Omer G.
Un Turc, accusé d'avoir assassiné trois militantes kurdes à Paris, en France, en 2013, est mort samedi dans un hôpital avant son procès devant la cour d'assises, selon une source judiciaire. Atteint d'une grave maladie au cerveau, il était le seul suspect renvoyé devant la justice.
Il était inculpé d'«assassinats en relation avec une entreprise terroriste». Son décès a pour effet d'éteindre l'action publique à son encontre, mettant fin de fait à la tenue de son procès qui était prévu du 23 janvier au 24 février 2017.
Le 9 janvier 2013, en plein jour, trois activistes kurdes, dont l'une des fondatrices du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), avaient été froidement abattus de plusieurs balles dans la tête dans les locaux du centre d'information du Kurdistan (CIK), à Paris.
Les enquêteurs français avaient conclu à «l'implication» de membres des services secrets turcs, le MIT, dans ce triple assassinat, selon une source proche du dossier.
Turc ultranationaliste
Mais les investigations n'ont pas permis d'établir si les agents avaient agi «avec l'aval de leur hiérarchie» ou «à l'insu de leur service afin de le discréditer ou de nuire au processus de paix», entamé à l'époque entre Ankara et le PKK, a ajouté la source.
Durant l'instruction, le suspect a nié les faits malgré de nombreux éléments à charge: la vidéosurveillance l'a filmé entrant dans l'immeuble du centre peu avant les crimes, l'ADN d'une des victimes a été retrouvée sur sa parka et sa sacoche contenait des traces de poudre.
L'accusé, ancien agent d'entretien à l'aéroport parisien de Roissy, s'était rapproché fin 2011 d'associations kurdes en région parisienne. Décrit par ses proches comme un turc ultranationaliste, il avait infiltré cette mouvance «dans un but de surveillance et d'espionnage» avec pour mission «d'éliminer des cadres du PKK», d'après la source proche du dossier.
Les services secrets turcs ont officiellement démenti tout rôle dans les assassinats.
ATS