mercredi 3 août 2016
Terrorisme : Des patrouilles « aléatoires » de la gendarmerie maritime à bord des navires de passagers
Début juillet, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a dit partager les préoccupations du député Philippe Vitel au sujet des mesures, jugées insuffisantes, prises pour la sécurité des navires de croisière naviguant en Méditerranée. Et pour cause : l’État islamique pourrait les prendre pour cible étant donné qu’il est présent en Libye…
Mais cette question ne concerne pas la seule Méditerranée. Ainsi, la préfecture maritime pour la Manche et la mer du Nord a fait savoir, que des patrouilles « aléatoires et régulières » sont effectués par la gendarmerie maritime à bord de navires de passagers assurant la liaison entre la France et le Royaume-Uni.
« Il s’agit d’un dispositif permanent en place depuis le 1er août sur les navires à passagers (…) Il s’agit de patrouilles de gendarmes maritimes, aléatoires mais régulières, afin de sécuriser ces navires dans un contexte de menace terroriste », a expliqué lieutenant de vaisseau Pierre-Joachim Antona, le porte-parole de la préfecture maritime pour la Manche et la Mer du Nord.
« Les trois préfectures maritimes le long des côtes françaises -Cherbourg, Brest et Toulon – sont chargées de la mise en oeuvre de ce dispositif qui s’inscrit dans les efforts entrepris par l’État depuis l’été 2015 pour sécuriser l’espace maritime en liaison avec les autorités à terre », a continué l’officier.
Une première patrouille a donc eu lieu le 1er août à bord du ferry « Mont Saint-Michel », appartenant à la compagnie Britanny Ferries. Des gendarmes ont été héliportés à bord quand le navire est entré dans les eaux territoriales françaises. Et ils y ont restés jusqu’à son arrivée à Caen. « Ce dispositif peut être comparé à celui mis en place dans certains trains avec la police ferroviaire », a souligné le lieutenant de vaisseau Antona. En clair, il n’est pas question de contrôler les passager mais d’assurer une présence dissuasive.
Le recours à l’hélicoptère s’explique par l’absence, pour le moment, d’un accord avec les autorités britanniques qui autoriserait les gendarmes français à monter à bord d’un ferry dès son départ de Grande-Bretagne. En outre, ces patrouilles ne concernent que les navires battant pavillon tricolore.
« Les projections par hélicoptère n’auront plus lieu d’être, dès lors que des accords formels seront conclus à ce sujet avec les autorités britanniques », a indiqué le lieutenant de vaisseau Antona, qui a aussi précisé que ce dispositif est « une mesure supplémentaire face aux risques terroristes en mer. »
« Les préfectures maritimes de Brest et Toulon vont également mettre en oeuvre ce dispositif sur les navires à passagers de leur zone et des accords devront également être conclus à ce sujet, en vue d’un embarquement de port à port, avec les autorités des pays voisins concernés », a-t-il ajouté.
Pour rappel, la gendarmerie maritime est une formation spécialisée de la gendarmerie nationale, placée pour emploi auprès du chef d’état-major de la Marine. Elle compte plus d’un millier d’un militaires.