Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 25 août 2016

Le DFAE a dû voler en 2009 au secours du porte-parole du CCIS


Qaasim Illi n'est pas près de remettre les pieds au Liban. (photo: Keystone)


Qaasim Illi, le porte-parole du Conseil Central Islamique Suisse (CCIS), a vécu une aventure dont il ne se vante pas mais qui ressort dans un numéro spécial de la Wochenzeitung. Il s'est en effet retrouvé dans une prison au Liban.

Lors d'un séjour au Pays des Cèdres, Qaasim Illi a voulu visiter un camp de réfugiés palestiniens, celui d'al-Beddawi. Mais les forces palestiniennes l'ont pris pour un agent d'Al-Qaida et il s'est retrouvé dans le bureau du chef de la sécurité. Menotté, avec un bandeau sur les yeux, il est ensuite emmené en jeep dans un cave du ministère de l'Intérieur à Beyrouth où il a atterri dans une cellule illuminée jour et nuit.

Pendant une dizaine de jours, il y a subi plusieurs interrogatoires. Ses repas se résumaient à des patates avariées. Et il entendait des cris des autres détenus, comme le raconte le Blick.

Sauvé par deux femmes

C'est une déléguée anglaise du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui l'a découvert en lui rendant visite dans sa cellule. Qaasim Illi lui a demandé de contacter l'ambassade de Suisse pour l'informer qu'il se trouvait détenu sans jugement. Mais la déléguée n'en avait pas le droit puisque son rôle se bornait à vérifier la situation des prisonniers.

Mais pour la plus grande chance du porte-parole, la membre du CICR est passée outre ses obligations et l'ambassade de Suisse a finalement pu accorder la protection consulaire à son ressortissant. Une source au sein du DFAE, à l'époque dirigée par Micheline Calmy-Rey, a confirmé l'intervention à la WoZ.

Peu après, Qaasim Illi est lavé par un juge de l'accusation d'espionnage et en décembre 2009, il peut rentrer à Genève à bord d'un vol de nuit des Middle East Airlines.

«Plutôt divertissant»

Le porte-parole du CCIS a pris position sur sa page Facebook. «Je ne sais pas du tout si je dois considérer ce récit comme une caricature amusante et laisser couler ou s'il faut s'irriter du mélange de détails et de contenu imaginé, voire faux.».

Il a préféré la première solution. «C'était un essai et il a fini comme une caricature stéréotypée. A cette lumière, le récit est plutôt divertissant.»