Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

vendredi 22 juillet 2016

L’aviation russe a bombardé une base des forces spéciales américaines et britanniques en Syrie




Une semaine après un déplacement à Moscou de John Kerry, le chef de la diplomatie américaine, pour proposer au président Vladimir Poutine, une « coopération militaire » contre les jihadistes de l’État islamique (EI ou Daesh) et du Front al-Nosra [branche syrienne d'al-Qaïda, ndlr], le Wall Street Journal a révélé que l’aviation russe a bombardé un poste utilisé en Syrie par les forces spéciales américaines et britanniques ainsi qu’un site de la CIA.

Ainsi, le 16 juin, des appareils russes ont frappé le poste d’At-Tanf, qui, situé dans le sud de la Syrie, à une quinzaine de kilomètres de la frontière jordanienne, est utilisé par les forces spéciales américaines et britanniques afin de créer une « zone tampon » destinée à empêcher les intrusions de l’EI en territoire jordanien.

Quand la première frappe – avec des armes à sous-munitions – a eu lieu, environ 20 commandos britanniques venaient de quitter le poste en question. Le commandement de la coalition anti-EI aurait ensuite contacté le quartier général russe, installé dans la province syrienne de Lattaquié, pour lui demander d’arrêter de viser le poste d’At-Tanf. Peine perdue : les avions russes ont remis ça 90 minutes plus tard, leurs pilotes n’ayant pas répondu aux appels lancés sur les fréquences qu’il avait été convenu d’utiliser en cas d’urgence, dans le cadre des « mesures de déconfliction ».

Plus tard, le 12 juillet, l’aviation russe a bombardé un camp de rebelles syriens destiné à des familles de combattants soutenus par la CIA, à 80 km à l’ouest d’At-Tanf.

Selon le Wall Street Journal, ces frappes ont renforcé l’opposition des responsables militaires américains à une coopération plus étroite avec la Russie.

Interrogé au sujet de ces révélations du Wall Street Journal, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a botté en touche. « Je ne commente pas les articles de ce genre de journaux », a-t-il déclaré.