mercredi 8 juin 2016
Comment reconnaître une personne dangereuse grâce à l’observation ?
Savoir reconnaître le danger avant que ce dernier ne se manifeste est un must pour assurer votre défense personnelle. Comme vous le savez, l’effet de surprise est un élément déterminant dans toute situation violente et vous blinder contre ce dernier peut vous permettre de mieux gérer votre stress et de vous sortir de situations épineuses. On vous a parlé à maintes reprises de l’importance de votre vigilance et cette dernière est directement liée à votre capacité d’observation et d’analyse de votre environnement. Certains signes, s’ils ne prouvent pas incontestablement la dangerosité d’une personne, devront cependant vous pousser à adopter une attitude de méfiance et à vous préparer à réagir vite. Voici quelques-uns de ces comportements ou attitudes qui vous mettront la puce à l’oreille.
1) Les habitudes vestimentaires et comportementales peuvent être des indices
Pour pouvoir analyser la dangerosité d’un individu lambda, vous devez réfléchir comme un prédateur. Comment agiriez-vous si votre but était de préparer une agression, tout en restant « discret » pour favoriser l’effet de surprise ?
Les vêtements comme aide à la dissimulation : réfléchissez. Si vous vouliez racketter une personne dans la rue, à l’aide d’un couteau par exemple, où cacheriez-vous ce dernier ? Certainement dans votre manche, une de vos poches, dans un magazine torsadé que vous tenez à la main ou tout simplement dans la paume de votre main, si cette dernière est dissimulée (à l’intérieur de votre blouson, derrière votre dos, votre nuque ou le long de votre corps). Et comment tenteriez-vous de dissimuler votre identité aux yeux du grand public ? En cachant votre visage à l’aide d’une capuche ou d’une casquette et en baissant la tête pour ne pas que votre faciès soit apparent de manière flagrante. Tout cela pour vous dire que si quelqu’un vous aborde, votre premier réflexe doit être de vous intéresser à ses mains (afin de voir si elles sont en évidence ou non) et à son visage (pour permettre une identification au cas où les choses tournent mal). Autre détail, les agresseurs portent le plus souvent des vêtements facilitant les mouvements, pour pouvoir fuir en cas de problème comme la présence des forces de l’ordre par exemple. Méfiez-vous donc plus des survêtements que des costumes 3 pièces…
Les postures attentistes : si les vêtements amples, les objets tenus à la main ou les capuches et autres chapeaux peuvent éveiller votre attention et vous pousser à augmenter votre niveau de vigilance, il en va de même pour les postures et le langage corporel des personnes qui vous entourent. Une fois encore, si cela ne traduit pas systématiquement la dangerosité d’un individu, cela ne coûte rien de faire attention et de garder les yeux ouverts. Lorsque vous évoluez dans la rue ou dans les transports en commun, essayez de penser de manière pragmatique : quels sont les meilleurs endroits où se positionner pour favoriser une agression (cul-de-sac, entrée ou sortie d’un lieu public, bouche de métro, au bout d’un quai, dans un tunnel ou couloir, en haut des marches d’un escalier…) ? Comment surgir rapidement pour faire face à sa victime (en se positionnant avec un pied sur le mur pour se propulser rapidement, debout face à une personne assise…) ? Autant d’indices qui vous permettront de mieux évaluer les potentielles menaces auxquelles vous pourriez avoir à faire face.
2) Savoir reconnaître la nature violente d’une personne en situation de conflit
Lorsque la situation devient de plus en plus tendue et que vous sentez que l’apparition de la violence pourrait se faire dans les minutes à venir, il est important de garder votre calme et de repérer d’où la menace provient réellement. Certains comportements peuvent vous aider à comprendre à qui vous avez à faire.
L’effet de groupe : si c’est une bande organisée qui vous cherche des noises, votre but est d’identifier le leader, les suiveurs et le maillon faible. Une fois l’altercation commencée, le leader sera certainement celui qui prendra la parole de manière récurrente, en utilisant le « on » ou le « nous » pour parler des actions que le groupe compte mettre en œuvre « on va te défoncer »… Les suiveurs sont ceux qui acquiescent et prennent l’air menaçant sous l’impulsion du « décideur » et le maillon faible est celui qui semble hésitant et mal l’aise, mais qui veut malgré tout faire bonne impression envers son groupe pour prouver sa valeur. Si la confrontation est inévitable, deux cibles principales s’offrent à vous : le leader et le maillon faible. Il est recommandé d’immobiliser en priorité le leader, car comme lors d’une bataille, une armée sans chef est rapidement désorganisée. Une fois cela fait, (grâce notamment aux techniques évoquées dans nos articles ou notre livret électronique) interpellez verbalement le maillon faible, pour démontrer votre stature de dominant. Il ne réagira pas et il y a alors de fortes chances pour le groupe se dissolve. Après tout, vous venez de vaincre leur atout principal, celui qui dicte habituellement leur comportement.
Les attitudes menaçantes ne débouchent pas nécessairement sur la violence : il existe deux types de comportements en cas de conflit : le paraître et la volonté d’en découdre. Certaines personnes tenteront de vous déstabiliser en parlant, en vous menaçant et en prétendant vouloir vous donner une bonne leçon. Cette attitude ne signifie que la personne qui vous fait face est en réalité apte ou même encline à utiliser la violence. Plus l’agresseur parle, plus il essaye de vous impressionner et de vous enfumer. Vous pouvez d’ailleurs déceler son manque de confiance en soi en prêtant attention à son langage corporel : les poings serrés, les joues rouges et la voix qui devient aiguë sont des preuves que votre agresseur tente de lutter contre son stress. En restant calme vous bénéficiez d’un avantage psychologique non négligeable. À l’inverse, si votre agresseur ne « s’enflamme pas » et semble sûr de lui, il est sans doute bien plus dangereux. Le langage corporel d’une personne prête à tout se traduit alors par des signaux comme un pâlissement de la peau, un rétrécissement des pupilles et un abaissement de son centre de gravité.
Votre sens de l’observation est la clé de voûte de votre défense personnelle. À partir du moment où vous gardez cela à l’esprit, vous limitez considérablement les risques de vous retrouver dans une situation hasardeuse et de vous laisser surprendre.
Nous ne voulons pas vous effrayer ou vous pousser à agir par discrimination en évitant systématiquement les personnes qui portent une capuche ou s’adossent contre un mur, mais la réalité est telle que vous devez toujours considérer la possibilité de voir apparaître un danger, n’importe où et n’importe quand. Votre plus grande erreur serait de vous penser en sécurité dans votre vie de tous les jours.