Les affiches, placardées dans la nuit de vendredi à samedi par de mystérieux militants, montraient un pape au visage sombre avec une interrogation: «Mais où est ta miséricorde?» Le texte accusait François d'avoir notamment «décapité l'Ordre de Malte», institution catholique caritative mise au pas la semaine dernière par le souverain pontife.
Le grand maître de l'Ordre, le Britannique Matthew Festing, a démissionné à la demande du pape après deux mois de querelle avec le Saint-Siège. Les grands maîtres sont normalement nommés à vie.
A l'origine de cette dispute, l'Ordre, découvrant que des préservatifs avaient été distribués à la population dans le cadre d'un de ses programmes d'aide en Birmanie, a limogé le responsable, le grand chancelier Albrecht Freiherr von Böselager.
Mais le Vatican, bien qu'officiellement opposé à l'usage du préservatif, a ordonné une enquête sur ce limogeage et reproché à Matthew Festing de ne pas coopérer. Ce dernier a par la suite remis sa démission.
Opposition fréquente
Les affiches sont apparues quelques heures avant la divulgation par le Vatican du nom du délégué personnel du pape chargé de remettre de l'ordre dans la vénérable maison. Cette décision a de fait mis sur la touche le cardinal Raymond Leo Burke, censé représenter le pape auprès de l'Ordre de Malte depuis 2014. Le prélat américain s'oppose fréquemment aux prises de position de François sur les questions sociétales.
Dans une lettre diffusée samedi par le Vatican, François a annoncé que l'archevêque Angelo Becciu serait désormais son «porte-parole exclusif» sur les questions touchant à l'Ordre de Malte. Et ce jusqu'à la tenue d'élections pour désigner un nouveau grand maître, dans quelques mois.
Le Vatican n'a fait aucun commentaire sur ces affiches. Le père Antonio Spadaro, un jésuite proche du pape, a toutefois écrit dans un tweet qu'elles montraient que le pape faisait du bon travail.
L'Ordre des chevaliers de Malte a été fondé en 1048 pour aider les pèlerins en Terre sainte.
ATS