Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mardi 4 octobre 2016

Abu-al-Faraj al-Masri, alias Ahmed Salama Mabrouk a été neutralisé




Le Pentagone a indiqué, le 4 octobre, avoir visé Abu-al-Faraj al-Masri (alias Ahmed Salama Mabrouk), un membre de premier plan du conseil de la choura du Front Fateh al-Cham. Le raid aérien de la coalition dirigée par les États-Unis a été effectué près de la ville de Djisr al Choughour, dans l’ouest de la province d’Idleb.

« Sa mort, si elle est confirmée, va perturber et dégrader la coordination entre les figures majeures d’Al-Qaïda et les extrémistes », a fait valoir le capitaine de vaisseau Jeff Davis, un porte-parole du Pentagone.

Cela étant, le Front Fateh al-Cham a annoncé la mort d’Ahmed Salama Mabrouk (à gauche sur la photo ci-dessus) via son compte Telegram.

Né en 1956 et diplômé de l’Université du Caire, Ahmed Salama Mabrouk fut condamné à 7 ans de prison après l’assassinat, en 1981, du président égyptien Anouar el-Sadate. À peine libéré, ce membre du Jihad islamique partit en Afghanistan, puis au Yémen et on retrouva sa trace au Soudan, dans les années 1990. Proche d’Ayman al-Zawahiri (futur successeur de Ben Laden à la tête de d’al-Qaïda), il fut une nouvelle fois arrêté en compagnie de ce dernier, en 1996, au moment de franchir la frontière russe pour se rendre en Tchétchénie. Pour une raison obscure, les deux hommes furent finalement relâchés par les autorités russes.

Puis, un temps brouillé avec Zawahiri, Ahmed Salama Mabrouk fut interpellé dans un hôtel de Bakou (Azerbaïdjan), où il devait rencontrer, a-t-il été rapporté, un certain Ihab Saqr ainsi qu’un agent des services de renseignement iraniens. Les circonstances de cette arrestation restent encore à éclaircir, une autre version affirmant que le jihadiste aurait été kidnappé par la CIA, laquelle l’aurait ensuite remis aux autorités azeris après avoir copié le contenu de son ordinateur portable.

Bref, toujours est-il que Mabrouk fut ensuite extradé vers l’Égypte pour y être jugé et condamné. Seulement, à la faveur du printemps arabe, en 2011, il fut remis en liberté. Et c’est ainsi qu’on le retrouvera plus tard en Syrie, parmi les principaux dirigeants du Front al-Nosra, la branche syrienne d’al-Qaïda.