Des traces d'explosifs ont été détectées sur les restes de victimes du crash le 19 mai d'un avion de la compagnie EgyptAir reliant Paris au Caire et qui avait fait 66 morts, a indiqué ce jeudi 15 décembre le ministère égyptien de l'aviation.
Le vol MS804 s'était abîmé en mer Méditerranée entre la Crète et la côte nord de l'Egypte après avoir soudainement disparu des écrans radars. Les 66 personnes à bord dont 40 Egyptiens et 15 Français avaient été tuées.
L'Egypte, qui a toujours privilégié la piste de l'attentat, a indiqué que la découverte des traces d'explosifs sur les restes de victimes avait été communiquée au parquet général.
Selon la loi égyptienne, le procureur est saisi "s'il devient clair aux yeux de la commission d'enquête (sur le crash) qu'il existe des soupçons sur l'origine criminelle de l'accident", a précisé le ministère égyptien de l'Aviation.
Les enquêteurs français ont, de leur côté, toujours privilégié l'hypothèse d'un incident technique, alors que l'analyse de l'une des boîtes noires -celle contenant les données de vol- avait révélé que des alertes signalant de la fumée à bord s'étaient déclenchées avant le crash de l'Airbus A320.
Une "manipulation" pour l'association française de victimes
Le mot "feu" avait été capté par un des enregistreurs de vols avant que l'appareil ne s'abîme en Méditerranée.
L'absence de revendication avait également été relevée pour soutenir l'hypothèse d'une défaillance technique.
En France, le Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile s'est montré circonspect. "En l'absence d'informations détaillées sur les conditions dans lesquelles ont été effectuées les prélèvements et les mesures ayant conduit à la détection de traces d'explosifs, le BEA considère qu'il n'est pas possible à ce stade d'en tirer des conclusions sur l'origine de l'accident", a indiqué à l'AFP une porte-parole.
"On est dans la manipulation", a estimé de son côté le secrétaire général de la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (Fenvac) Stéphane Gicquel, après l'annonce des autorités égyptiennes. "Aucun élément n'accrédite la piste terroriste. Il s'agit d'un chantage de la part des autorités égyptiennes pour faire accréditer cette thèse et protéger la compagnie EgyptAir en rejetant la responsabilité sur Paris", selon Stéphane Gicquel.