Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 23 mars 2017

Hollande : un «cabinet noir» pour détruire ses adversaires?




Six mois après la parution du livre «Un président ne devrait pas dire ça...», un autre ouvrage s'apprête à entacher encore un peu plus l'image de François Hollande. Ecrit par Didier Hassoux et Christophe Labbé, journalistes au «Canard Enchaîné» et déjà auteur de «L'Espion du président», ce bouquin porte un titre pour le moins croustillant: «Bienvenue Place Beauvau, Police: les secrets inavouables d’un quinquennat».

Selon l'hebdomadaire «Valeurs Actuelles», qui en publie quelques passages, ce livre à paraître dénonce un vaste système mis en place par François Hollande pour surveiller ses rivaux politiques. D'après les auteurs du brûlot, dès son arrivée au pouvoir, le président français a mis en place «un cabinet noir» pour discréditer ses concurrents à la prochaine élection présidentielle. Nicolas Sarkozy et Manuel Valls figureraient en première ligne, reprend «Les Inrocks».

Didier Hassoux et Christophe Labbé accusent le chef de l'Etat d'avoir fait en sorte que certaines informations sur la vie privée de certains responsables politiques fuitent dans les médias. «Derrière ces ennuis à répétition qui ciblent les principaux rivaux du président sortant, difficile de ne pas voir la patte de Hollande», peut-on lire dans l'ouvrage.

Alors, Nicolas Sarkozy a-t-il été victime d'une machination de son successeur? Une chose est sûre: l'ex-président traîne derrière lui treize affaires judiciaires, et les sarkozystes soupçonnent François Hollande de ne pas y être étranger. «Pendant près d’un an, la police judiciaire a espionné les conversations [de Nicolas Sarkozy]» après son départ de l'Elysée, dénoncent les deux journalistes.

François Hollande aurait dirigé une orchestration des affaires judiciaires en partant du service de renseignement financier de Bercy. Rappelons que Michel Sapin, ministre de l'Economie et des Finances, est un vieil ami du chef de l'Etat. Cet organisme peut récolter des informations dans les comptes en banque des politiciens et ensuite, les transmettre à la Direction des affaires criminelles et des grâces. Or, le directeur de la DACG se trouve être Robert Gelli, également proche de François Hollande.

«La DACG n’est pas seulement l’œil de la chancellerie, c’est aussi un moyen de piloter discrètement les dossiers politiquement sensibles», confie une source aux auteurs du livre. En février 2014, François Hollande avait d'ailleurs un peu trop parlé devant 19 députés socialistes: «Sarkozy, je le surveille, je sais tout ce qu’il fait», avait-il lâché. Un membre de la police judiciaire a confirmé que des informations avaient été récoltées clandestinement puis remontées en «haut lieu».

Manuel Valls, ex-Premier ministre de François Hollande, aurait aussi été victime des manoeuvres du chef de l'Etat. Une rumeur ébruitée «en haut lieu» prêtait à Valls une liaison avec sa ministre de l'Education. Le financement de l'orchestre de sa femme, Anne Gravoin avait également fait jaser. Si les allégations portées par Didier Hassoux et Christophe Labbé sont confirmées, force est de constater que malgré ses efforts acharnés, François Hollande a fini par renoncer à briguer un second mandat.