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mardi 24 janvier 2017

La DGSE dément tout tentative d’extorsion à l’encontre d’un homme d’affaires franco-suisse


L’homme d’affaires franco-suisse Alain Duménil, à qu’il est arrivé, à plusieurs reprises, de faire parler de lui dans les chroniques judiciaires, a acquis, en 2002, une société dans laquelle la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) avait investi quelques fonds afin de financer des activités clandestines.

Seulement, ce placement – on parle de 13 millions d’euros – s’est évaporé. Et M. Duménil s’est vu reprocher d’avoir détourné des actifs de la société Alliance Designers, actuellement en cours de liquidation, selon le site Societe.com, pour les intégrer à trois autres entreprises lui appartenant. En novembre, la justice l’a d’ailleurs mis en examen pour « banqueroute ».

C’est donc dans le cadre de cette affaire que, le 12 mars 2016, la DGSE a envoyé deux de ses agents pour s’entretenir, dans les locaux de la Police de l’Air et des Frontières (PAF) avec M. Duménil alors qu’il s’apprêtait à s’envoler à destination de Genève depuis l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.

Que s’est-il passé lors de cette entrevue? À en croire l’homme d’affaires, les hommes de la DGSE l’aurait sommé de rembouser les 13 millions d’euros avec les intérêts (soit 15 millions) en laissant entendre qu’il pourrait avoir des ennuis en cas de refus. D’où la plainte qu’il a déposée le 17 janvier dernier, auprès du Parquet de Bobigny, pour « détention et séquestration » et « tentative d’extorsion en bande organisée. »

En réalité, ce n’est pas son premier coup d’essai : il avait déjà porté plainte juste quelques jours après sa rencontre avec les agents de la DGSE. Plainte classée sans suite.

Quoi qu’il en soit, et le fait est assez rare pour être souligné, la DGSE a réagi officiellement aux accusations lancées par M. Duménil, en les démentant catégoriquement et en dressant un portrait peu flatteur de l’homme d’affaires.

« Monsieur Alain Duménil est un affairiste international et un délinquant qui a déjà été condamné en France et fait l’objet de lourdes poursuites fiscales à l’étranger avec mise sous séquestre de ses biens », commence par rappeler la DGSE, via un communiqué transmis à l’agence Reuters.

« L’intéressé a également été mis en examen au mois de novembre 2016, au sujet d’une manipulation frauduleuse ayant lésé l’État français. C’est dans ce contexte que la DGSE avait souhaité s’entretenir brièvement avec lui, le 12 mars 2016, à l’occasion d’un de ses passages en France, entretien au cours duquel la DGSE dément avoir exercé la moindre menace, séquestration ou tentative d’extorsion à son encontre », poursuit le texte.

« Il convient de noter que la probité et la moralité d’Alain Duménil ont déjà été mises en cause par le passé, comme en atteste la décision, en 2014, de confirmer la suspension, durant dix ans, de ses droits de titulaire de l’Ordre de la Légion d’honneur », insiste la DGSE.

En effet, le parcours de M. Duménil n’est pas sans tâche. Il a en effet été condamné (entre autres) à 75.000 euros d’amende et à un an de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Valence (Drôme) pour complicité de banqueroute et avoir organisé la faillite de l’entreprise Stephane Kélian (décision confirmée en appel en 2012). En outre, l’Autorité des marchés financiers (AMF) l’a sanctionné dans le cadre d’une affaire délits d’initiés et les autorités suisses le soupçonnent de « grave infraction fiscales ».