Le 12 décembre, lors de la visite du centre DGA Maîtrise de l’information à Bruz (Ile-et-Vilaine) et de l’inauguration du Pôle d’Excellence Cyber, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait annoncé la création d’un « commandement Cyber » (CYBERCOM) qui, avec 2.600 personnels, renforcés par les 4.400 réservistes de cyberdéfense, aura « autorité sur toutes les unités opérationnelles spécialisées dans la cyberdéfense du ministère, appartenant à toutes les armées, directions et services. »
Aussi, le ministère de la Défense a lancé un plan « ambitieux » visant à recruter des « combattants numériques » d’ici 2019, afin de « soutenir les missions de renseignement, de protection, de défense et d’action dans le cyberespace. » D’où son appel à candidatures, qui, diffusé via son site Internet, s’adresse autant aux personnels militaires que civils.
Le spectre des missions confiées à ces « combattants numériques » est large. Il est question d’analyse, de tests d’intrusion, de détecter les « compromissions », de protéger les réseaux, de mener des « investigations » ainsi qu’une veille sur les réseaux sociaux. Une « participation aux opérations » est même évoquée.
Parmi les compétences recherchées, l’on trouve l’ingénierie logicielle, l’administration « système », la sécurité des systèmes d’information. Pour postuler, il faut obligatoirement être de nationalité française et être âgé de moins de 30 ans. « Les postes à pourvoir sont majoritairement localisés en Ile de France et Bretagne, en CDD ou CDI », précise le ministère de la Défense.
Aux États-Unis, l’US Air Force a adopté une approche intéressante en la matière, bien qu’il ne soit pas question de cyberdéfense à proprement parler. À l’instar du Pentagone, avec le DDS (Defense Digital Service), elle a créé l’Air Force Digital Service (AFDS) en recrutant des spécialistes de la Silicon Valley pour des périodes courtes.
Selon Deborah Lee James, la secrétaire à l’US Air Force sortante, ces « nerds », comme elle les appelle, ont permis de régler des problèmes rencontrés avec le logiciel GPS OCX. « Nous avons donc fait venir ces experts, dont beaucoup sont venus de la Silicon Valley, et ils nont aidés à comprendre certains nouveaux outils très avancés et appris quelques techniques et pratiques. Ils nous ont donné quelques conseils qui nous ont aidés à mettre collectivement le programme sur la bonne voie », a-t-elle expliqué.