La mort du procureur Alberto Nisman en 2015, la veille du jour où il devait étayer ses allégations contre l'ex-présidente Cristina Kirchner reste un sujet sensible en Argentine
Selon le rapport de la gendarmerie, remis vendredi au procureur fédéral et dont la presse a révélé des détails samedi, M. Nisman a été drogué à la kétamine, un puissant anesthésique, et roué de coups portés au nez, au foie et aux jambes avant d'être abattu dans sa salle de bains.
L'analyse de la gendarmerie contredit les conclusions de la justice argentine, dont les experts disent ne pas pouvoir mettre en évidence la présence d'une autre personne dans l'appartement du magistrat le jour de sa mort et penchent pour la thèse du suicide.
Une balle dans la tête
Alberto Nisman a été retrouvé mort, une balle logée dans la tête le 18 janvier 2015. Sa mort avait eu un grand retentissement en Argentine, car, quatre jours plus tôt, le procureur avait accusé Cristina Kirchner, alors présidente, d'avoir fait entrave à l'enquête pour protéger les liens avec l'Iran.
Des ressortissants de ce pays sont soupçonnés d'être responsables de l'attentat du 18 juillet 1994 contre le bâtiment abritant les principales institutions juives d'Argentine. L'attaque avait fait 85 morts et 300 blessés.
Le décès du procureur était intervenu la veille de son intervention devant le congrès argentin, où il devait étayer ses allégations. Vingt-deux ans après, aucun coupable n'a encore été arrêté pour cet attentat, le plus meurtrier de l'histoire du pays.
ATS