dimanche 9 octobre 2016
Cheikh Ag Aoussa tué dans sa voiture par une mine
Cheikh Ag Aoussa, numéro deux du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad, une composante de l'ex-rébellion armée aux autorités maliennes, a trouvé la mort dans l'explosion de sa voiture. La piste de l'assassinat n'est pas exclue.
Alors qu'il quittait le bureau de la Mission de l'Onu dans le nord du Mali (Minusma) à Kidal, où il assistait à une réunion, Cheikh Ag Aoussa «a été accidentellement tué. Sa voiture a sauté sur une mine, et il est mort sur le coup», a rapporté à l'agence AFP une source militaire africaine au sein de la Minusma. La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, l'ex-rébellion du nord du Mali), qui contrôle actuellement Kidal, a confirmé l'événement, et a réclamé «une enquête indépendante», invoquant la thèse «de l'attentat et de la voiture piégée».
L'homme en question est le numéro deux du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), l'un des mouvements ayant combattu les autorités dans le nord du Mali. Lorsqu'a éclaté la rébellion en 2012, ce Touareg faisait partie du groupe djihadiste Ansar Dine. A l'issu de l'intervention française en janvier 2013, il a quitté cet organisme pour le Mouvement islamique de l'Azawad, rebaptisé HCUA en mai 2014.
Si le CMA a conclu avec les autorités maliennes un accord de paix au printemps 2015, des affrontements entre les rebelles et le Groupe d'autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-gouvernemental) ont ensanglanté la ville de Kidal, en juillet, août et septembre 2016, faisant craindre un coup d'arrêt à la pacification du paix.
Dans un rapport publié mardi 4 octobre, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon avait affirmé que «les attaques contre les forces françaises et maliennes et la Minusma [avaient] augmenté, et deven[aient] de plus en plus sophistiquées et complexes».