La descente de police dans la mosquée An' Nur a été lancée tôt mercredi matin.
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Les faits se passent à Winterthour et ils font froid dans le dos. Un imam éthiopien avait appelé au meurtre des musulmans non pratiquants dans la mosquée An'Nur que la police cantonale zurichoise a perquisitionnée ce mercredi 2 novembre 2016.
Dans le cadre de son prêche du 21 octobre dernier, l'imam éthiopien a appelé au meurtre des musulmans qui ne participent pas à la prière commune dans la mosquée. «Les fidèles présents ont également été encouragés à dénoncer ceux qui manquent d'assiduité», a indiqué mercredi matin sur place Corinne Bouvard, porte-parole du Ministère public zurichois.
Il est accusé de provocation au crime et à la violence. Trois autres hommes sont également poursuivis pour le même chef d'accusation. Leur rôle n'est pour l'heure pas clair et fait l'objet d'une enquête, a précisé Mme Bouvard. La procureure en charge du dossier décidera jeudi si elle demande la mise en détention préventive des quatre hommes.
Hébergés à la mosquée
La descente de police a eu lieu tôt ce mercredi matin. Elle a été menée par la police cantonale zurichoise, assistée de la police municipale de Winterthour et des services du procureur de Winterthur/Unterland.
Les domiciles des trois hommes appréhendés en même temps que l'imam ont également été perquisitionnés. Ces fouilles ont permis de sécuriser différents objets. La porte-parole n'a pas donné davantage de précisions.
Par ailleurs, la police a contrôlé dans la mosquée quatre hommes suspectés d'infraction à la loi sur les étrangers. Agés de 23 à 35 ans, il s'agit de trois ressortissants algériens ou tunisiens. Le quatrième n'a pas révélé son origine.
Winterthour salue la perquisition
L'exécutif de la ville de Winterthour a salué l'intervention des forces de l'ordre. La municipalité entend mettre tous les moyens à disposition pour prévenir et combattre le fondamentalisme et l'extrémisme dans toutes leurs formes.
La nouvelle de la fermeture prochaine, à la fin de l'année, de la mosquée An'Nur est tombée la semaine dernière. Les propriétaires du local ne veulent pas prolonger le contrat avec ce lieu de culte controversé. Un représentant de la mosquée avait accusé les médias d'être responsables de cette décision, en raison de leurs «articles racoleurs».
Pas de fermeture immédiate
La descente de police n'implique pas une fermeture immédiate de la mosquée. Ses exploitants doivent désormais prendre des mesures.
Selon la police de Winterthour, ces derniers ont été informés au printemps de manquements dans les domaines de la protection contre les incendies et de la sécurité alimentaire. Les problèmes n'ont pas été réglés depuis, et la situation actuelle reste insatisfaisante.
Une partie de la mosquée sert toujours à faire la cuisine et des boissons y sont distribuées sans tenir compte des normes de sécurité alimentaire, précise la police municipale.
Mise aux normes nécessaire
Les exploitants doivent désormais agir, faute de quoi la police fermera la mosquée pour non-respect des dispositions anti-feu et des normes de sécurité alimentaire.
La mosquée An'Nur (la lumière en arabe) a fait à plusieurs reprises la «une» des médias. Plusieurs jeunes, qui l'auraient fréquentée, seraient partis rejoindre l'Etat islamique (EI) en Syrie.
ATS