Deux hommes armés d’armes blanches se sont introduits, le 26 juillet, dans une église située à Saint-Étienne-du-Rouvray, près de Rouen, avant de prendre en otages au moins 5 personnes qui assistaient à la messe du matin.
Alertés par une soeur ayant réussi à quitter l’église au début de la prise d’otages, les policiers de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Rouen sont rapidement arrivés sur les lieux. Finalement, les deux assaillants ont été « neutralisés » en fin de matinée.
« Les deux preneurs d’otages sont sortis de l’église, ils se sont retrouvés face au dispositif policier, ils ont été neutralisés (…) On a retrouvé une personne décédée à l’intérieur de l’église, elle a été assassinée. Une autre a été très grièvement blessée, est entre la vie et la mort, et a été prise en charge par les secours », a expliqué le ministère de l’Intérieur.
Selon plusieurs sources, l’un des deux curés de la paroisse de Saint-Étienne-du-Rouvray, le père Jacques Hamel, âgé de 86 ans, aurait été égorgé par les assaillants.
Suite à la neutralisation de ces derniers, une équipe de démineurs a été chargée de s’assurer de l’absence de « dispositif de piégeage » dans l’église.
Très vite, la section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’enquête, laquelle a été confiée à la Sous-direction antiterroriste (SDAT) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Témoin de l'agression, soeur Danièle, qui a été interviewée par France 2, a également donné ces précisions à la radio RMC. Selon la religieuse, les djihadistes auraient filmé la scène: «Ils se sont enregistrés. Ils ont fait un peu comme un sermon autour de l'autel en arabe. C'est une horreur.», a expliqué celle qui a pu s'enfuir pour donner l'alerte.
Ce n’est pas la première fois qu’un lieu de culte catholique est visée par les jihadistes en France. En avril 2015, Sid Ahmed Ghlam avait en effet l’intention de s’en prendre aux fidèles de l’église Saint-Cyr-Sainte-Julitte, à Villejuif. Il avait été arrêté après s’être tiré une balle dans la jambe (et après avoir assassiné Aurélie Châtelain).
Le père Jacques Hamel
Prêtre auxiliaire de cette paroisse de Seine-Maritime, il était né en 1930 à Darnétal dans le département. Ordonné prêtre en 1958, il avait fêté son jubilé d'or (cinquante années de service) en 2008. Il officiait avec le père Auguste Moanda-Phuati, curé de la paroisse.
Ce mardi matin, il officiait à l'église Saint-Etienne quand deux hommes ont pénétré dans le bâtiment et l'ont égorgé. A la retraite depuis une dizaine d'années, il avait demandé à s'installer dans une paroisse où il avait déjà été curé. Moins actif, il remplaçait le curé quand celui-ci est absent.
Tous les témoignages recueillis par différents médias laissent en effet entrevoir un homme bon. "C’était un homme très attentif aux situations tout en restant discret, et avec un formidable esprit missionnaire. Je revois son visage : il rayonnait de bonté", dit à La Croix l'ancien archevêque de Rouen Jean-Charles Descubes.
Adel K. a tenté de rejoindre la Syrie via la Suisse
Le profil de l’un des auteurs présumé de l’attaque contre une église de Saint-Etienne-du-Rouvray (F), mardi matin près de Rouen, se dévoile petit à petit. Selon M6, Adel K., Français de 19 ans, était sorti de prison le 22 mars dernier, après avoir passé près d’un an derrière les barreaux. Il avait été placé en détention après avoir été arrêté à Genève en mai 2015.
La «Tribune de Genève» explique que le jeune homme tentait alors de se rendre en Syrie en passant par la Turquie. Après un première essai infructueux via Munich (A), il avait retenté sa chance en décollant de la cité de Calvin. Pincé à son arrivée sur le sol turc, les autorités locales l’avaient alors renvoyé dans un vol pour Cointrin. A sa sortie de l’avion, il avait été cueilli par les policiers suisses. Placé dans une prison du bout du lac, il avait été extradé peu après en France.
Bracelet électronique
Là, il avait été mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et placé en détention provisoire. Moins d’un an après son arrestation à Genève, il a donc été remis en liberté, contre l’avis du Parquet. Domicilié chez ses parents, il restait placé sous contrôle judiciaire et portait un bracelet électronique, précise M6.
TF121