Des F/A-18 escortent souvent des appareils gouvernementaux lors de leur survol de l'espace aérien suisse.
(Photo: Keystone)
Des F/A-18 ont approché et escorté un avion du gouvernement russe vendredi lors de sa traversée de l'espace aérien suisse. Moscou s'étonne et demande des explications. Ce n'est pas une première.
L'appareil transportait des membres de la délégation russe et des journalistes se rendant à Lima pour participer au forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC). Trois F/A-18 ont été vus à proximité de l'avion russe, rapporte un journaliste de l'agence Reuters qui se trouvait à bord.
Les autorités russes ont apparemment été surprises par la procédure. «Nous avons demandé des explications à la Suisse concernant l'incident impliquant un avion du gouvernement russe dans l'espace aérien suisse», écrit sur Twitter samedi l'ambassade de Russie à Berne.
Procédure tout à fait normale
«Cela arrive souvent que des F/A-18 escortent des appareils gouvernementaux lors de leur survol de l'espace aérien suisse, dans le cadre de notre travail de police du ciel», s'explique le porte-parole de l'armée Daniel Reist dans la Luzerner Zeitung et le St. Galler Tagblatt.
De tels contrôles sont fréquents, indépendamment de la provenance de l'appareil, précise à l'ats M. Reist. On contrôle par exemple que l'avion est bien celui qui a été annoncé, ou si son immatriculation correspond. Les Forces aériennes suisses effectuent ainsi entre 300 et 400 contrôles d'aéronefs d'Etat tiers par an.
Le contact se fait normalement par radio. Quand cela n'est pas possible, il existe des procédures internationales, comme des signes de la main ou d'autres signaux entre les pilotes.
Précédent
Ce n'est pas la première fois qu'un avion russe volant dans le ciel suisse provoque des remous entre Berne et Moscou. En octobre 2015, suite à l'approche d'un avion russe par un F/A-18, la diplomatie russe avait envoyé une note à l'ambassadeur helvétique à Moscou pour protester contre la manoeuvre.
Une délégation parlementaire dirigée par le président de la Douma se trouvait alors à bord de l'appareil. Elle se rendait à Genève. La Suisse avait présenté ses excuses, mais précisé que les autorités russes avaient été prévenues.
«Les tentatives de certains responsables suisses de présenter cet incident comme une procédure standard semblent peu convaincantes», avait alors estimé le ministère russe des affaires étrangères. Il appelait Berne à empêcher à l'avenir de «tels incidents à risque».
ATS