Un «biiiiiiiiiip!» retentit au passage du portique, au contrôle de sûreté de l'aéroport de Genève (GVA). «Veuillez retourner en arrière, enlever vos chaussures et repassez, s'il vous plaît», requiert l'agent. Grognements et perte de temps.
Ce genre de situation ne va plus se produire à Cointrin. L'aéroport vient de s'équiper de 37 tapis gris dotés d'une technologie de pointe. Placés juste avant les portiques, ils identifient les chaussures qui vont sonner à cause du métal et indiquent au voyageur s'il doit se déchausser. Le but: éviter les congestions aux heures de pointe, surtout en hiver, dues aux allers-retour des passagers. «Le nombre de 130 voyageurs contrôlés par heure et par machine va passer à 137-140, estime Ruben Jimenez, chef de la division sûreté. En multipliant par les seize machines centralisées, on pourra traiter des centaines de passagers en plus, ce qui est vraiment significatif pour nous.»
«Moins d'alarmes, moins de fouilles, moins de mal de dos!»
Aéroport, vacanciers... même les employés de GVA ont tout à gagner: «Il y aura moins d'alarmes, donc moins de fouilles et moins de mal de dos!», jubile Ruben Jimenez. Des tabourets ont aussi été installés pour se déchausser confortablement. Ils seront bientôt remplacés par des chaises. Coût du dispositif: entre 20 000 et 30 000 fr. par tapis. Pensé par la start-up vaudoise Sedect, le système a été mis sur pieds en trois ans. C'est une première mondiale. «D'autres aéroports s'y intéressent et un test est d'ores et déjà en cours à Rome», se réjouit l'entreprise.
Genève Aéroport a choisi cette option car il est arrivé aux limites de l'espace mis à disposition pour fouiller les voyageurs, et ne peut pas rajouter de machines X-Ray actuellement pour améliorer le flux. Il travaille aussi sur le développement d'un système similaire qui permettrait de pré-détecter les alarmes au niveau des ceintures et du contenu des poches. Ruben Jimenez espère «être équipés dans le courant de l'année prochaine».
Pas de contrainte supplémentaire
La technologie du tapis plat est basée sur la réponse électromagnétique d'un arrangement de bobines. Elle est sans danger et sans rayonnement ionisant. Le système détecte si l'éventuel métal contenu dans les chaussures va faire sonner le portique, ce au moment où le passager montre son «boarding pass» juste avant le portique. Le voyageur peut alors les enlever, dans un endroit doté de sièges et les faire passer dans le tunnel X-Ray pour les récupérer de l'autre côté sans avoir à faire machine arrière. «C'est un bon endroit, car il s'agit déjà d'un point d'arrêt», a commenté le directeur de Sedect Bernard Revaz. On évite une contrainte supplémentaire pour les voyageurs, souvent stressés.
ATS