Un des frères de l'auteur présumé de l'attentat au camion fou, ayant fait 12 morts lundi à Berlin, raconte que son frangin a tenté en vain de trouver du travail dans notre pays avant de partir pour l'Allemagne.
«Aucun lien direct n’a jusqu’ici été constaté entre le Tunisien Anis Amri et la Suisse.» C'est ce qu'avait dit vendredi à l’ATS la porte-parole de l'Office fédéral de la police (fedpol), Lulzana Musliu. Elle avait néanmoins ajouté qu'un séjour éventuel de ce dernier sur sol helvétique «ne pouvait pas encore être exclu».
Des recherches menées par la «SonntagsZeitung» semblent désormais conforter cette théorie. Selon le dominicale, qui a pu parler avec Walid Amri, un des frères de l'auteur présumé de l'attentat de Berlin, ce dernier a vécu jusqu'à deux semaines en Suisse en mai 2015. Sa soeur explique qu'il a tenté en vain de trouver du travail dans notre pays avant de partir pour l'Allemagne.... par crainte de se faire pincer dans un contôle de police en Suisse.
Arrêté et relâché après deux jours
Selon le «New York Times», Amri avait prévu de revenir en Suisse cet été. Le journal écrit qu'il se trouvait dans un bus pour Zurich en juillet de cette année. Mais avant son entrée sur sol helvétique, il avait été arrêté lors du contrôle des passagers par la police fédérale allemande à Friedrichshafen. Celle-ci avait néanmoins dû le relâcher après deux jours parce que la Tunisie refusait de lui émettre des papiers d'identité, ce qui aurait permis à l'Allemagne de l'expulser vers son pays d'origine.
Quant aux autorités suisses, elles n'ont pour l'heure aucune trace des activités d'Amri sur sol helvétique, écrit la «SonntagsZeitung».
Anis Amri est passé par Lyon
Des billets de train pour un trajet Lyon-Chambéry-Milan, retrouvés en Italie sur Anis Amri, l'auteur présumé de l'attentat de Berlin, ont été achetés en liquide, selon une source proche de l'enquête, confirmant une information d'Europe 1.
Selon la radio, Anis Amri est passé par Lyon, par la gare de Lyon Part-Dieu, d'où il a pris le train pour Chambéry, jeudi. Europe 1 ajoute : « Une fois là-bas, il a acheté un autre billet à destination de Milan via Turin, en liquide, en TGV », avec un départ de Chambéry à 17 h 44 et une arrivée en Italie à 21 h 50.
Au moins un des billets du trajet Lyon-Chambéry-Milan, via Turin, « a été acheté en liquide en début d'après-midi » le jeudi, a confirmé à l'AFP une source proche de l'enquête, sans confirmer la présence ou non d'Amri dans les deux gares françaises.
Quatre jours de chasse à l'homme
La police judiciaire examine actuellement les vidéos des caméras de surveillance, notamment des gares de Lyon Part-Dieu et Chambéry, afin d'avoir la preuve que le djihadiste a bien transité par la France. « Au moins un des billets servant à une partie du trajet n'a pas fait l'objet d'un compostage », a par ailleurs indiqué la source proche de l'enquête, qui n'était pas en mesure d'indiquer si tous les billets du trajet avaient été compostés.
Les enquêteurs cherchent aussi à savoir par quel moyen de transport l'homme est arrivé à Lyon, train, bus ou voiture, et par où il est passé après avoir pris la fuite après l'attentat à Berlin lundi, pour se retrouver à Milan jeudi.
La sœur d’Anis Amri disait ne pas comprendre que son frère puisse être recherché pour l’attentat sanglant de Berlin : « Il buvait, faisait la fête et écoutait de la musique pop ! »
TF121