondant à l’achat sur le compte d’Oswald. Celui-ci l’avait ordonné au nom de Hidell, mais ce dernier n’avait pas la possibilité de retirer quoi que ce soit de la boîte postale d’Oswald :  comment avait-il récupéré cette arme achetée demeure donc un mystère.  Comme l’est aussi son démontage et remontage, si Oswald l’avait amenée en pièces détachées comme l’a dit le rapport Warren.


Un deuxième fusil trouvé

Le problème du fusil, 

(ici ses différents types)

c’est qu’il n’y en a pas eu un de découvert ce jour-là, mais deux (3).  Le collègue du policier Craig, lors de sa déposition à la Commission Warren, affirmera avoir été mis au courant de sa découverte :  « Mais il y avait un autre fusil, un Mauser, trouvé cette après-mid là sur le toit de la Bibliothèque ?

L’interrogateur FP, lui demandant alors : « Un Mauser sur le toit ? qui donc l’a trouvé? »

PJ: « Je ne sais pas qui l’a trouvé, mais je sais qu’un agent de police a vérifié son existence.  Le capitaine Glen King, l’Officier des relations publiques de la Police de Dallas, a déclaré à un journaliste que « Le Mauser trouvé sur le toit du dépôt a ajouté de la confusion à un moment.  « Il a estimé que ce fusil avait été abandonné par un agent de sécurité ».

FP; « Comment savez-vous cela?  ça n’a jamais été publié auparavant ? »

PJ: « Non, cela ne l’a pas été.  Je le sais parce que ce journaliste, Thayer Waldo du Fort Worth Star Telegram me l’a dit personnellement ».  On aura noté la crainte émanant du questionneur que la découverte d’un deuxième fusil aurait pu mettre en danger la thèse du seul Oswald comme assassin.  Or on possède un film de cette découverte et l’examen premier de l’engin par les policiers.

Ce fameux « Mauser » redescendu en effet du toit du même bâtiment par un autre officier de police, c’était en fait un tout autre fusil.  Un personnage portant… béret (?), d’un certain âge, aperçu également sur Dealey Plaza… avant les tirs donc (ou arrivé très vite sur les lieux, muni d’un journal à la main, signe de reconnaissance souvent chez les policiers en poste discret). 


Sur le film, on voit un canon bien plus mince que celui de ce fusil à pompe bien connu.  Et des policiers fort intrigués par la trouvaille de leur collègue. L’engin saisi par la police sur le toit de la bibliothèque, par la longueur de son canon saillant, faisait plutôt penser à un outil bien connu des mercenaires anticastristes :  le M1941 Johnson à chargement automatique. L’engin était réputé pour son tir rapide et son absence d’enrayage (12 seulement sur 6000 tirs !).




Il tirait des cartouches de 7,57 (0.30 Springfield) et non des 6,5 comme le Carcano.  Plusieurs cartouches retrouvées plus tard sur Dealey Plaza seront au calibre 0.30.  Les exilés cubains de Floride, et les mercenaires US qui les accompagnaient, en en étaient équipés, alors que l’arme était plutôt rare. une photo-clé le montre ci-dessus.



Le fusil Johnson avait en effet été acheté à 30 000 exemplaires en 1939 par les Pays-Bas, puis réquisitionné pour être livré en 1941 aux Marines.  « Cependant, un certain nombre est resté en magasin tout au long des années 1950 et ce sont ces fusils qui seraient émis aux hommes de la Brigade 2506″. Avait-on trouvé la meilleure arme pour l’embuscade de Dealey Plaza ???  Qui montrait un peu trop directement d’où il provenait ???  Remarquez, il est vrai qu’il aurait été gênant de montrer l’exemplaire après que le grand public ait pu voir cette photo saisissante :


Castro se saisissant de l’arme préférée des anticastristes (à droite les anti-castristes photographiés à l’entraînement avaient le même), avouez que ça la fichait mal (où il était prévu de le faire, pour montrer que Castro était impliqué ?).  Le fusil découvert entre des caisses de livres, qui n’était pas un Johnson M1941,en tout cas, avait été montré tout de suite à la presse tenu à bout de bras (et ensuite sur deux photos)… mais il était donc incomplet :  il lui manquait en effet son fameux « clip » ;  à savoir une petite pièce d’acier réunissant les cartouches pour permettre de tirer plus vite sans avoir à entrer manuellement chacune.  Or ce petit clip n’apparaît jamais dans le fusil montré, alors qu’il doit être éjecté à la fin de la séance de tir.  « Le Carcano est un des rares fusils à usage militaire dans le monde qui est alimenté par des cartouches réunies par un clip de ce genre, l’autre était le M-1 Garand  (ici entre les mains des exilés de la Baie des Cochons).  


La différence entre les deux est que le clip sur le M-1 Garand s’éjecte de lui-même, lorsque le dernier coup est tiré, tandis que sur le Carcano le clip s’éjecte lorsque la dernière cartouche est chambrée.  » 

Pas un Johnson, mais un surprenant « Riot-Gun »



On pense donc à ce fameux Johnson, pour cette seconde arme, mais un photographe présent sur scène nous donne une tout autre explication :  le second fusil découvert « sur le toit » de la Bibliothèque, selon la presse (« on the roof« ) avait une autre allure en effet comme on l’a dit.  Cette photo, c’est le photographe Jay Skaggs qui l’a prise, à proximité du policier qui portait l’arme à ce moment là.  Et cet étonnant cliché, pris en contre-jour (ici à droite) montre en effet…. un fusil à pompe et non un fusil à lunette.  Après quelques recherches, la forme de sa gâchette, de son éjecteur et de sa longuesse de bois strié permet d’affirmer qu’il s’agit d’un Remington 31, surnommé « Remy 31 », le meilleur fusil de chasse de la compagnie Remington, ce qu’on a appelé aussi un « riot-gun » (en modèle court); ou une évolution plus récente, une arme en gauge de 12 et pouvait tirer 3 coups consécutifs (le modèle précédent en tirant 5).  C’est sa provenance qui peut surprendre, car selon la déposition du policier qui l’a trouvé, ce dernier aurait été « abandonné » sur le toit même de la bibliothèque.  Difficile d’imaginer que ce genre d’engin puisse avoir servi à tirer sur la caravane de voitures passant en contre bas.  On possède en revanche d’autres photos qui montrent bien qu’on pouvait en effet accéder au dessus du toit plat de la Bibliothèque, là où est installée l’énorme publicité affichant l’heure, via une échelle en fer, celle de l’escalier de sécurité de l’immeuble, située façade est.




Le film d’Ernest Charles Montesana montre très bien deux policiers à l’étage supérieur de l’immeuble, le 7eme;  Oswald étant censé avoir tiré du 6eme.  L’arme intrigue quand même, car elle présente en effet un très long canon, comme on a pu le distinguer… .


Exactement le long « tube » qu’aurait pu distinguer justement le jeune Amos Euins, et qu’il décrit très bien dans son témoignage (nous verrons plus loin lequel).  Le Remington était en fait devenu l‘arme des policiers de Dallas !  




On peut le vérifier aisément, puisqu’en bas même de la Bibliothèque, pour boucler l’immeuble (mais pas le quartier !) la police de la ville déploiera des hommes en armes, équipé du modèle à canon court.

Pourquoi donc ces mêmes policiers pouvaient-ils alors se poser des questions, à examiner un certain temps cette arme découverte sur le toit, si c’était une des leurs ?  Et pouquoi donc aurait-elle été abandonnée, dans un endroit qui est une scène de crime ?  Le témoignage d’Harold Norman, situé à l’étage 5, juste en dessous de l’endroit d’où aurait tiré Oswald, donc, décrivant le « boom-clic-clic » de trois réarmements successifs et rapides est en ce sens aussi troublant.  Peut-on réarmer aussi vite avec un fusil à lunette Carcano ?  Un Remington peut en être équipé, en tout cas, d’une lunette ! Pourquoi n’a-t-on pas fait entendre à Norman ce bruit particulier de Remington (« boom clic-clic » !)?  La vidéo analyse montre la présence d’un deuxième homme au 6eme étage !   Mais les médias insisteront sur la découverte d’une seule arme au 6eme étage:  le fameux Carcano.   Et si le tir de la Bibliothèque avait été réalisé par ce type de fusil à réarmement plus rapide que celui communément proposé ?

Clip, clip, clip

Le fameux clip on y revient, car c’est une quasi-obligation sur le Carcano, tant tirer sans sa présence ralentit toute la cadence de tir.  Or selon le rapport Warren, lorsque l’arme qui aurait servi à tuer le président a été trouvée, une cartouche était restée dedans, et elle était déjà dans la chambre (à droite les « preuves » du démontage pour le transport du Carcano d’Oswald).  Par conséquent, si le fusil avait fonctionné correctement, il aurait dû automatiquement éjecter le clip.  Et par terre on aurait dû le voir avec…. 5 douilles, sur les 6 que contient le clip, et non 3.




La Commission Warren a indiqué, cependant, que lorsque le fusil a été trouvé, il contenait des cartouches… et le clip.  Selon ce rapport « le clip de cartouche a été retirée de la CE -139 (le numéro de scellé donné par la commission au Carcano saisi) par le lieutenant de journée de la police de Dallas le 22 novembre 1963, au laboratoire du crime pour le département de la police ».  Ce qui signifiait qu’il n’était donc pas tombé.  Selon cette même commission, un clip peut rester coincé quand il est « déformé ».  Ce qui a aussi tendance à enrayer l’arme !  Or dans tous les clichés montrés CE-574 et 575), il a toujours été vu comme intact et non déformé : serait-ce bien celui en provenance de l’arme d’Oswald ?  Si le clip n’était pas présent sur place, (ici c’est celui d’un modèle M91, pas celui d’Oswald), cela signifiait aussi que le fusil ne pouvait pas tirer à la cadence record indiquée par la commission Warren. 


La cadence de tir maximale d’un Carcano est de 15 balles/minute, sur le papier, soit 4 à la seconde (avec le clip présent !) :  résultat, entre le premier tir et le troisième, tous attribués à Oswald, il y a 8 secondes (la première étant déjà chargée et épaulée).  Si l’intervalle entendu et filmé par Zapruder est de moins de 8 secondes, c’est pour l’espace entre deux tirs, car surtout, il n’y en a quasiment aucun entre le 2eme et le 3eme!  Selon le juge Garrison, l’intervalle entre deux tirs d’un chasseur expérimenté était de 2,3, secondes seulement :  même là, l’intervalle entre la 2eme et la 3eme est trop court pour qu’il n’y ait eu qu’un seul tireur. S’en étant rendu compte, les policiers de Dallas montreront une autre photo de fusil avec un clip protubérant visible près de la sangle de cuir… amené de l’extérieur (impossible de savoir sur le cliché s’il arrive ou si il sort du bâtiment).  Or cette photo paraît surtout… retouchée, pour montrer la présence d’un clip (sinon on le rappelle la cadence des tirs d’Oswald était impossible à faire). 


Personne ne posera non plus la question du nombre de cartouches visibles sur place :  trois, plus une restée non tirée mais introduite dans le canon.  Quatre au total donc et pas six comme le voudrait l’usage du clip :  personne ne s’est demandé si de charger ainsi l’arme avec seulement 4 cartouches sur 6 ne risquait pas de provoquer une malfonction ou non, car trois devait être dès le départ la formule magique décrite à la presse sur le nombre de cartouches tirées, alors qu’on en comptera bien plus ce jour là, tirées visiblement avec d’autres armes à feu munies de silencieux.  Oswald, ou celui tirant à sa place, héritant dans ce cas deux coups seulement de la seule arme bruyante avec un second tireur muni d’un fusil à cartouche explosive, équipé lui aussi sans silencieux pour avoir le maximum d’effet.  Trois tirs sans silencieux.  Le reste, avec.  Certains décompteront jusqu’à 8 tirs, d’autres jusque 11.  La Dealey Plaza était devenue un vrai stand de tir (*) !


Pas d’empreintes, ou plutôt une… extraordinaire


Fait saillant, ce second fusil vu et filmé par Charles Mentesana, plus personne n’en entendra jamais parler.  Deux fusils, ça voulait dire aussi deux tueurs potentiels (à moins que ce ne soit plus une Bibliothèque, mais une armurerie) !  Un autre point litigieux est la photo de catalogue du Carcano acheté par Oswald et celui montré après l’attentat ;  on y relève de singulières disparités, dont la lunette, qui ne semble pas être la même du tout, la hausse plus volumineuse, où l’attache de la sangle et la longueur du canon.  Certains se retrancheront derrière la célèbre phrase des photos non contractuelles pour affirmer que c’était bien le même que celui commandé.  Sans oublier les empreintes.  Selon la police, le fusil aurait été amené démonté caché dans un sac en papier. 




Le hic, c’est que le démonter ou le remonter est fastidieux, comme montré ci-dessus, nécessite un tournevis… et laisse obligatoirement des empreintes partout sur l’objet.  Sur le sujet des empreintes, on avait été bien peu précautionneux le jour de la découverte.  Si l’officier de police de Dallas avait songé à manipuler le fusil par la sangle, il n’avait mis aucun gant ou tissu pour le faire.  Le capitaine du bureau de Dallas qui avait « testé » l’arme pour éjecter la 4ème balle restante coincée dedans (chambrée) n’avait guère été plus prudent ( il ne parlera pas du clip à ce moment là).  Il avouera lui-même avoir laissé une empreinte sur la crosse, et dira que selon lui il n’y en avait aucune de visible sur le canon.  On affirmera que le laboratoire où avait été envoyée l’arme, après avoir été montrée à bout de bras à la presse révélait une empreinte « de paume ».  On précisait tout de suite que cette empreinte est aussi unique chez les individus que les empreintes de doigts, ce qui semble plutôt surprenant.



Une empreinte de rêve



Mais au delà de savoir si cela était plausible, un autre gros problème apparaîtra lorsque l’expert du FBI, Sebastian Latona, montrera le cliché de « l’empreinte de paume » obtenue (« preuve 631 ») : une main complète, au doigts bien ouverts : du jamais vu en affaire criminelle ! Certains moqueurs diront que l’empreinte trouvée ressemblait beaucoup aux tracts de la CIA balancés à St-Domingue avec le slogan « comunismo, no » !!!  Pire encore :  selon le même expert, l’empreinte avait été collectée sur le sac de papier dans lequel le fusil avait été emporté… démonté, selon l’accusation.  On ne sait toujours pas comment l’on peut laisser une telle empreinte en transportant un tel sachet, qui avait été enveloppé d’une couverture !  L’arme était en prime « bien huilée », mais le sac papier ne portait aucune trace d’huile ou de graisse !  En tout cas, pas d’empreintes de doigts de visibles.  Rien vraiment qui puisse affirmer qu’Oswald avait bien tiré avec le fusil.  Alors on trouvera une parade en affirmant que des fibres de la même texture et couleur que la veste légère que portait Oswald ce jour-là avaient été découvertes au microscope sur l’arme.


Pourquoi pas :  le hic, c’est quand des années après au Newsmuseum de Washington on présentera la veste au public:  si le tissu dont elle était faite était bien le même que celle portée devant les caméras par Oswald, sa coupe et la disposition de ses boutons laisseront un doute.  Bien plus prosaïque :  si les empreintes digitales d’Oswald sur le Carcano n’étaient pas visibles lors d’une première observation faite à Dallas même, elles l’étaient devenues deux jours plus tard, comme par magie, alors qu’Oswald était déjà mort.  L’arme avait été envoyée au siège du FBI.  Elle n’a pas fait que cet endroit comme visite :  le préparateur funéraire d’Oswald (qui comme celui de Kennedy avait rendu méconnaissable l’assassin présumé) avait été interrompu par des agents fédéraux venus parait-il relever les empreintes du cadavre. Personne a Dallas, dans la police, ne l’ayant fait auparavant, bien entendu !


A la commission Warren, le valeureux Craig (ici à droite) était venu déposer en répétant la même chose…  notamment d’avoir entendu les 2eme et 3eme tir à moins de 2 secondes d’intervalle.  Ce qui fichait en l’air à la fois la théorie d’un Oswald tirant trois fois et à la fois la thèse officielle d’un tireur déjà parti du dépôt pour aller soi-séduisant tuer le policier Tippit.  Ce qui faisait que deux personnes au moins étaient impliquées dans l’attentat, et qu’Oswald avait (au moins) un complice !  Son collègue Weitzman, qui s’y connaissait en armes (il était inscrit dans un club de tir qu’il fréquentait assidûment) ajoutera dans sa déposition que selon lui le Mauser portait une lunette de marque Weather, fabriquée au Japon.  Les enquêteurs affirmeront que le Carcano d’Oswald était équipé d’une « Ordinance Optics, Inc. 4X telescopic sight »… c’est cet ensemble que les policiers brandiront fièrement devant les journalistes (en oubliant de montrer un détail saisissant : celui du clip !).  Et sans trop faire attention aux empreintes laissées:  le soir même du crime, un des preuves principales du crime est quasi-détruite, comme élément d’enquête.  Des policiers qui oublieront de signaler plus tard que le test de paraffine de détection de nitrates provenant de la poudre noire sur le visage et les mains d’Oswald se révélera…. négatif.  Ce jour-là, c’est simple :Oswald  n’avait tiré avec aucun fusil (ni pistolet) !!!




(1) ce qui ne manque pas de sel quand on lit l’article « intégrité » les concernant dans Wikipédia :  « Les premiers quakers pensaient qu’un point important de l’enseignement de Jésus concernait le traitement que nous réservons aux autres.  Il ne suffit pas d’éviter de mentir pour avoir des relations justes.  Les quakers sont aujourd’hui encore convaincus qu’il est important d’éviter toute tromperie.  Au début, les quakers refusaient de prêter serment, même devant les tribunaux, car la vérité doit être dite en tous temps et le fait de prêter serment introduit différents niveaux de vérité.  Ce principe est attribué à Jésus dans le Sermon sur la montagne (Matthieu 5:34-37).  Certains quakers ont accepté de « promettre » ou « affirmer » plutôt que de « prêter serment » ou « jurer ».  C’est le cas du président américain Herbert Hoover qui, lorsqu’il prend ses fonctions en 1929, choisit d’affirmer plutôt que jurer. »


(2) pour ajouter à sa bêtise, elle cite aussi ce jour-là (en 2013) le livre de Vincent Bugliosi comme « référence ».  1600 pages, un pavé, pour en arriver à une théorie particulièrement ridicule :  Oswald en macho invétéré aurait abattu Kennedy dans l’espoir de reconquérir le cœur de Marina !  Ne rigolez pas, c’est bien la conclusion du pavé !!!  En tout cas, des années après, Ruth Paine n’en démord pas d’un Oswald comme seul assassin. Remarquez, avec tout ce qu’elle a fait, elle et son mari, pour arriver à cette conclusion… ça me semblerait bête de dire le contraire aujourd’hui.  Ce serait renier son passé d’espionne au service des assassins de JFK ! Signalons aussi que la CIA avait une propension certaine à viser des membres de sectes religieuses pour ses expériences les plus douteuses, en raison de leur obéissance caractéristique.  Lire ici le détail.


(3) on notera le savoureux extrait de journal « Two Rifles found at Depositery », dont le texte parle d’un… Mauser, selon l’homme interviewé par le journal.  Le capitaine Glen King, de la Police de Dallas, qui s’empresse d’ajouter que cette découverte « a pu créer une certaine confusion » alors qu’il appartenait à un « officier de sécurité » qui l’aurait « oubliée là ».  Avouez que ce pourrait être risible, si les événements n’avaient pas été aussi tragiques !  En premier car ça signifie qu’il y avait des hommes de sécurité que l’on peut penser fédéraux, placés au dessus du toit de la Bibliothèque, et qu’ils n’auraient donc pas vu aux étages du dessous Oswald tirer (il n’y pas un seul texte officiel sur une telle présence ou un tel déploiement à cet endroit) ou que ce même officier aurait laissé sur place une arme de ce type alors que l’on venait de tuer un président quelques étages plus bas ?  Or Glen King, le voici justement en train d’expliquer comment les relations d’Oswald ont été si vite contactées par ses services.  Oswald n’était encore qu’un « suspect » pourtant, affirme-t-il.  Il effectue aussi un appel appuyé pour qu’on vienne lui donner les photos ou les films réalisés ce jour-là sur Dealer Plaza (le meilleur moyen de tout contrôler ou celui véritablement d’obtenir des preuves supplémentaires, car tout le monde a vu Zapruder en train de filmer sur son muret, mais la police ne lui demandera pas son film, c’est lui qui ira le présenter à Dick Stolley, l’éciteur de LIFE !).  On peut aussi le voir rejeter très vite la question d’un journaliste qui demandait s’il avait des infos sur quoi « le FBI suivait déjà Oswald »…  ou selon lesquelles « le FBI savait déjà qu’il était sur place »... à le réentendre, le mot « conspiration » vient assez vite aux lèvres:  au lendemain de l’assassinat, les journalistes savent déjà qu’Oswald était suivi par le FBI… mais lui-même refusait déjà d’y répondre !!!

Partie 15

Nous avons vu que la Commission Warren était largement passée à côté des témoignages les plus intéressants.  Parmi ceux-ci celui du policier Craig, cette belle figure honnête de l’enquête, sacrifiée, dont la déposition tournera à la farce à cette même commission, tant les questions posées seront ridicules au regard de ce qu’il affirmait, à savoir la présence d’un tireur de plus -au moins- en haut de l’immeuble de la Bibliothèque mais qui n’était pas Oswald et qui était surtout habillé… en policier.  Cela, plus une voiture bien reconnaissable, ou bien les balles escamotées sur Dealey Plaza par les policiers de la ville venus nettoyer la scène du crime, rendue très vite à la circulation automobile locale :  le meilleur moyen d’effacer toute trace compromettante !

Des témoignages ahurissants

L’interrogatoire de Craig par la commission Warren laisse en effet sans voix :  il affirme avoir rencontré un couple qui dit avoir vu deux hommes en haut de l’immeuble, que les deux personnes ont été prises pour des membres des services secrets chargés de la protection de Kennedy, deux hommes.. dont un était visiblement armé !  Son interrogatoire, effectué par le jeune conseiller de la « junior counsel for the Warren Commission », Dave Belin, est en effet édifiant :


« M. BELIN : Selon ce que les gens vous disent , ce que vous avez fait là-bas ils pensaient que les tirs provenaient de où ?

M. CRAIG – Non, comme je suis arrivé à la gare de triage, j’ai parlé à une fille reprenant sa voiture – euh – pensait qu’ils provenaient de la région du parc sur le côté nord de la rue Elm.

M. BELIN – a-t- elle dit pourquoi elle pensait qu’ils venaient de là-bas ?

M. CRAIG – Non, elle était là parce que ça avait sonné vraiment fort, à cet endroit particulier 

M. BELIN – Uh-huh .

M. CRAIG – Et elle pense que c’est de là d’où c’était venu.

M. BELIN – Quelqu’un a-t-il dit qu’ils avaient vu quelque chose – comme un fusil ?

M. CRAIG – Oui , plus tard.  Quelques minutes après que – j’ai remis cette fille à l’un de nos enquêteurs – et j’ai parlé à d’autres personnes.  J’ai parlé à un jeune couple et le garçon a dit qu’il a vu deux hommes sur le euh – sixième étage du dépôt de de livres là,  L’un d’eux avait un fusil avec une lunette de visée sur lui – mais il pensé qu’ils étaient des agents des Services Secrets de garde et que ça n’avait pas de rapport.  Il était là environ – euh – oh , a-t-il dit , environ 15 minutes avant que le cortège n’arrive »« .  Bref, des hommes munis de fusil avaient été vus avant l’arrivée du cortège à l’endroit d’où on dira avoir tiré, mais on les avait confondus avec des policiers :  fallait-il qu’ils se sentent confiants pour se montrer ainsi, sans se dissimuler…  Mais la déposition de Craig avait réservé d’autres surprises avec le mari de la personne qu’il avait interrogée, qui avait affirmé avoir vu un bien étrange manège au 6eme étage :

M. CRAIG – C’était le – euh – la deuxième fenêtre du coin (ce n’était pas celle donc, d’où aurait tiré Oswald !)..

Ils marchaient, vous le savez, d’avant en arrière.

M. BELIN – Il a dit que les deux hommes marchaient en arrière ?

M. CRAIG – Oui.

Des hommes « marchant à l’envers » derrière une fenêtre d’où seraient partis les tirs, et cela n’interpelle pas le juge ?  Visiblement, ils étaient là pour laisser ou cacher des traces !!

(…) M. BELIN – A-t-il dit combien de temps ou quand était la dernière fois qu’il a vu l’homme avec le fusil ?

M. CRAIG – je crois que c’est la deuxième fois qu’il regardait était euh – la dernière fois qu’ils avaient l’air là-haut.

M. BELIN – Et combien de temps , c’est avant que les coups de feu ont été tirés ?

M. CRAIG – Eh bien, il a dit qu’il avait vu la première fois-il a vu les deux hommes environ 15 minutes avant que le cortège n’arrive .

M. BELIN – Uh-huh .

M. CRAIG – Et il n’a pas dit combien de temps après qu’il a regardé en arrière là-haut pour voir juste un seul homme . Il a juste dit – euh – quelques minutes plus tard, il s’est retourné vers….

M. BELIN – Quelques minutes plus tard , il s’est retourné et a vu un homme avec le fusil ?

M. CRAIG – Juste un seul homme .

M. BELIN – A-t-il dit ce que le seul homme avait fait avec le fusil ?

M. CRAIG – Il a dit qu’il tenait l’arme de son côté en regardant juste par la fenêtre.

M. BELIN – a-t-il dit à quel endroit l’homme était-il de la fenêtre ?

M. CRAIG – Non, hein -uh .

M. BELIN – a-t-il dit dans quelle direction l’homme regardait par la fenêtre ?

M. CRAIG – Il regardait dans une direction sud.  Droit devant.  Vous savez, tout droit.

M. BELIN – Quand il a dit l’homme qui se tenait à ses côtés ne serait-ce – a-t-il dit qu’il était , dans la terminologie militaire, dans une position pour tenir une arme ?

M. CRAIG – Non, ce que je n’en ai pas parlé avec lui.  Je l’ai retourné à l’agent Lewis pour interrogatoire « (c’est un des interrogateurs du shérif de Dallas).  Lorsqu’il découvrira en 1968 son propre témoignage à la commission, Craig constatera qu’on l’avait modifié à 14 endroits différents….

Un tireur… chauve et un « long fusil » ?


Ce témoignage recoupe celui du jeune noir de 15 ans, Amos Euins, qui effectuera la déposition précise de sa vision du tireur à la même fenêtre que celle où l’on « placera » Oswald durant l’enquête, à la Commission Warren, décrivant un autre tireur qu’Oswald et un drôle de fusil surtout … « Et puis le président arrive au coin ici même. … Et puis j’avais vu un tube, vous savez, là-haut dans la fenêtre, je pensais que c’était un tube, une sorte de tube (nota : il dit « a pipe ») …  Alors j’étais debout ici, et comme la caravane tournait le coin, j’étais face, regardant vaguement le bâtiment.  Et alors j’ai vu ce tube sortant par la fenêtre.  Puis, quand le premier coup a été tiré, j’ai commencé à regarder autour, pensant que c’était un écho.  Tout le monde a commencé à regarder autour.  Puis j’ai levé les yeux vers la fenêtre, et il a tiré de nouveau. … Alors, après qu’il a tiré de nouveau, il a commencé à regarder vers le bas, vous savez.  Mr Specter (l’interrogateur de la Commission) :  Qui a commencé à regarder de cette façon?  M. Euins: L’homme à la fenêtre.  Je pouvais voir sa main, et je pouvais voir son autre main sur la gâchette, et une main était sur le canon. …  Et puis après avoir tiré de nouveau, il a retiré le fusil de la fenêtre … Mr Specter:  Maintenant, quand le troisième coup est arrivé, Amos, permettez-moi de vous demander à nouveau, où regardiez-vous alors ?  M. Specter:  Qu’est-ce que vous avez vu dans le bâtiment?  M. Euins: j’ai vu une portion de tête chauve de cet homme, en essayant de regarder par la fenêtre.  Il présentait une portion chauve sur la tête.  Je regardais cette tache chauve.  


Je pouvais voir sa main, vous savez le fusil de face, dans sa main.  Et je pouvais voir sa main coller sur la partie de la gâchette.  Et après qu’il eut fini, il l’a enlevé de la fenêtre … Mr Specter:  Maintenant, quel genre de regard, si vous aviez, avez-vous à l’homme qui était là?  M. Euins:  tout ce que j’ai eu à voir était le Homme avec une tâche sur sa tête, parce qu’il avait sur sa tête quelque chose comme ça ».  Il refait ici en 2013 le parcours qu’il a fait et redit clairement ce qu’il avait vu.  Un chauve; il avait vu un chauve tirer, alors qu’Oswald ne l’était pas;  même s’il commençait déjà à se dégarnir !  Il avait décrit un « long tube » (« a pipe ») et non le canon court d »un Carcano ?  Le jeune Euins, avait également été filmé en train d’apprendre sur place à un policier ce qu’il venait juste de voir (image ci-dessus).  Le voici partant faire sa déposition au commissariat (on aura noté, fait étonnant que Euins n’avait pas évoqué de lunette, alors qu’il avait vu le fusil jusqu’à la gâchette).



Un autre, à une autre fenêtre ?


L’une des dépositions des témoins déclarant avoir vu un tireur ce jour-là est tout aussi troublante :  c’est celle d’Arnold Rowland, travaillant au Pizza Inn de Dallas, inscrit en même temps à la W. H. Adamson High School, et de sa femme, qui expliquent ici ce qu’ils ont vu exactement ce jour-là.


Un homme avec un fusil à lunette cette fois (« a scope« ) situé au 6 étage du School Book Depository lui aussi, mais à l’opposé de la fenêtre où l’on a déclaré qu’Oswald avait tiré ;  à l’extrême gauche du bâtiment. « J’ai remarqué au 6e étage du bâtiment qu’il y avait un homme qui se tenait derrière la fenêtre et qui ne penchait pas à la fenêtre.  Il était debout, et tenait un fusil


Cela me semblait un fusil assez puissant en raison de la présence d’une lunette de visée et de la proportion relative de celle-ci par rapport au fusil … «   précision qui laisse augurer de quelques possibilités seulement, et qui est donc intéressante.  Si Rowland avait évoqué non pas la grosseur de la lunette mais sa longueur, cela aurait fait immédiatement penser à un seul fusil :  le Sniper Winchester modèle 70 de calibre 7,62 mm (.30-06), ce qui tombe bien.  « Le modèle Pre-64, équipé d’une lunette Unertl au grossissement x8 fut utilisée par les snipers de l’USMC au Vietnam et notamment par le légendaire Carlos Hathcock durant les premières années de la guerre jusqu’à son remplacement progressif par le Remington modèle 700″ (on y revient) peut-on lire ici.  Et c’est vrai que la lunette citée est très impressionnante (voit ici à gauche et ci-dessous) :


« Plus tard, Rowland affirmera qu’il a vu un autre homme avec un fusil à « l’extrémité est de l’immeuble, celle dont ils ont dit que les coups de feu avaient été tirés ».  Il a ajouté que l’homme était noir, d’environ 55 ans, pratiquement chauve et très mince ».  Voici son témoignage intégral ici.  Lors de son audition à la commission Warren, on lui fera dire qu’il s’agissait très certainement d’un agent de sécurité sur place… une manipulation de plus de la part de la commission, qui tenait là un témoignage fondamental sur la présence au même endroit qu’Oswald d’un deuxième tireur embusqué !!!  Selon l’analyse de le positon du tireur vue par Rowland, ce dernier devait être en prime… gaucher.  Pour ce qui est de l’arme proprement dit, voici ce qu’il en a dit :


M. SPECTER (c’est Arlen Specter  dont il s’agît (1)) – Pouvez-vous décrire le fusil avec plus de précisions que ce que vous en avez déjà dit ?
M. ROWLAND – Non. À mon avis, il s’agissait d’un fusil de chasse au cerf avec une portée assez grande ou puissant.
M. SPECTER – Quand vous dites .30-06  qu’est-ce que vous vouliez dire exactement?
M. ROWLAND – C’est un fusil qui est utilisé assez fréquemment pour la chasse au cerf.  C’est une importation.
M. SPECTER – Possédez-vous des fusils?
M. ROWLAND – Non; mon beau-père en a.
M. SPECTRE – Avez-vous déjà été chassé des cerfs avec un tel fusil?
M. ROWLAND – Oui;  je l’ai fait.
M. SPECTER – Est-ce un fusil de .30- ou 6 avec lequel vous avez chassé des chevreuils?
M. ROWLAND – Oui.


La .30-06 à laquelle fait référence à la cartouche Springfield de 7.62×63mm appelée « .30 Gov’t ’06 » by Winchester.  La disproportion perçue entre la taille du fusil et la lunette de visée énorme selon son témoignage fait immédiatement penser au Remington 742 « Woodmaster »… apparu en janvier 1962 seulement, en calibre 0.30 :  un modèle de professionnel en ce cas, très à même des nouveautés, donc.  L’engin présente un autre avantage ; il est… démontable.  « Une capacité de cinq (5) balles était disponible dans les deux modèles, en comptant quatre (4) cartouches dans le chargeur détachable et une (1) dans la chambre du canon… » Son long canon est « compatible » avec la vision du jeune Euins, les deux tireurs étant alors équipés du même modèle…  avec ce témoignage, nous revoici avec un Kennedy abattu comme lors d’une chasse de safari…

Quatre balles en trop ?

Ce n’est pas tout d’avoir des tireurs en trop, il y a aussi les balles perdues ou oubliées plutôt allègrement par les deux commissions…  La première citée ici est « le spécimen de Barbee » :  cette balle intacte est trouvée encastrée dans le toit d’un bâtiment situé à 1615 Stemmons Freeway par William Barbee lors de l’été 1966.  Le bâtiment, qui était situé à environ 1/4 mile du TSBD, se trouvait dans la ligne de mire d’où Oswald aurait tiré.  M. Barbee a renvoyé la balle au FBI pour analyse en décembre 1967, lorsque la publicité actuelle au sujet de l’assassinat l’a amené à se demander si cette balle pourrait être une preuve pertinente.  Le laboratoire du FBI a déterminé que la balle était une balle militaire pleine chape de calibre .30 calibre.  Son profil à 4 rainures, avec torsion à droite, était identique à celle produite par la carabine .30 du gouvernement américain.  Le FBI s’intéressa peu à cette balle après avoir déterminé qu’il venait d’une arme autre que celle d’Oswald.  Apparemment, la pensée d’un second tireur n’a jamais amusé. 


Pourtant, cette balle est compatible avec ce qui pourrait être tiré de la carabine calibrée M-1 .30 de la CIA (nota : celle des snipers de la CIA).  On peut spéculer que cette balle a été tirée dans les banlieues par un chasseur engagé dans la pratique cible.  Considérez cependant que les carabines de calibre M-1 .30 n’étaient pas répandues parmi la population civile, puisqu’elles n’avaient été libérées par le gouvernement qu’à des fins civiles à la mi-1963.  De plus, il était et demeure illégal d’utiliser des munitions militaires entièrement blindées en métal à des fins de chasse.


Autre incongruité encore : quatre ans après le faits, on trouvera une autre balle à un endroit étonnant :  le spécimen dit de Haythorne:  « Une balle trouvée en 1967 au sommet du bâtiment Massey par Rich Haythorne, un couvreur travaillant sur le bâtiment.  Le bâtiment Massey était situé à environ 8 pâtés de maisons du TSBD dans le bloc 1200 de Elm Street.  Il a depuis été démoli.  La balle est restée en la possession de l’avocat de Haythorne, jusqu’à ce qu’elle a été remise à l’ACSS pour examen.  La HSCA a utilisé les services du service de police de Washington, DC, où il a été déterminé que la balle était une balle de calibre 30,  » jacketed, soft-point » pesant 149 grains, ce qui correspondait aux munitions de calibre .30 produites par Remington-Peters.  Ces munitions étaient une charge de chasse populaire et de nombreux fabricants de fusils ont chambré leurs canons pour accueillir ces munitions.  Le sillon n°6, une marque de torsion à droite sur la balle a indiqué que la balle n’avait pas été tiré par le Mannlicher-Carcano d’Oswald. »


Et ce n’est pas fini puisque onze ans après on tombe sur une autre encore : « le « spécimen de Lester »: un fragment de balle trouvé à Dealey Plaza par Richard Lester en 1974.  Son emplacement précis a été signalé à 500 mètres de la TSBD et à 61 pas à l’est de la triple butée de passage super chasse au gros gibier, pose un autre problème, quand on découvrira plus tard celle dont se serait servi James Earl Ray, qui, étrange coïncidence avait lui aussi fait un séjour à… Mexico.  M. Lester a renvoyé le fragment au FBI pour analyse en décembre 1976.  Le FBI a rapporté ses observations en juillet 1977 et a conclu que le fragment, qui consistait en la partie de la base d’une balle pesant 52,7 grains, consistant avec le diamètre d’une balle de 6,5 mm. 


Il a également été déterminé que le fragment venait d’une balle « metal jacketed soft point » ou dite également « hollow point sporting bullet » (balle à bout plat et creux faisant des ravages dans les tissus humains, car son extrémité, à l’impact, s’ouvre et se replie en « champignon » – 



le « mushrooming« , visible ici - , arrachant tout sur son passage :  les chasseurs les utilisent parfois pour abattre des élans qui peuvent faire jusqu’à 800 kilos !). « Les caractéristiques de rigueur ne correspondent pas à celles d’un Mannlicher-Carcano. Même si la balle présentait les mêmes 4 rainures, la torsion à droite comme celle du  Mannlicher-Carcano d’Oswald, les traits entre les rainures étaient espacés plus loin que celles du Carcano.  Encore une fois, personne n’osait suggérer que le fragment pourrait représenter le travail d’un second tireur« .  Si l’on cherche l’origine des dégâts occasionnés à la boite crânienne de JFK, à qui il manque toute la partie arrière, une balle en « mushroom » est la mieux placée, à l’évidence.


Sans oublier la dernière et l’une des plus intéressante : « la douille du Dal-Tex: Une douille rouillée trouvée sur le toit de l’immeuble Dal-Tex en 1977 par un réparateur de climatisation.  Le bâtiment Dal-Tex se trouve juste à l’est du TSBD, à travers Houston Street.  Les chercheurs d’assassinats ont longtemps spéculé qu’un deuxième tireur était positionné à ce bâtiment.  A en juger par l’état rouillé de l’étui, il était là depuis un certain temps.  Ce qui était unique au sujet de cette exemplaire était que les bords sertis le long de la douille suggéraient que soit la coquille avait été chargée à la main, ou qu’elle avait été utilisée en conjonction avec un sabot (cf pour maintenir et tirer un projectile sous-calibré, à savoir pour tirer une balle à fort coefficient de pénétration; utilisée par les militaires surtout !).  Les spécimens 1), 2) et 3) auraient pu être tirés d’autres lieux que Dealey Plaza par des chasseurs insouciants. 


Cependant, cette douille signifiait que le tir avait eu lieu là où la douille avait été éjectée et il est peu probable que les chasseurs de cerfs aient jamais eu l’occasion de se positionner sur un toit au centre-ville de Dallas » note avec humour le commentateur de la description.  Pour le trajectoires des divers tirs, on peut s’en remettre à cette analyse précise. Le tir tuant ou achevant Kennedy étant le … septième, sur les 8 recensés ce jour-là, selon cette même analyse !!!  Selon l’auteur, la balle mortelle aurait été une balle de type « fragmenting hunting round« .  Un balle creuse à fragmentation... celle de la chasse au buffle ou à l’élan… (2).

Avant la bibliothèque, il y avait eu le tertre herbeux


Mais le témoignage de l’officier de police Craig ne s’arrêtait pas là, à répéter ce que des témoins lui avaient dit.  Lui-même avait assisté à une scène, qui sera corroborée par deux autres témoins.  Craig avait aussi consigné avoir vu une voiture Nash Rambler de couleur claire (reconnaissable à son porte bagage chromé au dessus, voir photo ci-contre à droite) avec deux hommes à bord, dont un au « teint foncé » sortir du parking derrière le Grassy Knoll, sans avoir pu l’intercepter.  L’autre étant donc Oswald, d’après le témoignage du commissariat.  La voiture avait aussi été observée par Richard Randolph Carr, un ouvrier couvreur qui était alors au sommet d’un immeuble en construction sur Dealey Plaza.  Mieux encore, car à regarder attentivement tous les petits films d’amateur faits ce jour-là, on distingue le break de couleur fort claire (il parait blanc plutôt !) au coin d’une vue enregistrée en super 8mm par Patsy Pascall, alors employée au Old Red Courtoise.


On découvrira lors du procès Garrison que Clay Shaw possédait une Nash Ambassador blanche, équipée elle aussi d’une galerie chromée.  


L’engin est en effet reconnaissable de loin avec cet arrière typique.  D’autres témoins croiseront le véhicule, qui selon eux avait embarqué au passage et à la volée quelqu’un venant du fameux « grassy knoll« , tel le dénommé Robinson, autre témoin des circonstances.  Le particularisme des Nash c’est cette galerie intégrée, même sur les modèles les plus récents de l’époque, comme celle-ci à gauche qui date de 1963 et qui est déjà plus anguleuse.  « Marvin Robinson conduisait à l’ouest sur la rue Elm, directement derrière le Nash Rambler, quand celui-ci s’est soudainement arrêté, faisant claquer presque l’arrière de la voiture familiale avec sa Cadillac.


Robinson a remarqué un homme blanc pressé, en bas de la pente herbeuse, et qui est entré dans la Rambler.  Il était ensuite à suivre la voiture qui a continué à travers le triple passage souterrain.  L’employé de Marvin Robinson, Roy Cooper, suivait Robinson dans un autre véhicule.  Cooper se souvint que la Nash Rambler a arrêté si brusquement que son patron a presque embouti la station-wagon (un break, donc). Cooper a vu un homme blanc entre 20 et 30 ans d’âge arriver en se dépêchant vers la voiture et entrer dans le véhicule, côté pilote.  Le FBI a interviewé Robinson et Cooper, mais ils n’ont jamais été appelés à témoigner devant la commission, et leurs déclarations n’ont été publiées nulle part dans les volumes Warren. »

La balle escamotée et la fiabilité des enquêteurs


Nulle part dans le rapport ?  Pas plus que l’autre découverte de Craig, sur la pelouse centrale de Dealey Plaza, fait confirmé par d’autres témoins :  il avait vu ramasser une balle, selon lui décrite comme « couverte de sang, de cheveux et de fragments d’os« … (lire l’épisode 2 de l’enquête de Lane) par un officier du FBI présent (cf Robert Barrett), aperçu en ramasser d’autres ce jour là semble-t-il.  Deux photographes, Jim Murray du Blackstar Photo Service et William Allen du Dallas Times-Herald avaient vu eux aussi le shérif de Dallas Buddy Walthers regarder un homme blond, en costume, se baisser et ramasser l’objet.. et le laisser repartir avec :  visiblement ces deux-là se connaissaient.  


Plus tard, ils viendront témoigner que ça n’était pas une balle (bien entendu).  Craig en se rendant vers le tertre était-il tombé sur la balle qui avait traversé le sommet de la tête de Kennedy ?  Son emplacement, du côté gauche d’où circulait la limousine, ne laissait pas de doute sur sa provenance en tout cas :  le « grassy knoll ».  La balle retrouvée, de calibre .45 selon Craig (du 11,43 ?), qui semblait pourtant si primordiale, ne sera même jamais citée dans le rapport Warren !  Sur les deux photos existantes de la dissimulation vite fait de la balle, l’horloge de la bibliothèque indique clairement 12H40.


Soit dix minutes à peine après les premiers tirs, et alors que le trafic routier a largement déjà repris derrière la scène.  « Dealey Plaza même ne fut pas fermé afin de permettre à l’enquête de se faire », note Wikipédia. Or, fait troublant, le docteur Robert Mc Clelland ayant réceptionné le corps de Kennedy parlera de « large plaie« , provenant d’un calibre 0.45 ou d’un fusil pour chasse au cerf »… les yeux de Kennedy étaient selon  lui « protubérants » et la plaie supérieure « au dessus de la tempe droite ».  La plaie à l’arrière du crâne « avait la taille d’une balle de golf » ! Mc Clelland avait été le seul à mentionner la plaie à la tempe droite lors du briefing annonçant la mort de Kennedy… 


Walthers, très lié au shérif Bill Decker, sera celui qui prendra la déposition de James Tague.  Comme par hasard, c’est lui aussi qu’on retrouvera à fouiller le garage des époux Paine ! Cinq ans après, il se plaindra d »une bombe découverte près de chez lui :  c’est l’excuse qu’il avait trouvée pour ne pas venir témoigner au procès Garrison !  Il est mort lors de l’interpellation d’un dealer évadé de prison (James Walter Cherry) et sa jeune compagne.  Il avait au départ avoué que c’était bien une balle qui avait été ramassée par un agent du FBI… pour se rétracter après.  Selon des auteurs, Walthers comme beaucoup de policiers de Dallas, avait son ticket permanent d’entrée au Carousel Club, le bar à prostituées de Jack Ruby !



Walthers, un policier-type de Dallas


La police de Dallas était-elle « clean » ou corrompue, sous les ordres de Decker ?  Walthers est le bon exemple pour se faire un avis sur le sujet, et il en avait lui aussi à raconter :  « Le shérif Decker (…) l’a promu détective, et il est devenu intime avec des gens tels que W.O. Bankston , le concessionnaire Oldsmobile flamboyant à Dallas qui fournissait à Decker un nouveau camion-pompe à incendie rouge Olds chaque année, qui a été arrêté à plusieurs reprises pour conduite en état d’ébriété, et qui n’a jamais fait pourtant de temps de prison.  Les connaissances Buddy incluaient également plusieurs industriels indépendants du pétrole à travers le Texas, plusieurs Cubains anticastristes et de nombreux personnages de la pègre – en particulier des femmes- !  Il amenait souvent la pagaille dans les soirées données par des amis riches de Decker – , alors qu’il était en service, bien sûr.  



Il devenait souvent ivre et belliqueux à ces réunions et un jour, lorsqu’on lui a demandé de partir, il a menacé de vider son arme sur l’hôte. Cette information a pu être vérifiée par Billy Courson, qui était le partenaire de Buddy à ce moment-là.  Walthers a frappé un grand coup quand, en 1961, deux agents fédéraux des stupéfiants sont venus au bureau de Decker avec les preuves que Buddy cultivait de la marijuana dans la cour arrière de sa maison à 2527, rue Boyd, dans le quartier d’Oak Cliff de Dallas.  Cela pouvait être considéré comme une conduite indigne d’un officier de police – mais pas pour Buddy !  Après une réunion secrète entre les agents fédéraux, Decker et des « amis », l’affaire a été abandonnée et – cela va sans dire – couverte, lui permettant ainsi de continuer sa carrière en tant que représentant de Decker, de la loi et de l’ordre dans le comté de Dallas.  Cependant , la police de Dallas a commencé à recevoir des plaintes comme quoi Buddy se servait dans le butin des prises de la pègre de plusieurs cambriolages et revendait  lui-même de la drogue.  Après plusieurs rapports de la Police de Dallas, on a commencé à enquêter et enfin, on a obtenu un mandat de perquisition pour sa résidence.  Leur plus grande erreur avait été de demander le mandat de perquisition au juge Richburg – qui était assez mauvais – mais la femme de Buddy travaillait pour lui, ce qui a donc conduit à un fiasco. Revenus plus tard, ils découvriront quand même chez lui des toasters ou des vêtements volés, comme leur avait indiqué leur informateur ».  Il avait alors expliqué qu’il les stockait ainsi car il n’avait pas eu le temps de rédiger le rapport sur les vols !  (Roger Craig, When They Kill A President –1971)).  Mais le plus étonnant, était ceci : lors de la visite de la maison des Paine, (Walthers en avait fait un aveu plus tard à Tagg) il avait indiqué que lui et ses collègues « avaient trouvé six ou sept armoires en métal pleines de lettres, cartes, documents et fiches avec des noms de sympathisants pro-Castro » (Hancock, 552).  Ces chers époux Paine… jamais inquiétés dans l’affaire Oswald… loin s’en faut !!!  On n’entendra jamais plus parler de ces documents.  Ils montraient trop les activités réelles des époux Paine, sans aucun doute.

Une autre Nash

Le véhicule, pas très commun, n’avait comme autre propriétaire que Clay Shaw à Dallas. Lawrence Howard, et il était « bleu clair ou vert » et datait de 1959 ou 1960.  Howard étant, autre hasard, un des membres du groupe anticastriste de la Junta Revolucionaria, responsable d’un camp d’entraînement à la Nouvelle Orleans.  Ce serait l’un des deux visiteurs des sœurs Odio (en compagnie d’Oswald !).  Alors qu’il se dirigeait vers le trafic, pour observer le manège de la voiture, Craig avait été abordé par un homme qui l’avait bloqué, annonçant « Je suis avec les services secrets » :  le policier lui avait aussitôt parlé de la voiture.


Cet homme des « Services Secrets » ne semblait intéressé que par la description de la Rambler.  Craig apprendra plus tard, au procès de Garrison qu’il s’appelait Edgar Eugene Bradley, que c’était en fait un prédicateur d’extrême droite habitant North Hollywood, en Californie et qu’il travaillait pour Carl McIntire, le fondamentaliste religieux qui avait fondé l’American Counsel of Christian Churches.  Un anticommuniste de première bourre.  Fait notable, le gouverneur Reagan refusera à Garrison le droit d’interroger Bradley.  Conclusion du volet « Rambler » de l’affaire :  on avait eu la description précise de la fuite de deux tireurs supposés, la récupération à la volée du tireur descendu du tertre, où tout le monde s’était précipité après les tirs et le départ en rush de la limousine vers l’hôpital, et personne n’avait songé à venir faire déposer ces témoins cruciaux alors qu’il avaient vu un véhicule aussi peu répandu ?  Mais que ne cherchait pas la commission Warren, serait-on tenté de dire, à la voir éviter autant toute autre information que celle concernant la seule bibliothèque et son seul occupant Oswald, selon elle ?  Quant à l’homme au parapluie, visiblement là pour indiquer au tireur que tout était OK, on ira bien l’interroger, il s’en sortira avec une pirouette lamentable, et la commission trouvera qu’être le seul à ouvrir puis refermer un parapluie dans un laps de temps court pour « se protéger du soleil » et « venir protester contre le père de John Kennedy » étaient des réponses satisfaisantes… (l’homme levant haut le bras droit à ses côtés étant tout aussi susceptible d’éclairer l’ordre de tir, j’y reviendrai plus loin !).




Craig, policier rejeté… et assassiné

Quatre ans plus tard, Craig était exclu dejà police de Dallas pour avoir donné une interview sur l’attentat à un magazine, dans laquelle il avait répété la même chose sur le Mauser et sur le break qu’il avait clairement vu.  On ne lui pardonnait pas de ne pas suivre la thèse officielle, celle de la police de Dallas, si fière d’avoir arrêté l’assassin du président (en si peu de temps ; à peine le temps de mourir !).  On le retrouve logiquement la même année à la Nouvelle-Orléans, appelé par le juge Garrison à témoigner au procès de Clay Shaw.  Pour encore y répéter la même chose : il ne variera jamais d’opinion sur le sujet, c’est une constante chez lui.  En fin d’année, après avoir déposé, il essuie de justesse un coup de feu alors qu’il se rendait sur un parking.  La balle lui effleure alors la tête.  On l’a raté de peu.  Sa déposition a indisposé certains à l’évidence.  Six ans plus tard, alors qu’il se promène en montagne, une voiture fonce sur lui et le percute.  Il s’en sort grièvement blessé, mais il survit à l’accident.  En 1974, il survit encore une autre fusillade à Waxahachie, au Texas.  L’année suivante, il est à nouveau grièvement blessé dans un attentat, le moteur de sa voiture ayant été piégé et il a explosé. On lui en veut, à l’évidence.  Craig a alors dit à ses proches que « la mafia » avait décidé de le tuer.  Ils finiront en effet par l’avoir, (ou certainement le forcer au suicide cette fois) :  on le retrouve raide mort le 15 mai 1975, « à la suite de blessures par balles auto-infligées » dira le surprenant compte-rendu de la police du Texas.  Qui semblait avoir l’habitude de conclure ainsi.  L’autopsie conclura à un seul tir donné au niveau du haut du sternum (« fourchette sternale »), infligé alors que son propre père passait la tondeuse à moteur sur sa pelouse, « ce qui avait étouffé le bruit du tir ».  Etrange « suicide », pour le moins.

Une tradition texane ?


Et ce ne fut pas le seul du genre, au Texas.  Le plus surprenant nous ramenant à un des tireurs présumés de Dealey Plaza… « Le 3 juin 1961, Henry Marshall fut découvert mort dans son ranch de Franklin.  Malgré de multiples blessures par balles, le shérif Howard Stegall classa l’affaire en concluant qu’il s’agissait d’un suicide.  Manley Jones, thanatopracteur, après avoir examiné le cadavre, ne pouvait croire à un suicide.  Mais le magistrat valida la décision de Stegall, “mort suite à des blessures auto-infligées par armes à feu”.  Stegall était une relation de Cliff Carter ».  Marshall était un fermier devenu inspecteur du ministère de l’agriculture, qui venait de mettre les pieds dans les affaires du milliardaire texan Billie Sol Estes.  Retrouvé raide mort près de son Chevy Fleetside pickup. 

ici un modèle de 1959  

Touché de cinq coups de son fusil, laissé à côté de lui.  Et pas d’autopsie, pas de prise d’empreintes, le pick-up couvert de sang étant aussitôt lavé.  Or Carter étant une connaissance de Lyndon B. Johnson, grand ami d’Estes (3). Drôle de pays et drôles d’enquêtes policières.


D’autant plus que Tommy G. McWilliams, un agent du FBI avait conclu au même verdict du suicide !   Une conclusion en dehors de tout bon sens : « Le Dr Joseph A. Jachimczyk a également déclaré que «si en fait il s’agit d’un suicide, c’est le plus inhabituel que j’ai vu lors de l’examen d’environ 15 000 personnes décédées. » McWilliams a admis qu’il était « difficile de vous tuer avec un bolt-action de 22 ».  Ce point de vue a été partagé par John McClellan, un membre du sous-comité sénatorial permanent des enquêtes.  Il posa pour des photos avec un fusil calibre .22 semblable à celui de Marshall.  McClellan a souligné: «Il ne faut pas beaucoup de déductions pour arriver à la conclusion irrévocable qu’aucun homme n’a commis de suicide en plaçant le fusil dans cette position maladroite et puis l’armer quatre fois en plus ».  Mais sur les terres de LBJ, on pouvait tout se permettre, il semble bien.  Drôle de manière de conclure à un suicide (cinq balles !), et surtout un commentaire qui ressemble fort à ce qui avait été dit des deux frères Diem au fond du véhicule militaire qui les emmenait…  le policier intègre Craig avait été lui poursuivi pendant douze ans…pour avoir affirmé le contraire de ce que tous ses amis policiers de Dallas étaient venus dire à la commission Warren.  Il avait perdu son travail pour ne pas avoir voulu changer d’avis.  On avait fini par le « suicider » !!!   S’il fallait trouver une preuve de l’existence d’un complot tenant à garder pendant des années l’entretien d’une unique version de l’attentat, le sort de Craig et sa longue traque est en ce cas exemplaire.  A son encontre, il y a bien eu acharnement !


Nota ; l’arme utilisée pour tuer et achever JF Kennedy, n’est certes pas le Carcano, mais plutôt bien un fusil chasse au cerf.  Or on retrouve un fusil similaire, utilisé, selon le FBI, pour abattre Martin Luther King, le 4 avril 1968, celui qu’avait insulté Hoover dans une lettre dantesque (Hoover était visiblement un gars dérangé), l’arme est présentée ici à droite par Ben Holley, à Memphis.  A ce stade, la coïncidence devient énorme. 


Selon l’enquête, elle avait été retrouvée « abandonnée » dans un motel.  Autre étrangeté, c’est à Birmingham qu’il avait acheté en octobre 1967 un fusil Remington .30-06 « pump-action rifle » muni d’une lunette  2×7 Redfield et numéroté serial No. A17350.   Or un test de tir effectué par le Federal Bureau of Investigation juste après l’assassinat et en 1977 par le House Select Committee on Assassination sont tous les deux faillis.  Un troisième test effectué en 1997 aboutira aux mêmes conclusions : ce n’est donc pas ce fusil là qui a tué MLK !!!  Mais alors lequel, de fusil de safari  ???  Ray admettra avoir acheté le 29 mars  1968, un fusil  de calibre .243 au magasin de l’Aeromarine Supply Co. de Birmingham, sous le faux nom de Harvey Lowmeyer, et qu’il l’avait échangé le lendemain contre un Remington Game-master .30-06, « le fusil à pompe le plus populaire de tous les temps« . 


Plus inquiétant encore, l’un des médecins ayant autopsié MLK, le Dr. Francisco, refusera d’étudier la trajectoire des tirs à partir de l’étude du corps, faussant la détection de l’endroit de départ des tirs.  C’est une salle de bains commune d’appartements qui sera jugée comme telle, sur le témoignage vague de deux résidents (photo à droite, les policiers cherchant l’emplacement du tireur dans les arbustes derrière le motel).  On affirmera que Ray avait tiré debout dans la baignoire ce qui s’avérera impossible à faire pour atteindre la pièce 306 du motel Lorraine où était arrivé MLK.  La balle mortelle reçue en pleine tête par MLK était une Remington-Peters, « soft-point, metal-jacketed bullet« .  Personne n’avait entendu de tirs dans la résidence de Ray.  On trouvera des empreintes sur la lunette de visée mais aucune des siennes sur le fusil.  Il a été condamné à 99 années de prison pour le mettre de MLK :  il avait plaidé coupable, piégé par son avocat, pour s’éviter la chaise électrique.  Et vous n’allez pas le croire, mais au moment des tirs, des gens avaient vu de la fumée sortir d’un bosquet en face de l’hôtel (ici à gauche) où était MLK.  Ils seront rasés le lendemain « au nom de l’enquête » !!!  James Earl Ray est un SECOND Oswald.


Et la seconde signature reporte bien sur la première… pour ce qui est de l’assassin ou ses commanditaires !  A noter que le Remington 760 avait été aussi adopté par… le FBI, mais après l’attentat de Dallas : « Le modèle 760 s’est avéré très populaire auprès des chasseurs américains et, à un degré limité, auprès des organismes de police.  À partir de 1965, le FBI a acheté des Modèle 760S en .30-06 et .308 pour équiper ses agents.  La production a pris fin en 1980, après qu’une impressionnante liste de 971 712 fusils et 67, 726 carabines aient quitté l’usine ».  On rappellera aussi qu’au moment de la mort de MLK, le tueur Malcom Wallace était toujours vivant, lui : il décédera le 7 janvier 1971, dans de bien étranges conditions.




(1) Il ne démordra pas longtemps de son idée de départ comme quoi Oswald était le seul assassin :  lors des reconstitutions des trajectoires des tirs, on peut le voir en flagrant délit de tricherie, avec un personnage à la place de Kennedy assis sur le siège remonté de la limousine (c’était une des possibilités qu’offrait le véhicule) pour être plus haut et correspondre à la trajectoire de la fameuse « magic bullet ».


Sa supercherie est VISIBLE.  Et lamentable ! Ce qui devient incompréhensible chez lui, c’est qu’il s’était pourtant rendu sur le fameux Grassy Knoll, lors de l’enquête, comme on peut le constater ici sur ce cliché.  A moins d’être aveugle… (on verra un peu plus loin le surprenant propos qu’il avait tenu à l’un des médecins de Parkland… 6 mois après l »assassinat).


(2) sans oublier les preuves d’autres tirs, sciemment effacées :  « Un jour ou deux après l’assassinat, un résident de Dallas, Eugene Aldredge, a vu un éclat de quatre pouces de long de marque de balle au milieu du trottoir sur le côté nord de la rue Elm, qui est le côté le plus proche du TSBD.  Aldredge n’a rien dit au FBI sur la marque, peu de temps après la publication du rapport de la Commission Warren, parce qu’il supposait, en toute logique, que la marque avait certainement été remarquée par les responsables de la police et qu’elle serait discutée en détail dans le rapport de la Commission.  Quand il s’est rendu compte que la marque avait apparemment été « négligée », il a immédiatement contacté le FBI et leur a dit à ce sujet (Weisberg 383-390).  Aldredge a dit au FBI, qu’un journaliste du Dallas Morning News, Carl Freund, avait également identifié la marque comme étant une marque de balle.  Moins d’une semaine après qu’Aldredge ait informé le FBI de l’existence et l’emplacement de la marque, il a pris un ami pour aller la voir.  Ils ont trouvé la marque, mais vu qu’elle avait été modifiée- elle avait été rebouchée.  « Nous sommes allés sur le site et avons trouvé la marque, (qui avait) anciennement environ 1/4 pouce de profondeur; elle avait été remplie avec ce qui semblait être un mélange de béton et d’amiante.«   A partir de ce jour Aldredge était devenu un chaud partisan de la présence d’au moins deux tueurs, et pas d’un seul.



(3) Sybil Marshall la femme d’Henry, et le frère de celui-ci (Robert) ne se laisseront pas faire et mèneront une enquête parallèle en payant des détectives.  Qui feront tracer le portrait-type du tueur : c’était pour eux Malcom « Mac » Wallace (ici à gauche lors de son procès), qui travaillait aussi au Département de l’Agriculture, qui avait déjà occis auparavant John Douglas Kinser le propriétaire d’un golf à Austin, Texas, et dont le seul tort avait été d’être sorti semble-t-il avec Josefa Johnson, la sœur de Lyndon B. Johnson… qui était sortie auparavant avec Wallace.  Kinser avait été retrouvé criblé de balles.  Wallace, condamné à seulement 5 ans de prison par un jury sous fortes pressions, celles du juge Charles O. Betts, alors qu’il risquait la peine de mort (des jurés se plaignirent d’avoir été menacés), fut libéré dès la fin du procès… sous des pressions encore plus fortes.  Pour tout le monde, celles de Lyndon B. Johnson, intouchable dans son fief du Texas !  Wallace, excellent tireur, froid, distant, mais capable de rages extrêmes, est présumé avoir été un des tueurs le 22 novembre à Dallas.  On a effectivement retrouvé une empreinte de Malcom Wallace dans la Bibliothèque de Dallas, sur des cartons.  Mais une seule, que d’aucuns pensent avoir été disposée là pour brouiller encore plus les pistes.

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