Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 20 avril 2017

Les failles des services de sécurité des hommes politiques français


Après l’arrestation de deux hommes soupçonnés de de préparer un attentat lors d’un prochain meeting de la campagne présidentielle, la question de la sécurité des candidats se pose à nouveau.

Le 18 avril, deux hommes de 23 et 29 ans, soupçonnés de préparer un attentat lors d'un meeting à venir dans le cadre de la campagne présidentielle, ont été arrêtés par des hommes de la  Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), à Marseille. Radicalisés, les deux individus «cherchaient à impacter la période de campagne électorale», selon une source proche de l’enquête.

Multiples incidents

La question de la sécurité des candidats n'a pas attendu le projet d'attentat déjoué de Marseille pour être soulevée. Au cours des derniers mois, plusieurs incidents ont remis en cause l'efficacité des services de sécurité des personnalités politiques françaises.

Manuel Valls, par exemple : à l’occasion de sa campagne pour les primaires de la gauche, le 22 décembre 2016, l’ex-Premier ministre s'était rendu en Alsace.

Alors qu’il s’apprêtait à rencontrer des élus après le déjeuner, un individu l’a copieusement aspergé de farine, atteignant précisément sa cible.

Quelques jours plus tard, la violence a passé un cap supplémentaire pour l’ex-locataire de Matignon. Le 17 janvier, alors qu’il était en déplacement en Bretagne, Manuel Valls s'est fait gifler par un jeune opposant de 19 ans.

Ce dernier a eu le temps de passer à l’acte, avant d'être maîtrisé par le service de sécurité du futur finaliste de la primaire organisée par le Parti socialiste.

Changement de cible. En visite au salon de l’agriculture le 1er mars, c'est Emmanuel Macron qui a été victime d'un jet d’œuf, en plein visage.

L’événement, filmé les nombreux téléphones et caméras présents sur place, a été qualifié de folklorique par le candidat d’En Marche !

Le 6 avril, François Fillon avait été victime d'un enfarinage lors d'un meeting qu'il tenait à Strasbourg. Un homme avait été interpellé immédiatement après l'incident.

Le 17 avril, c’est Marine Le Pen qui a, une nouvelle fois, eu affaire aux Femen. Habituées à perturber les événements organisés par le Front national, les «activistes» ont décidé d’agir lors du meeting de la favorite des sondages au Zénith de Paris. Deux membres de l’organisation ont essayé d'interrompre le discours de la candidate frontiste.

Une militante Femen a fait irruption sur scène, un bouquet de fleurs à la main. La jeune femme a alors essayé d'enlever son haut, afin de dévoiler ses seins nus et exhiber le message inscrit sur son corps, mais elle a été immédiatement interceptée par le service d'ordre.

Gifle, enfarinage, jet d’œuf ou simple invective : aucun de ces événements n’a mis en danger la vie des personnes concernées. Mais les auteurs de ces coups d'éclat ont réussi à s’approcher, parfois très près, de leurs cibles.

Aux Pays-Bas, la menace sécuritaire pesant sur les personnalités politiques a également franchi un pallier, lorsque le 23 février, le président du Parti pour la liberté (PVV) néerlandais, Geert Wilders, a annoncé la suspension de ses apparitions publiques. En pleine campagne pour les élections législatives qui se sont déroulées le 15 mars, le candidat, connu pour ses positions anti-islam, se disait en effet la cible de menaces terroristes. Ce danger plane désormais sur la France, et pose la question de l'efficacité des mesures de sécurité mises en place dans le cadre du scrutin présidentiel - en plein état d'urgence.