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vendredi 6 janvier 2017

Hamza Ben Laden, fils de Ben Laden placé sur liste noire


Hamza Ben Laden, un des fils de Ben Laden placé sur liste noire terroriste américaine 
(photo d'illustration prise en novembre 2001)


Un des fils d'Oussama Ben Laden, Hamza, figure désormais sur la liste noire américaine des "terroristes internationaux", le jeune homme étant considéré comme l'héritier du fondateur défunt d'Al-Qaïda par ses appels à l'unité jihadiste et aux attentats contre l'Occident.

Simultanément, alors que des experts estiment qu'Al-Qaïda a été supplantée par l'organisation jihadiste rivale Etat islamique (EI), son chef Ayman al-Zawahiri a accusé jeudi 5 janvier le dirigeant de l'EI Abou Bakr al-Baghdadi de "mensonges" sur la réalité de la lutte jihadiste.

L'un des fils d'Oussama Ben Laden, Hamza, est dorénavant visé par des sanctions juridiques et financières américaines, des mesures annoncées jeudi par le département d'Etat contre cet homme d'environ 25 ans qui brûlait de devenir jihadiste aux côtés de son père, ex-ennemi numéro 1 de l'Amérique et tué par un commando américain au Pakistan en 2011, dix ans après le 11-Septembre.

La désignation de Hamza Ben Laden comme "terroriste international" se fonde sur deux éléments factuels: le fait qu'Al-Qaïda avait proclamé en août 2015 l'appartenance du jeune homme au réseau jihadiste et le fait qu'il avait lui-même menacé les Etats-Unis dans un message audio de "revanche" diffusé en juillet dernier.

En 2015 déjà, le fils Ben Laden, dont on ne sait pas aujourd'hui où il se trouve, avait appelé à attaquer des "intérêts américains, français et israéliens à Washington, Paris et Tel-Aviv" et, l'an passé, il avait exhorté "des tribus d'Arabie saoudite à s'unir avec la branche d'Al-Qaïda au Yémen pour mener la guerre contre le royaume saoudien".

"Prince héritier de la terreur"

En août, il encourageait encore les Saoudiens à "renverser" le régime de Ryad et à "libérer" la monarchie sunnite de l'influence des Etats-Unis. Il avait aussi exhorté en mai les jihadistes en Syrie à "l'unification des rangs des moudjahidine".

Hamza Ben Laden, qu'un parlementaire britannique avait surnommé un jour le "prince héritier de la terreur", avait écrit à son père en 2009, reclus dans sa résidence repaire d'Abbottabad (Pakistan) avant qu'il ne soit tué en mai 2011 par des militaires américains.

Dans ces lettres déclassifiées par la CIA et consultées par l'AFP en 2015, le fils Ben Laden assurait son père de sa détermination à mener le jihad. Le courrier révélait un jeune homme se vantant d'être "forgé dans l'acier", prêt à rejoindre Oussama Ben Laden dans un voyage "vers la victoire ou le martyr".

"Ce qui me rend vraiment triste, c'est que les légions de moudjahidine marchent et que je ne les ai pas rejointes", avait-il déploré en juillet 2009, à l'époque assigné à résidence en Iran.

D'après le Trésor américain, Hamza Ben Laden est né en 1989, à Jeddah, en Arabie saoudite. La presse lui donne plutôt 25 ans. Le renseignement américain le considère comme le fils préféré d'Oussama Ben Laden, lequel voulait en faire son héritier à la tête d'Al-Qaïda.

"Mensonges" du chef de l'EI

Le département d'Etat a également pris jeudi des mesures contre un autre "terroriste international", l'Egyptien Ibrahim al-Banna, dirigeant d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa).

La diplomatie américaine impose ainsi des "sanctions" financières et juridiques sur des ressortissants étrangers "dont on a déterminé qu'ils ont perpétré des actes de terrorisme ou qu'ils représentent un risque grave d'en commettre". En conséquence, tous les éventuels avoirs, biens et comptes détenus par Hamza Ben Laden et Ibrahim al-Banna aux Etats-Unis sont gelés et aucun Américain n'a le droit de commercer avec eux.

Par ailleurs et sans que les informations aient un lien de cause à effet, l'Egyptien Zawahiri, successeur de Ben Laden, s'en est pris à la "campagne de déformation des faits, de peur et d'intimidation (...) à laquelle a malheureusement participé Ibrahim al-Badri (Abou Bakr al-Baghdadi)", dans un message audio cité jeudi soir par le centre américain de surveillance des sites jihadistes (SITE).

Baghdadi "a proféré des mensonges sur nous, prétendant que nous ne dénoncions pas la tyrannie (...) et que j'aurais appelé les Chrétiens à être nos partenaires", a protesté Zawahiri, renouvelant ses appels à attaquer "en priorité l'Amérique et ses alliés".

Le règne de l'Egyptien sexagénaire a été marqué par un net déclin d'Al-Qaïda, tandis que l'EI, à l'inverse, a conquis des pans de territoires en Irak et en Syrie et a multiplié les attentats dans le monde.