Le doute planait encore. La mort de Boubaker el Hakim, l'un des cadres français du groupe terroriste Daech a été confirmé ce samedi par le Pentagone. La coalition militaire menée par les États-Unis a tué le 26 novembre en Syrie ce Franco-Tunisien de 33 ans, dans un bombardement aérien mené à Raqqa.
Il était "un cadre de Daech et un terroriste de longue date qui avait des liens étroits avec d'autres djihadistes français et tunisiens", selon un porte-parole du ministère américain de la Défense dans un courriel, Ben Sakrisson. Sa mort "prive Daech d'un cadre clé impliqué depuis longtemps dans la préparation et l'organisation d'opérations extérieures et affaiblit sa capacité à mener des attaques terroristes". La mort de ce jihadiste avait été annoncée le 2 décembre sur le compte Twitter d'un collectif syrien d'opposants au régime de Bachar al-Assad. Mais cette information n'avait pas été confirmée officiellement.
Né à Paris, Boubaker El Hakim est une figure de l'islamisme violent bien connue de l'antiterrorisme français depuis une dizaine d'années, qui a d'abord combattu dans les rangs d'Al-Qaida en Irak, à partir de 2003-2004, avant de rallier Daech. Il a revendiqué l'assassinat en 2013 des opposants laïques tunisiens Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
Il avait été condamné en mai 2008 à Paris à sept ans de prison ferme, avec une période de sûreté des deux tiers, dans le procès de la filière dite des "Buttes-Chaumont" qui envoyait de jeunes Parisiens faire le jihad en Irak dans les années 2000. Il avait été libéré en janvier 2011.
Une soeur mise en examen
A l'époque, il apparaissait comme l'un des organisateurs de cette filière au côté d'un "émir" autoproclamé, Farid Benyettou. Parmi leurs émules figurait Cherif Kouachi, l'un des deux frères qui ont commis l'attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 (12 morts). Les enquêteurs français s'interrogent sur son rôle dans la série d'attentats perpétrés en France depuis 2015, selon une source proche de l'enquête. Sa soeur, suspectée d'être partie en Syrie avec son enfant en 2015 et arrêtée mardi, a par ailleurs été mise en examen à Paris et incarcérée provisoirement, a-t-on appris samedi de source judiciaire française.
Les enquêteurs la soupçonnent d'être partie en 2015 en Syrie avec son enfant né en 2010 pour y rejoindre les zones contrôlées par Daech, selon une source proche de l'enquête.
AFP