Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mardi 15 août 2017

Trois agents du SRC sont sous enquête des autorités allemandes


Le parquet fédéral allemand enquête pour espionnage contre trois ressortissants suisses dans le cadre d'une affaire gênante pour la Confédération helvétique car liée à des fraudes fiscales, indique lundi le quotidien Süddeutsche Zeitung.

Contacté par l'AFP, le parquet n'a pas souhaité commenter les informations publiées par le journal allemand et ses partenaires de l'audiovisuel public NDR et WDR. Le ministère de la Justice allemand s'est aussi refusé à tout commentaire.

Ce nouveau développement est lié à l'arrestation en mai de Daniel M., un Suisse de 54 ans suspecté d'avoir espionné pour son pays le travail de l'administration allemande sur les comptes des citoyens allemands en Suisse afin d'échapper à l'impôt. Il aurait recruté pour sa mission une taupe au sein du fisc de Rhénanie du Nord-Westphalie (ouest).

Agents du SRC

Les trois ressortissants suisses visés par le parquet sont selon la Süddeutsche des agents du Service de renseignement de la Confédération (SRC), de quoi créer de nouvelles frictions germano-suisses, Berlin ayant déjà vivement dénoncé les agissements de Daniel M.

«Dans les neuf pages du mandat d'arrêt de Daniel M., le SRC a joué un grand rôle à de nombreux moments», relève le quotidien allemand qui ne précise cependant pas le rôle des trois agents visés par le parquet fédéral.

Depuis janvier 2006, plusieurs Etats régionaux allemands, dont la Rhénanie du Nord-Westphalie, ont acheté des CD ou des clés USB en provenance de Suisse ou du Liechtenstein contenant les données bancaires d'Allemands qui n'auraient pas déclaré certains avoirs dans leur pays. Cette méthode avait soulevé la polémique en Allemagne et tendu les relations avec Berne.


 Wilhelm Dietl: le journaliste ex-agent
Entre les années 80 et 2004, ce journaliste signe dans des titres prestigieux comme «Stern», «Focus» ou «Spiegel». Mais il travaille aussi comme agent pour les services secrets allemands sous le pseudonyme de Dali. Son identité est découverte, ce qui met fin à ses activités d'agent, à son plus grand déplaisir. Agé de 61 ans, il dirige une librairie en Bavière.


 Daniel M.: l'espion
Né à Soleure, il a travaillé durant 16 ans dans la police municipale zurichoise. En 2000, il s'occupe chez UBS de «Executive Security Protection Team» chargée de la protection de la direction. Il se met à compte dès 2011. Peu après, il reçoit un mandat du Service de renseignement de la Confédération (SRC).


 Tal H.: le livreur
Cet Israélien de 45 ans commence sa carrière dans une utilité spéciale de l'armée israélienne. Il est aujourd'hui major de réserve, spécialisé dans les opération anti-terroristes. Il dirige une agence de détectives privés, de gestion de crise et de formation à la sécurité. Il possède une antenne à Zurich.


 Paul Zinniker: le supléant
Le Biennois de 57 ans a fait ses premiers pas dans les services suisses en 1991. Il est actuellement le suppléant du directeur du Service de renseignement de la Confédération (SRC). C'est lui qui était en contact avec Daniel M.


Werner Mauss: l'ancien
Agé de 77 ans, ce détective privé est un ancien agent des services secrets allemands. C'est lui a poussé UBS à agir en lâchant le nom de Daniel M. Les deux hommes ne sont jamais rencontrés.


Carlo Bulletti: l'enquêteur
Carlo Bulletti, 55 ans, travaille au Ministère Public de la Confédération, où il est chargé de la sécurité d'état C'est lui qui a enquêté dans l'affaire Hervé Falciani ou dans celui du spécialiste IT qui avait vendu du matériel secret de la centrale du SRC.



L'espion suisse présumé mis en accusation

Le parquet allemand a mis en accusation un Suisse de 54 ans pour soupçons d'activités d'espionnage, ont indiqué les autorités de Karlsruhe mercredi. Il devait, sur mandat des services secrets suisses, identifier des inspecteurs du fisc de Rhénanie du Nord-Westphalie.

Ceux-ci cherchaient à recueillir des données sur des clients allemands de banques suisses. Cette affaire est liée avec l'achat de CD de données bancaires en Allemagne.

L'accusé a reçu en juillet 2011 une commande pour obtenir des informations sur le fonctionnement des autorités fiscales allemandes dans le cadre de l'achat de ces CD contenant des données volées.

Il a d'abord obtenu des données personnelles de trois inspecteurs fiscaux de Rhénanie du Nord-Westphalie, selon le parquet allemand. Il a ensuite recruté une source d'information au sein de l'administration fiscale de cet Etat allemand.
ATS