mercredi 8 février 2017
Vaste opération anti-terroriste dans la région bruxelloise et au Maroc
La police judiciaire fédérale de Bruxelles a mené une opération anti-terroriste dans la nuit du 7 au 8 février. Neufs perquisitions ont notamment été réalisées et 11 personnes ont été emmenées pour audition.
Selon le quotidien belge La Libre, neufs perquisitions ont été menées dans la nuit du 7 au 8 février à Bruxelles mais également à Molenbeek-Saint-Jean, Koekelberg, Laeken, Jette, Liedekerke et Schaerbeek.
C'est dans le cadre d'un dossier sur le terrorisme que la police fédérale de Bruxelles est intervenue. Si aucune arme ni explosif n'ont été retrouvé, onze personnes ont été priées par les autorités de les suivre pour des auditions.
Toujours selon le média du Plat Pays, un juge d'instruction décidera le 8 février de leur maintien en détention.
A noter que ce dossier n'est pas lié aux enquêtes en cours à propos des attentats de Paris du 13 novembre 2015 ou de Bruxelles du 22 mars 2016. Elle concerne la problématique des combattants djihadistes qui reviennent en Belgique après des séjours en Syrie.
Montée de l'islam radical au Plat Pays
Cet événement alors que l’agence belge chargée d'évaluer la menace terroriste s'inquiète de la montée du salafisme et du wahhabisme saoudien, une des versions les plus rigoristes de l'islam. Et ça ne date pas d’hier. La presse belge a publié le 8 février un rapport datant de novembre 2016 qui va dans ce sens.
«Nous relevons qu'un nombre croissant de mosquées et de centres islamiques en Belgique, comme ailleurs en Europe, sont sous l'emprise du wahhabisme, l'appareil missionnaire salafiste», avertit notamment l'Organe de coordination pour l'analyse de la menace (OCAM) dans un rapport dont les conclusions ont été publiées par le quotidien néerlandophone De Standaard.
Le service chargé de conseiller les autorités belges sur les questions liées aux menaces terroristes va même plus loin : «Nous notons également que les imams de mosquées régulières sont en cours de salafisation ou sont déjà salafisés.»
Plusieurs Etats du Golfe, Arabie saoudite en tête, apportent leur soutien financier à des imams issu de ce courant rigoriste souligne l’OCAM. Pire, un nombre toujours plus important d’entre eux prêcheraient régulièrement dans les mosquées et n’hésiteraient plus à se revendiquer comme strictement wahhabites. Bruxelles et ses alentours ainsi que les villes flamandes d'Anvers et Malines (nord) seraient particulièrement concernées.
Demande de convocation de l’ambassadeur saoudien
Le rapport affirme que la Belgique est loin d’être la seule concernée par la menace. D’après le texte, ces idées sont toujours plus diffusées en Europe par le biais de sites webs et de chaînes de télévision. «Dans sa mosquée, le petit imam modéré n'est pas au niveau pour faire face à cette force médiatique», ajoute le document.
Les autorités belges ont décidé de réagir. Le 8 février, le député centriste Georges Dallemagne a réclamé que l’ambassadeur saoudien soit convoqué par la commission d'enquête parlementaire qui se penche depuis plusieurs mois sur les attentats jihadistes qui ont fait 32 morts à Bruxelles le 22 mars 2016.
En décembre, c’était le Conseil national de sécurité présidé par le chef du gouvernement Charles Michel qui avaient demandé aux différents services en charge de la sécurité et du renseignement de fournir des pistes afin de porter un coup d’arrêt à cette propagation de l'islam radical en Belgique.
Sept membres présumés d'une cellule terroriste de Daesh arrêtés
Des djihadistes présumés ont été emprisonnés au Maroc. Leur arrestation le 27 janvier lors d'une opération antiterroriste a permis le démantèlement d'une cellule de l'Etat islamique ainsi que la découverte d'un arsenal de guerre.
Un juge antiterroriste marocain, cité par l'agence de presse MAP, a indiqué que la justice marocaine avait ordonné le 7 février l'incarcération de sept membres présumés d’une cellule terroriste de l'Etat islamique, après audition dans le cadre de l’interrogatoire préliminaire.
Ces djihadistes présumés ont été placés en détention dans la prison de la ville de Salé, près de Rabat. Ils sont notamment poursuivis, selon la même source, pour «constitution d’une bande criminelle pour préparer et commettre des actes terroristes dans le cadre d’un projet collectif visant à porter gravement atteinte à l’ordre public et possession d’armes à feu pour commettre des actes constituant un crime terroriste».
La cellule terroriste, active dans plusieurs villes du pays, a été démantelée le 27 janvier dernier au cours d'une vaste opération sécuritaire menée notamment à Salé et à El Jadida. Les autorités marocaines ont pu saisir à cette occasion un grand nombre d'armes à feu, une quantité importante de munitions, des gilets explosifs ainsi que des produits chimiques utilisés pour la fabrication de bombes.
Selon le communiqué du ministère de l'Intérieur marocain paru après le coup de filet anti-djihadiste, les membres de la cellule terroriste avaient prévu de «recruter» de nouveaux combattants. Les djihadistes avaient également planifié des «opérations de destruction» dans le but de déstabiliser les autorités du royaume. Toujours selon le ministère, la cellule s’était déjà autoproclamée «section de l’Etat islamique au Maroc».