Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mercredi 20 septembre 2017

La société Peter-Service coopère avec les services de renseignements russes


WikiLeaks, le site du lanceur d'alerte Julian Assange, a publié le 19 septembre un rapport accusant une société travaillant dans le secteur des télécommunications et installée à Saint-Pétersbourg de coopérer avec les services de sécurité russes à des fins de surveillance.

L'entreprise Peter-Service, qui conçoit notamment des logiciels de facturation pour différents opérateurs téléphoniques, parmi lesquels de grands groupes comme MegaFon, MTS, Yota ou Rostelecom, est accusée de collecter des informations pour le Service fédéral de sûreté russe (FSB) et le ministère russe de l'Intérieur.

«Les technologies développées par Peter-Service dépassent largement le simple développement de logiciels de facturations et s'apparentent à de la surveillance», explique WikiLeaks. «Peter-Service semble entretenir un partenariat et des liens commerciaux avec les services secrets», peut-on encore lire dans le rapport.

Pour étayer ses accusations, Wikileaks a publié plus de 200 documents relatifs à cette société, établis entre 2007 et 2015 et décrits comme «extrêmement techniques». L'un des services fournis par Peter-Service, dont le fonctionnement est détaillé dans ces pages, permettrait ainsi à des organes de l'Etat d'accéder aux métadonnées collectées par l'entreprise. En effet, en raison de l'importance de ses clients et du nombre de données auxquelles Peter-Service a accès, la valeur des informations revêtirait un certain intérêt : messages, conversations téléphoniques, adresses IMEI ou MAC, adresses IP...

Ce n'est pas la première fois que WikiLeaks pointe du doigt le fonctionnement du renseignement russe dans le domaine des nouvelles technologies. Récemment, le lanceur d'alerte soulignait qu'un certain nombre de questions se posaient à propos du système SORM (Système de conduite d'opérations et d'enquête), interface utilisée par les autorités russes pour accéder à des communications dans le cadre de leurs activités de surveillance. La Cour européenne des droits de l'Homme avait d'ailleurs considéré en 2015 que SORM violait le droit à la vie privée des citoyens russes.