Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

vendredi 11 novembre 2016

«Obama, Clinton ou Trump, cela n'a pas d'importance, nous sommes toujours autant surveillés»


De Moscou, le célèbre lanceur d'alerte a exhorté les américains de «penser eux-même», expliquant qu'aucun dirigeant ni aucune élection ne changerait le système de surveillance de masse dans le monde.

Edward Snowden s'exprimait de Moscou, le 10 novembre, via une plateforme de livestream hébergée aux Pays-Bas pour répondre aux questions des auditeurs réunis à la célèbre salle Tuchinski à Amsterdam.

Il a, dès le début, attiré l'attention du public sur le résultat de l'élection américaine, exhortant la population à voir au-delà de la procédure électorale ou d'un président élu et à prendre son avenir en main. «Il nous faut arrêter "d'avoir de l'espoir" avec Obama ou "d'avoir peur" de Trump. Ce qu'il nous faut c'est penser par nous même», a indiqué le lanceur d'alerte.

Snowden, ancien employé de la NSA a fui les États-Unis en 2013 après avoir divulgué des documents top-secrets de l'agence sur ses programmes mondiaux de surveillance de la population. Il réside actuellement en Russie, où l'asile lui a été accordé.

Le lanceur d'alerte a refusé d'entrer dans une discussion portant uniquement sur la victoire électorale de Donald Trump, insistant sur le fait qu'il ne s'agissaitt pas que d'une simple question d'élection ou de gouvernement.

Il a par exemple profité de son intervention pour rappeler que le président américain sortant Barack Obama n'avait pas rempli les promesses faites au peuple à propos de la fin de la surveillance de masse ou de la fermeture de la prison de Guantanamo.

«Le président Obama a fait de la fin de la surveillance de masse et de la torture en prison ses sujets clefs de campagne et nous y avons crus. Nous avons pensé que tout allait changer parce que la bonne personne était entrée dans le bureau», a-t-il expliqué.

Le lanceur d'alerte a admis avoir suivi l'élection de près, mais a insisté sur le fait qu'il était «au-dessus» de cela». «Je me soucie plus de ce qui se passe autour de moi, autour de nous, c'est bien plus important», a-t-il insisté.

Revenant au sujet de Donald Trump, Edward Snowden a déclaré: «Ce n'est pas que les gens considèrent Trump comme une personne exceptionnelle, c'est juste qu'ils trouvent que c'est l'option la moins pire».

Interrogé par un membre du public sur ce que le peuple américain devait faire, il a exhorté à prendre part à des organisations qui luttant pour la protection de droits civils et de la vie privée.

Le lanceur d'alerte a ajouté qu'il espérait retourner un jour aux États-Unis, mais qu'il refuserait définitivement «de servir le gouvernement contre le peuple».